(Las Vegas) Plus de quarante ans après deux premières courses, la Formule 1 retrouve cette semaine Las Vegas pour un grand prix nocturne annoncé comme spectaculaire, avec son lot de questions et de difficultés de dernière minute.

Alors que le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull) est assuré d’être champion du monde depuis plus d’un mois, le grand cirque de la Formule 1 fait étape pour la troisième fois de la saison aux États-Unis pour son avant-dernier Grand Prix de l’année après Miami en mai, ajouté au calendrier en 2022, et Austin en octobre.

Depuis que la société américaine Liberty Media a pris le contrôle de la F1 en 2017, elle a mis en œuvre une stratégie d’expansion au pays du NASCAR et de l’IndyCar. Et cela se traduit par une forte croissance de son intérêt, dopée notamment par la série Netflix « Drive to Survive », avec aussi des audiences qui explosent sur ESPN.

Le Grand Prix de la cité du jeu aura lieu non pas le dimanche comme d’habitude, mais samedi (une première depuis l’Afrique du Sud en 1985) et en nocturne, avec un départ à 22 heures.

Excuses

En 1981 et 1982, les fous du volant s’étaient affrontés sur le stationnement de l’emblématique Caesars Palace. 41 ans plus tard, la F1 a vu plus grand avec un circuit sur le Strip, qui devrait offrir un cadre grandiose près de la Sphère et sa boule-écran gigantesque, du Bellagio ou du Caesars Palace à nouveau.

« Difficile de faire plus excitant que cela ! Nous parlons de Las Vegas depuis longtemps, donc c’est formidable d’y être enfin. Las Vegas est une ville tellement emblématique […] cela semble toujours irréel d’y organiser une course de Formule 1 », s’est réjoui le pilote français d’Alpine Esteban Ocon.

La dernière ligne droite avant le Grand Prix n’est pas de tout repos après des mois de travaux (revêtement de la route, construction d’un bâtiment permanent pour le paddock) qui ont rendu difficile la circulation pour les habitants et les milliers de travailleurs de l’hôtellerie.

« La grande question concerne les employés de première ligne, vont-ils bénéficier de tout cela ? », se demande Jacob Orth, influenceur tourisme à Las Vegas, interrogé par l’AFP. « Ce sont eux qui ont subi les désagréments de cette installation. Ces huit mois de chahut seront-ils bénéfiques ? Comment un évènement de trois jours peut-il compenser cela ? »

Greg Maffei, patron de Liberty, a tenu cette semaine à s’« excuser auprès de tous les habitants » de Las Vegas, à qui il promet des revenus de 1,7 milliard de dollars. « On espère que le plus dur était pour cette année, avec plusieurs constructions, et que ce sera plus facile dans le futur. »

Ces derniers jours, les prix des billets étaient en chute libre, pour un évènement qui n’a pas encore fait le plein.

« Unique »

Point de vue sportif, le circuit, inconnu des pilotes, mesure 6,2 km, le deuxième plus long de la saison derrière Spa-Francorchamps, avec notamment une ligne droite de 1,9 km.

« J’ai été au simulateur pour apprendre le tracé et je dois dire que le tour est unique. Il y a de longs virages à moyenne vitesse, des zones de freinage assez brusques, des courbes rapides, puis l’immense ligne droite sur le Strip de Las Vegas. Je pense que ce sera assez spectaculaire de nuit avec toutes les lumières », salive Pierre Gasly, pilote français d’Alpine.

A cette époque de l’année, la température de la ville du désert Mojave se rafraîchit considérablement la nuit, pouvant passer sous les 10 degrés à l’heure de la course, des conditions rarement rencontrées par les pilotes et leurs équipes.

Si Verstappen est assuré d’un troisième titre mondial, son coéquipier Sergio Perez (Red Bull) et Lewis Hamilton (Mercedes) se battent encore pour la place de dauphin. Même combat pour Ferrari, qui tâchera de conserver face à Mercedes son titre de vice-champion chez les constructeurs derrière Red Bull, déjà sacré.

Après Vegas, la F1 se rendra à Abou Dabi pour terminer sa saison 2023 le 26 novembre.