À l'image de son équipe, Mercedes, Nico Rosberg est ambitieux cette saison. Après sa victoire à Monaco, il arrive au circuit Gilles-Villeneuve le vent dans les voiles. Il a trois objectifs en tête: progresser, être performant et gagner. Entretien.

Est-ce que tu as plus de pression en arrivant à Montréal après ta victoire à Monaco?

Pas du tout, c'est même le contraire. J'ai un vent qui est derrière moi, qui est positif, avec la victoire. C'est une belle expérience et cela donne de la confiance pour tout le monde.

Comment expliques-tu les bons résultats que vous avez en ce début de saison par rapport à l'an dernier?

De bons résultats... ce n'est pas terrible. On veut dominer, je veux gagner le championnat du monde, là dans ce cas-ci, ce serait de bons résultats. C'est moyen pour l'instant. On a une bonne voiture mais on n'arrive pas à comprendre suffisamment bien les pneus. Les autres équipes sont meilleures que nous dans ce domaine, Ferrari et Lotus par exemple. Donc, en termes de résultats de course, cela aurait pu se passer beaucoup mieux. Monaco est évidemment un résultat fantastique, optimum, mais on a besoin de plus que ça.

Les problèmes de gestion de pneus cette saison faussent-ils beaucoup la course au championnat du monde?

C'est la même chose pour tout le monde. Il faut qu'on comprenne mieux la situation. Et mieux que tous les autres. Il y en a qui ont compris mieux que nous jusqu'à présent.

On a l'impression qu'il y a une progression quand même depuis le début de la saison chez Mercedes, non?

Oui, mais j'ai décroché la pole à Bahreïn et j'ai terminé neuvième de la course. La qualification n'est pas aussi importante que ça, malheureusement.

Qu'est-ce qui va faire la différence à Montréal cette fin de semaine: les pneus, les freins, le temps?

La gestion des pneus va être un grave problème. Et le temps qu'il va faire.

Vu le temps annoncé pour la fin de semaine, es-tu plus à l'aise sur une piste mouillée ou sèche?

On a de la chance puisque même sur piste mouillée, la voiture est fantastique cette année. Donc, ça ne fait pas de différences.

Montréal est-il un circuit fait pour toi?

C'est une de mes courses préférées, l'ambiance, la ville, les spectateurs. Le circuit est très difficile, mais moi, j'aime bien. C'est un circuit qui me convient. Je ne sais pas s'il me convient mieux que d'autres ailleurs, mais il me convient. J'aime le challenge ici. C'est quand même un peu comparable à Monaco en termes de difficultés. Il faut toujours bien prendre les vibreurs, il faut être précis, c'est important.

Est-ce qu'on peut imaginer que l'on va avoir une course plus ou moins similaire à celle de Monaco?

Non, parce qu'ici on double facilement. Ici, la vitesse en course est décisive.

Mercedes va passer devant le Tribunal international de la FIA concernant les essais de pneus du mois dernier. Est-ce que cela te perturbe?

Normalement non, je fais mon boulot et c'est à d'autres personnes de gérer cela.

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Essais privés de pneus : Mercedes au tribunal

Dans le cadre de l'affaire des essais privés de pneus Pirelli, menés en mai à Barcelone, l'écurie Mercedes devra répondre de ses actes devant le Tribunal international de la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

Après avoir auditionné mercredi les responsables de l'équipe allemande, la FIA a décidé de porter la cause devant ce tribunal chargé de prendre éventuellement des sanctions disciplinaires qui peuvent aller de l'amende au retrait de points. La décision du tribunal ne devrait pas être connue avant un mois. Si besoin, Mercedes pourra ensuite en appeler de la décision.

Blanchi, Ferrari n'est pas concerné par cette mesure.

Mercedes a testé des pneus Pirelli, à la demande du fabricant italien, après le Grand Prix d'Espagne le mois dernier. Mener des tests privés durant la saison contrevient à une règle tacite entre les équipes. Si de tels tests ne sont pas interdits par les règlements de la F1 - sous certaines conditions -, il n'est cependant pas autorisé de les faire avec ses pilotes titulaires à bord d'une monoplace de la saison en cours. Ce qu'a fait Mercedes.

Interrogé sur le sujet en conférence de presse hier, Nico Rosberg a dit ne pas savoir pourquoi Lewis Hamilton et lui avaient été sollicités pour mener ces tests. « C'est ce que l'équipe a décidé, a-t-il dit. Je pense aussi que, pour Pirelli, c'est mieux si nous sommes au volant, c'est plus représentatif, parce que notre pilote d'essai, Sam Bird, ne conduit pas beaucoup, donc il ne pourrait pas aller à notre rythme et pousser les Pirelli comme nous le ferions. »