(Cuneo) Et de trois pour Arnaud Démare ! Le sprinteur français a remporté la 13e étape du Giro, vendredi à Cuneo, son troisième succès depuis le départ.

L’Espagnol Juan Pedro Lopez (Trek) a conservé le maillot après cette étape de 150 kilomètres marquée par l’abandon de Romain Bardet, en proie à des problèmes gastriques.

Pour le gain de l’étape, Démare a mené un sprint long et a devancé de peu l’Allemand Phil Bauhaus. Le Britannique Mark Cavendish a pris la troisième place devant le Colombien Fernando Gaviria.

Une échappée (Eenckhoorn, Maestri, Prodhomme, J. van der Berg) a pris les devants dès les premiers kilomètres et a porté son avantage à 6 min 40 s au sommet du seul col au programme, le colle di Nava, à 96 kilomètres de l’arrivée.

Le peloton a mené ensuite une longue et haletante course-poursuite pour réduire l’écart (3 min aux 30 km). Les équipes Groupama-FDJ (Démare) et Israël PT (Nizzolo), relayées par les Quick-Step (Cavendish), n’ont repris le quatuor de tête qu’à 700 mètres de la ligne.

Démare, qui est âgé de 30 ans, a enlevé la huitième victoire d’étape dans le Giro auquel il participe pour la cinquième fois. Il a ouvert son palmarès en 2019 avant de gagner l’année suivante à quatre reprises et ramener le maillot cyclamen du classement par points.

Le Picard de l’équipe Groupama-FDJ, qui s’est imposé dans les 5e (à Messine) et 6e étapes (Scalea), a porté à 87 son total de succès depuis ses débuts professionnels en 2012.

À la fin de la première heure de course, Bardet a jeté l’éponge. Le Français, malade depuis la veille, occupait la quatrième place du classement général à 14 secondes du maillot rose.

Samedi, la 14e étape, courte (147 km) et intense, propose un circuit accidenté dans les alentours de Turin, avec les doubles ascensions du colle della Maddalena et Superga. L’arrivée est jugée en ville, dans l’ancienne capitale du royaume d’Italie au XIXe siècle.

L’Agence France-Presse a recueilli ses propos en conférence de presse.

Vous considérez-vous comme le meilleur sprinteur du monde ?

Parfois, oui, mais le sprint, c’est un jour l’un, un jour l’autre. C’est moi qui ai l’avantage en ce moment, mais je n’ai pas la prétention de dire que je suis le meilleur. La spirale joue aussi beaucoup. La confiance, c’est une force pour moi. Quand je doute, je cogite, je réfléchis trop au lieu de laisser parler l’instinct ou le talent, je veux jouer l’aspiration, j’attends le sprint parfait. Là, je me dis « fais-toi plaisir Arnaud, fais confiance à tes équipiers » et ça marche.

Dans quel état vous sentez-vous après ce sprint à l’arraché ?

Je suis vraiment épuisé, c’est rare que je m’écroule après la ligne. C’était une journée éprouvante pour revenir sur l’échappée. Mes équipiers ont fait un boulot extraordinaire pour revenir, on est allé chercher cette victoire par le travail collectif. Le train a été exceptionnel, on était placé aux 1500 mètres, on a su allonger les relais, emmener fort. Miles (Scotson), Ramon (Sinkeldam) et Jacopo (Guarnieri) ont fait un super boulot. Je suis arrivé vraiment fatigué dans le dernier faux plat montant, mais j’aime bien les arrivées de ce type. « Kono » (Konovalovas), Ramon et Jacopo sont en fin de contrat cette année, ils ont prouvé qu’ils étaient au niveau. J’espère qu’ils auront des nouvelles.

Comment avez-vous passé cette course-poursuite derrière l’échappée ?

C’est très stressant. On a des infos tous les cinq ou dix kilomètres, on a le retour de Sébastien Joly (directeur sportif, NDLR) dans la voiture, les repères en tête, on fait vite le calcul par rapport à la minute aux 10 kilomètres. On revenait très doucement, il y avait un gros écart à boucher. Devant, ils ont fait un numéro, car ça roulait vraiment fort derrière. On a dû s’adapter par rapport à ce qui était prévu au breffage, on a mis Tobias (Ludvigsson) et Ignatas (Konovalovas) plus tôt (à contribution). L’objectif n’était plus d’avoir le train idéal, mais de revenir sur l’échappée. Les autres équipes aussi ont fait du beau boulot. Si on est tout seul, c’est clair que l’échappée va au bout.