Nickolas Zukowsky n’a pas vécu l’expérience souhaitée à son baptême du Tour des Flandres. Victime d’une chute et d’un ennui mécanique, le cycliste de Sainte-Lucie-des-Laurentides a été forcé à l’abandon, dimanche.

« L’un des pires feelings de ma vie est de ne pas finir une course », a regretté Zukowsky, obligé de se retirer un peu passé la moitié de l’épreuve de 274 km. « Je déteste, déteste ne pas finir une course. »

La journée avait pourtant bien commencé pour le Québécois et sa nouvelle équipe suisse Q36.5, qui a placé Filippo Colombo dans l’échappée du jour avec Hugo Houle et compagnie.

Zukowsky s’apprêtait à découvrir ses premiers secteurs pavés quand une manœuvre malavisée de Filip Maciejuk a causé une hécatombe dans le peloton principal.

Le Polonais de Bahrain cherchait à se repositionner à l’avant en remontant à l’extérieur sur sa gauche, mais il a rebondi dans une anfractuosité de gazon en bordure de la route, ce qui l’a propulsé vers Tim Wellens. Le Belge est lourdement tombé, provoquant un abat dont Wout van Aert, Peter Sagan et Julian Alaphilippe ont entre autres été victimes.

Zukowsky n’a pu éviter l’amoncellement de corps lui non plus. Il s’est rapidement rabattu sur son vélo de rechange pour poursuivre son chemin. Or, le collet de la tige de selle était apparemment mal serré, si bien que le siège est graduellement descendu jusqu’au cadre.

Comme la voiture d’équipe était trop loin, le cycliste de 24 ans a dû grimper le Vieux Quaremont dans cette position inconfortable.

« Je pédalais comme sur le vélo de ma copine Simone », a illustré le gaillard de 1,85 m en faisant référence à Simone Boilard, cycliste professionnelle qui mesure une trentaine de centimètres de moins…

Zukowsky a fait au mieux avant de poser pied quelques kilomètres plus loin, au moment où le peloton commençait déjà à se morceler. Il a pris la monture de rechange d’un coéquipier, mais sa première aventure dans le Tour des Flandres s’est terminée peu après.

« J’étais prêt à me battre pour me rendre le plus loin possible, mais je savais déjà qu’un groupe devant, avec deux ou trois coéquipiers, se ferait sortir bientôt par les commissaires. Ça ne me tentait pas de courir des risques en roulant une heure ou une heure et demie sur le vélo d’un coéquipier loin d’être ajusté pour moi. Je termine ça sur une note négative. C’est dommage, mais ce sont des choses qui arrivent. »

Au téléphone, Zukowsky ne cachait pas son enthousiasme après l’expérience qu’il venait de vivre, à commencer par la présentation des coureurs à Bruges jusqu’à son abandon.

« C’était vraiment incroyable », a déclaré celui qui avait passé plus de 100 km en échappée à la classique À travers la Flandre mercredi. « C’est une course que je veux refaire dans le futur, c’est sûr et certain. Si ça se trouve, ça nourrit encore plus mon appétit de revenir faire la course. »

Maciejek, celui qui a provoqué la chute collective, a été disqualifié en pleine épreuve. Il s’est excusé dans l’heure sur les réseaux sociaux de son « erreur de jugement ».

Zukowsky a salué le brillant effort de son coéquipier Colombo, qui s’est accroché longtemps avant de rallier l’arrivée à la 50e place. Le Suisse de 25 ans est un spécialiste de vélo de montagne, lui qui a fini deuxième au classement de la Coupe du monde l’an dernier.

« Il est habitué de faire des courses de 1 h 15 et là, de faire 6 h 30 comme ça, chapeau ! Dans l’autobus tout à l’heure, j’ai rarement vu un gars aussi fatigué et brûlé ! Il a vraiment tout donné. »

De retour en soirée chez lui à Nice, Zukowsky reviendra dans le Nord jeudi en prévision de Paris-Roubaix, où il vivra un autre prestigieux baptême dimanche prochain.

Lotte Kopecky s’est imposée pour la deuxième année de suite dans l’épreuve féminine, devançant par 36 secondes sa coéquipière de SD Worx Demi Vollering et l’Italienne Elisa Longo Borghini. La Québécoise Gabrielle Pilote Fortin (Cofidis) n’a pas terminé l’épreuve.