Montréal, juin 2007. Felipe Massa est exclu du Grand Prix pour être sorti des puits malgré le feu rouge qui lui interdisait l'accès en piste. Le Brésilien avait déclaré qu'il n'avait pas vu le feu.

La F1 a donc décidé à partir de cette année d'adopter des feux rouges clignotants, pour qu'ils soient ainsi plus visibles pour les pilotes. Après la catastrophe d'hier, qui a ruiné la course de Lewis Hamilton et Kimi Raikkonen, alors tous deux meneurs au championnat, on va peut-être décider d'installer un phare rotatif et une corne de brume au bout de la ligne des puits...

«Tout s'est passé très rapidement, je n'ai pas vu les feux rouges, a dit Lewis Hamilton à la horde de journalistes venu l'intercepter dans le paddock après l'accident. Je suis déçu, mais ce n'est pas comme un accident de course. Ce n'est pas comme quand tu es en furie après avoir tapé le mur.

«Avant mon arrêt aux puits, tout allait comme sur des roulettes, a-t-il poursuivi. L'arrêt n'a pas été parfait et, quand je suis sorti, j'ai vu deux voitures qui luttaient en sortant de la ligne des puits. Tout d'un coup, elles ont freiné. Je n'ai pas été en mesure de les éviter.

«Je me suis excusé auprès de Kimi, mais aussi de mon équipe, parce que nous étions les meilleurs ce week-end. Personne ne pouvait nous battre», a enchaîné Hamilton.

Le Finlandais a accepté les excuses de Hamilton mais semblait tout de même en avoir gros sur le coeur. «Je ne suis pas fâché, mais il savait qu'il y avait un feu rouge, ou du moins son équipe le lui a sûrement dit. C'est vraiment dommage», a-t-il poliment déclaré.

Le champion en titre quitte donc Montréal au quatrième rang du classement des pilotes, ayant été dépassé par son coéquipier Felipe Massa et par Robert Kubica, désormais premier.

Hamilton glisse quant à lui deuxième, nez-à-nez avec Massa. Mais la suite des choses va être autrement plus complexe pour le Britannique du fait que sa bourde a été sanctionnée par la FIA. Hamilton - comme Nico Rosberg, coupable de la même faute - s'est vu imposer une pénalité de 10 places sur la grille du prochain Grand Prix, à Magny-Cours. Croisé dans le paddock alors qu'il quittait à la sauvette juste après l'annonce de la sanction, Hamilton s'est limité à dire qu'il trouvait très sévère la pénalité imposée par la FIA.

Ni McLaren ni Williams ne vont en appeler de la décision. Rosberg a d'ailleurs candidement reconnu que la sanction était méritée. «Je pense que je mérite la même pénalité (que Hamilton). Il ne s'est pas arrêté, moi non plus, alors on mérite le même sort, a-t-il dit. J'ai vu les feux rouges trop tard. C'est normal que je sois pénalisé. J'ai fait une erreur. Bien sûr, si Hamilton avait freiné, j'aurais compris mieux, mais il est allé à fond, alors...»

Championnat resserré

L'incident aura eu pour effet de rapprocher un peu tout le monde dans la course au titre 2008. Hamilton et Raikkonen n'ont évidemment pas baissé les armes. «C'est dommage quand ce genre de chose survient. Mais tout allait tellement bien qu'au moins on quitte Montréal avec l'assurance de pouvoir se battre pour le championnat» , a relativisé Hamilton.

Raikkonen s'est lui aussi fait philosophe devant le défi qui l'attend. «Quand les choses tournent mal, il y a d'autres écuries qui en profitent. Mais on a encore une bonne voiture et la saison est encore jeune, a-t-il dit. Mais il reste que l'on n'est pas dans la meilleure des positions actuellement. Je n'ai pas marqué de point à mes deux dernières courses. Il est temps que je me remette à gagner.»

Il aura la chance de se faire valoir en France, avec Hamilton au moins 10 places derrière lui sur la grille de départ. Voilà qui devrait permettre de garder une distance sécuritaire entre les deux jeunes coqs. Du moins dans les premiers tours...