Le calendrier NASCAR est extrêmement chargé, et à en croire ses dirigeants, il ne faut pas s'attendre à y voir des changements à court terme, que ce soit pour y ajouter des courses sur circuit routier, des courses au Canada ou une manche montréalaise de la Sprint Cup, série reine du NASCAR.

Hier, le promoteur de la course Nationwide de Montréal, François Dumontier, a déclaré à La Presse Canadienne qu'il voudrait non seulement amener la série Sprint à Montréal, mais regrouper les deux courses pour faire un week-end complet de NASCAR dans l'île Notre-Dame. Qui plus est, il souhaiterait tenir l'événement en septembre, de sorte que Montréal soit la première étape - et la seule sur circuit routier - de la «Chase», cette série de 10 courses de fin de saison qui mène au couronnement du champion de la coupe Sprint. M. Dumontier aimerait réaliser ce projet autour de 2015.

Joint par La Presse au circuit du Michigan, où se tient cette fin de semaine une course de la série Sprint, le directeur des opérations course de NASCAR, Jim Cassidy, a répondu à la manière d'un Gary Bettman dans le dossier des Nordiques : en abaissant les attentes.

«La question d'organiser une course de la série Sprint, c'est une question populaire et évidente. C'est moi qui me poserais des questions si [François Dumontier] ne la posait pas. Mais le calendrier est déjà très rempli, et beaucoup de gens veulent une course.»

«Il faut qu'ils le voient comme une occasion, a plaidé Dumontier. Je comprends qu'il y a 36 courses dans une saison.» Mais les importantes cotes d'écoute du NAPA 200 - environ 2 millions de téléspectateurs - jouent pour Montréal, croit le promoteur.

Pas d'autres courses sur route

NASCAR n'envisage pas non plus d'ajouter d'autres courses Nationwide au Canada. «Il n'y a pas vraiment de piste ovale qui convienne au Canada, soutient Cassidy. Et on a déjà un bon nombre de courses sur route en Nationwide, notre volonté est de continuer à les faire grandir.»

Les Nationwide roulent cette année sur les circuits routiers de Road America, au Wisconsin, à Watkins Glen, dans l'État de New York, et à Montréal. Cela donne souvent lieu à des courses fort excitantes et appréciées du public, comme en font foi les cotes d'écoute américaines de l'épreuve montréalaise. «Les amateurs aiment les circuits routiers, alors que les pilotes n'hésitent pas à se tamponner sur la piste», confirme Joe Balash, directeur de la série Nationwide.

Le pilote Justin Allgaier, qui pointe au cinquième rang du classement, croit que les pilotes aimeraient rouler davantage sur circuit routier. Mais il croit que les coûts sont un obstacle.

Comparativement aux ovales, les circuits routiers malmènent bien plus les freins et les pneus, ce qui fait augmenter les dépenses de course. «En tant que série, il faut s'assurer d'avoir 43 voitures au départ, et trop de courses sur circuit routier affecterait la stabilité financière de certaines équipes à plus petit budget.»

Et au-delà de la performance et des résultats, cela pourrait finir par devenir un enjeu de sécurité si une équipe rogne sur dépenses nécessaires pour les circuits routiers, avance Allgaier.

Au final, il croit tout de même qu'il serait bien d'ajouter une course ou deux sur circuit routier.

Jim Cassidy, de NASCAR, soutient toutefois que trois courses sur circuit routier, soit presque 10 % du calendrier, est un bon nombre pour la série Nationwide. De toute façon, comme en série Sprint, le calendrier laisse peu d'espace, même s'il y a déjà eu deux courses de plus au calendrier.

«En NASCAR, nous avons la plus longue saison de tous les sports professionnels (de février à novembre)», remarque Joe Balash. Selon lui, la série Nationwide a atteint un bon équilibre entre petits ovales, ovales intermédiaires, super ovales et circuits routiers.