Ne jouons pas à l’autruche : les chances de voir un autre pilote que Max Verstappen remporter le championnat de Formule 1 sont quasi nulles. La grille ne manque pas pour autant de sujets d’intérêt, avec encore 12 courses au calendrier. En voici quatre.

Le retour du pilote-sourire

C’est la nouvelle de l’heure en Formule 1 : Monsieur Sourire est de retour sur la grille. Daniel Ricciardo remplacera Nyck de Vries chez AlphaTauri pour le reste de la saison à compter du prochain Grand Prix, en Hongrie.

La nouvelle a fait le bonheur d’une grande majorité de partisans. Même en tant que pilote de réserve chez Red Bull, Ricciardo était la coqueluche des amateurs pour sa continuelle bonne humeur et ses mauvais coups.

Toujours est-il que ce n’est pas tout d’être adoré. Avec les deux seuls petits points de Yuki Tsunoda, AlphaTauri est actuellement bonne dernière chez les constructeurs. Ricciardo conduira ce qui est sans doute la pire voiture sur la grille cette saison.

L’Australien de 34 ans arrive dans sa nouvelle écurie avec : 1) une passion renouvelée après plusieurs mois loin de la compétition, 2) son expérience d’octuple champion en Grand Prix et 3) le désir de prouver à Red Bull que ses malheurs chez McLaren sont derrière lui et qu’il mérite une place dans l’équipe principale, si les déboires de Sergio Pérez devaient se poursuivre.

Ricciardo a 12 courses devant lui pour montrer ce qu’il peut faire et AlphaTauri arrivera en Hongrie avec d’autres améliorations à sa voiture. À suivre.

Pérez, Alonso, Hamilton ?

Bien malin celui qui peut prédire qui de Sergio Pérez, Fernando Alonso ou Lewis Hamilton terminera la saison au deuxième rang des pilotes – le premier rang appartenant, bien évidemment, à Max Verstappen.

PHOTO LUCA BRUNO, ASSOCIATED PRESS

Lewis Hamilton dans le sillage de Sergio Pérez au Grand Prix de Grande-Bretagne

Les trois pilotes sont tous dans des situations bien différentes. Fernando Alonso, par exemple, a commencé la saison en puissance. Si seuls 20 points le séparent maintenant de Pérez en deuxième place, l’Espagnol de 41 ans connaît en ce moment une séquence plus délicate avec deux septièmes places dans les quatre dernières courses. Rappelons-nous néanmoins que les résultats d’Aston Martin, en général, sont meilleurs qu’escompté cette saison.

De son côté, Pérez vit des moments difficiles ; le pilote Red Bull a été exclu de la troisième séance de qualifications lors des cinq derniers Grands Prix. Après la dernière course à Silverstone, où il a dû se contenter d’une sixième place, le Mexicain a affirmé que le « problème » ne se trouvait pas dans ses performances du dimanche, mais bien dans celles du samedi.

Je suis encore deuxième au championnat et j’ai entière confiance que je peux changer le vent de côté et retrouver le niveau auquel je devrais performer.

Sergio Pérez, dans une entrevue relayée sur le site de la F1

Lewis Hamilton, lui, vient de réussir trois podiums aux quatre derniers derbys.

En bref, rien n’est joué… pour la deuxième place, du moins.

La renaissance de la papaye

Max Verstappen n’a pas vu beaucoup d’arrières de voiture cette saison, mais il a vu celui de Lando Norris. En Angleterre, le pilote McLaren a mené la course pendant les quatre premiers tours avant que la vedette de Red Bull ne reprenne la place qui lui appartient depuis le début de la saison, sans que Norris lutte réellement.

PHOTO ANDREW BOYERS, REUTERS

Lando Norris au volant de sa McLaren au Grand Prix de Grande-Bretagne

McLaren a sans contredit connu son meilleur week-end de course de la saison à Silverstone, alors que Norris a réussi une deuxième place et qu’Oscar Piastri s’est octroyé le quatrième rang ; son meilleur résultat – et de loin – depuis son arrivée en Formule 1 cette année. L’équipe a amassé plus de points en une course (30) qu’elle l’avait fait depuis le début de la saison (29), c’est bien pour dire.

Après un début de campagne ardu, l’écurie orange papaye entrevoit le bout du tunnel. Elle a devancé Alpine, son principal adversaire du milieu de peloton, pour le cinquième rang au classement des constructeurs.

Quant à Norris, seuls deux minces points le séparent de Lance Stroll pour le huitième rang chez les pilotes. Comme quoi, les choses changent vite en Formule 1.

Le travail d’Alex Albon

Les récents résultats d’Alex Albon passent légèrement sous le radar, alors parlons-en.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Alex Albon négocie un virage sous la pluie au Grand Prix du Canada

Après une saison de quatre points en 2022 avec Williams, alors la pire équipe de la grille, le pilote de 27 ans comptabilise 11 points jusqu’ici cette saison. C’est 11 de plus que son jeune et nouveau coéquipier de 22 ans, Logan Sargeant.

C’est au Canada qu’Alex Albon a connu son meilleur résultat de la campagne et le meilleur de l’écurie Williams en presque deux ans : une septième place. À Silverstone, il est parti huitième et a su maintenir sa position, coiffant les deux Ferrari. Avec tout ça, Williams se trouve au septième rang des constructeurs, à égalité avec Haas et avec deux points d’avance sur Alfa Romeo.

Dans une entrevue accordée à un média allemand, un des dirigeants de l’écurie Red Bull, Helmut Marko, a souligné l’« excellent travail » d’Albon, déplorant qu’il soit « malheureusement lié à Williams jusqu’en 2025 ». Des propos qui en ont fait sourciller plusieurs, considérant que Red Bull a remplacé Albon par Sergio Pérez en 2021. Le pilote thaïlandais a ensuite été pilote de réserve avant de se trouver un siège chez Williams.