(Singapour) « Mon objectif final, c’est d’être champion du monde avec Ferrari » avant toute autre équipe, a assuré Charles Leclerc, à l’aube de la 15e manche d’une saison de Formule 1 bien en deçà des espoirs du Monégasque et de la Scuderia.

Dans un entretien accordé à l’AFP, le vice-champion en titre monégasque est également revenu sur les débuts du Français Fréderic Vasseur, à la tête de l’écurie italienne depuis janvier.

QUESTION : en début de saison dernière, vous vous êtes battus pour les titres face à Red Bull. Aujourd’hui vous êtes seulement 6e au championnat, Ferrari 3e. Comment vivez-vous cela ?

RÉPONSE : « Pour l’instant, (la première partie de la saison) a été difficile […], mais je suis à 200 % motivé pour revenir au niveau de l’année dernière avec la voiture et me battre de nouveau pour les victoires, car c’est là que Ferrari mérite d’être […]. Après la première course, il a fallu réaliser que nous n’étions pas au niveau souhaité. Mais il y a eu une énorme réaction de l’équipe. On est conscients qu’il faut rattraper le temps perdu […]. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Ça n’a pas été facile d’accepter, mais une fois accepté, il a fallu travailler pour essayer de réduire l’écart – surtout avec Red Bull ».

Q : Red Bull qui, avec 100 % de victoires cette saison, est sur une autre planète…  

R : « Ils ont fait un boulot exceptionnel. Max (Verstappen, leader au championnat) est très à l’aise dans la voiture. Il est extrêmement rapide, il fait très peu d’erreurs, voire pas du tout. Red Bull a fait la meilleure voiture aussi, ils ont fait un très bon “job”, meilleur que quiconque sur la grille. Donc bravo ».

Q : Pensez-vous quand même pouvoir gagner une course cette saison ?

R : « Très honnêtement et réalistiquement, je pense que pour cette année, ça va être très compliqué. Je pense que Las Vegas (21e manche de la saison disputée en novembre) peut être l’une des courses où l’on va être assez compétitifs. Mais je ne pense pas que l’on sera au niveau de Red Bull. »

Q : Et l’année prochaine, serez-vous au niveau ?

R : « Je l’espère énormément. Les changements que Fred (Frédéric Vasseur, NDLR) fait aujourd’hui (au sein de l’équipe, NDLR) ne se verront pas tout de suite l’année prochaine. On le verra peut-être plus sur le long terme, car les ingénieurs mettent du temps à arriver. En attendant, nous avons déjà de très bons ingénieurs et tout est possible pour l’année prochaine. On va également partir d’une toute nouvelle base pour cette voiture 2024. Avec l’objectif de se battre avec Red Bull ».

Q : Vous êtes engagé chez Ferrari jusqu’en 2024. Si vous n’êtes pas sacré l’an prochain, votre rêve de titre se poursuivra-t-il avec la Scuderia, pour qui vous pilotez depuis 2019 ?

R : « J’ai toujours rêvé d’être chez Ferrari. J’ai toujours aimé Ferrari, c’est mon rêve depuis tout petit. La situation n’est pas celle dans laquelle j’aurais voulu être aujourd’hui, mais ça ne me fait pas oublier non plus le fait que c’est mon “team” de rêve – et que mon objectif final, c’est d’être champion du monde avec Ferrari. Je suis très heureux chez Ferrari et mon objectif à long terme c’est d’être champion du monde avec ce “team” ».

Q : Même si les résultats tardent à arriver ?

R : « Ce projet avec Fred est un projet qui s’établit sur le long terme. Je suis complètement derrière lui, il le sait. J’ai 200 % confiance en Fred et je suis persuadé que les choix qu’il fait aujourd’hui seront les bons. Il lui faut juste du temps pour que ces nouvelles personnes s’installent. Les équipes d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes qu’il y a 30 ou 40 ans où on pouvait faire des changements et ça se ressentait tout de suite, mais je suis persuadé que les changements sont les bons. Je n’ai pas forcément de doutes sur l’avenir de Ferrari et je suis sûr que c’est juste une question de temps avant que l’on revienne aux avant-postes. Il faut juste que ce temps soit le plus réduit possible ».

Q : Avez-vous eu des contacts avancés avec d’autres équipes ?

R : « Non, non, pas du tout ».

Propos recueillis à Singapour par Hélène Dauschy