(Rodez) Rodez a souri aux Néerlandaises mercredi. Yara Kastelijn y a signé le premier succès de sa carrière en remportant la 4e étape du Tour de France féminin qui a permis à sa compatriote Demi Vollering, 2e, d’asseoir sa stature de favorite.

Dans l’Aveyron, au terme de l’étape la plus longue de cette édition (177 km), Kastelijn a été la seule des quatorze échappées de la première heure à résister au retour des plus costaudes, emmenée par Vollering qui a légèrement décroché l’autre grande candidate à la victoire finale, la tenante du titre Annemiek van Vleuten.

En s’emparant de la deuxième place à un peu plus d’une minute de la gagnante, Vollering a grignoté six secondes de bonifications en plus des deux secondes davantage qu’elle s’est octroyée à l’arrivée sur Van Vleuten, 4e dans la roue d’une autre Néerlandaise, Anouska Koster.

Si son équipière belge chez SD Worx Lotte Kopecky a conservé son maillot jaune, Vollering a marqué des points dans la conquête de la précieuse tunique.

Pour la première fois depuis le départ de Clermont-Ferrand samedi, les deux principales candidates au succès final se sont découvertes sur un parcours très accidenté qui favorisait le mouvement et les attaques.

Tandis que quatorze coureuses, dont Kastelijn et la Française Audrey Cordon-Ragot (longtemps maillot jaune virtuelle) s’étaient échappées jusqu’à compter plus de dix minutes d’avance à 65 kilomètres de la ligne, les plus fortes ont sifflé la fin de la récréation dans la dernière heure de course.

Vollering devance Van Vleuten

Kopecky d’abord, qui voyait d’un mauvais œil son statut de leader contesté par Katselijn et Cordon-Ragot.

Vollering ensuite, trouvant dans les trois ascensions du final (dont la côte de Moyrazès, 2e catégorie à 15 km du but) le terrain idéal pour se jauger par rapport à Van Vleuten.

Si la numéro un mondiale a fait vaciller la championne du monde en titre, elle ne l’a toutefois pas vraiment décrochée. Et les huit secondes prises sur sa rivale ne représentent sans doute pas grand-chose au regard du programme qui attend encore les coureuses, notamment le terrible Tourmalet samedi et le contre-la-montre final de Pau dimanche.

Mais la reine des classiques (victorieuse sur l’Amstel, Liège, les Stade Bianche et la Flèche wallonne au printemps) a trouvé l’assurance qu’elle a les jambes pour contrarier Van Vleuten, déjà victorieuse elle des Tours d’Espagne et d’Italie cette année.

Le duel promet. Tout comme la lutte pour le podium qui devrait concerner une bonne dizaine de filles, dont la Française Juliette Labous qui s’est replacée dans le top 10 (9e) mercredi après son entame manquée lors de l’étape inaugurale dimanche passé.

Yara Kastelijn fait aussi assurément partie de ces prétendantes après sa démonstration de mercredi. La jeune coureuse (25 ans) de l’équipe Fenix-Deceuninck, en larmes à l’arrivée, occupe la 7e place du général.

« J’étais partie ce matin dans l’idée de marquer des points au classement de la montagne (dont la première place est occupée par la Néerlandaise Anouska Koster, NDLR). Maintenant, avec ces bonnes jambes, j’ai aussi une place à défendre au général », a-t-elle dit.  

Jeudi, le parcours sera davantage favorable aux pures sprinteuses au départ d’Onet-le-Château dans l’Aveyron jusqu’à Albi dans le Tarn, pour 126 kilomètres et seulement trois côtes répertoriées, la dernière à 24 kilomètres de la ligne.