(Milton Keynes) Le tumulte la fera-t-elle vaciller ? Red Bull, écurie champion du monde en titre de Formule 1, a dévoilé jeudi dans ses ateliers anglais de Milton Keynes sa monoplace pour la saison 2024 au milieu de spéculations sur l’avenir de son patron Christian Horner, visé par une enquête interne.

Beaucoup l’attendaient. Présent pour dévoiler la RB20 que piloteront le triple champion du monde en titre Max Verstappen et Sergio Pérez, Horner, accusé en interne de « comportement inapproprié » d’après la presse, est apparu devant quelques centaines de personnes présentes pour lancer la 20e saison de la firme autrichienne en F1, organisée en grande pompe dans un hangar de la firme.

Sera-t-il encore en poste lors des essais hivernaux prévus à partir de mercredi à Bahreïn ? Verra-t-il le début de la saison avec sa casquette de team principal le week-end du 2 mars sur cette même île du Golfe ?

À ces questions, Horner, dont on attendait jeudi une première déclaration publique sur le sujet, n’a pas apporté beaucoup de réponses lors de la présentation. Pas plus qu’à la presse internationale présente sur place.

Questionné sur l’état d’esprit actuellement dans l’équipe, le Britannique a simplement répondu aux médias – à qui il avait été demandé de ne pas poser de questions relatives à l’enquête : « il y a inévitablement eu une diversion dans l’équipe qui reste très soudée, tout le monde est concentré sur la saison à venir. Tout se déroule comme d’habitude ».

Horner « collabore pleinement »

Sur le plan personnel, « je me concentre sur la saison à venir, les affaires continuent normalement. Il est évident qu’il y a une enquête à laquelle je me conforme et à laquelle je collabore pleinement. Mais tout cela se passe en arrière-plan », a-t-il assuré, entouré par une vingtaine de journalistes

Depuis le 5 février, le dirigeant anglais, marié à l’ex-Spice Girls Geri Halliwell, est dans la tourmente à la suite de révélations dans les médias affirmant qu’il est par visé par une enquête interne – une information confirmée par Red Bull dans un communiqué, qui n’a pas donné davantage d’informations à ce stade concernant les faits reprochés à Christian Horner.  

D’après la presse, le team principal historique de l’équipe – en place depuis l’arrivée de l’équipe en F1 en 2005, est accusé en interne de « comportement inapproprié » à l’égard d’une employée, des « allégations » que « rejette totalement » l’intéressé, cité par le quotidien néerlandais De Telegraaf.  

Il a été entendu vendredi dernier par un « avocat spécialisé extérieur » à Red Bull, mais aucune décision concernant son avenir dans l’équipe n’a été annoncée à ce stade. Plusieurs médias suggèrent que l’enquête pourrait prendre « des semaines ».

Également interrogé jeudi sur l’affaire qui pourrait détourner l’attention de l’équipe, Verstappen a assuré à la presse être « très concentré sur [son] propre travail, pour être prêt ».  

« Ma vie ne tourne pas qu’autour de la Formule 1, je préfère ne pas trop y penser en dehors de ces entraînements programmés. Il y a beaucoup de choses qui se passent en arrière-plan pour moi aussi, ce que je veux faire à l’avenir […] Je suis plus qu’occupé », a balayé le champion en titre.  

Convergence attendue

Sur le plan purement sportif, la nouvelle monoplace dévoilée jeudi présente « des améliorations dans tous les domaines, mécanique, aérodynamique… », a expliqué le directeur de la technologie Adrian Newey, sans trop en dévoiler comme avant chaque début de saison.  

Suffisant pour tenir la concurrence à l’écart ? « Avec une réglementation stable (depuis 2022, NDLR), il va logiquement y avoir une convergence », prévoit Horner.

« Nous pouvons voir que des voitures ont été influencées par la RB19 (la monoplace 2023 de Red Bull), nous nous attendons à ce que d’autres équipes convergent ». L’an dernier, Red Bull a écrasé la concurrence en remportant 21 des 22 Grands Prix.

Dans sa traditionnelle livrée bleu foncé, ornée de jaune et de taureaux rouges – emblèmes de la marque de boissons énergisantes du même nom –, la monoplace version 2024 devra faire aussi bien que sa précédesseure, la RB19, qui a fait mugir « Mad Max » sur le toit de la F1.