Ben Roethlisberger est un élément d'un tout et il le sait. Certaines équipes remportent le Super Bowl grâce au jeu de leur quart-arrière. Il y a trois ans à Detroit, les Steelers de Pittsburgh ont évité la défaite malgré une contre-performance de Big Ben. Roethlisberger ne sera jamais confondu pour Tom Brady.

Aussi nerveux qu'un adolescent devant passer son permis de conduire, Roethlisberger avait réussi seulement neuf de ses 21 passes, commis deux interceptions et conservé un taux d'efficacité de 22,6. En fait, Roethlisberger était si inepte que les Steelers ont eu besoin d'un receveur éloigné, Antwaan Randle El, qui a lancé une passe de touché dans un gain de 21-10 contre Seattle.

Roethlisberger est devenu, à 23 ans, le plus jeune quart à remporter le Super Bowl. Il était alors autant soulagé qu'il était heureux. Peu de temps après, son esprit compétitif à pris de dessus.

«Je n'avais pas été content de mon jeu. J'avais le sentiment d'avoir laissé tomber les gars, que je n'avais pas fait ma part, a rappelé Roethlisberger mardi lors de la journée consacrée aux médias. Mais la fois suivante, vous êtes déterminé à mieux jouer. Il faut aussi faire abstractions des festivités pour se concentrer sur le match.»

Pour Roethlisberger, il s'agira d'un deuxième Super Bowl en quatre ans. Cette fois, il sera opposé dimanche aux Cardinals de l'Arizona et à leur entraîneur Ken Whisenhunt, coordonnateur de l'attaque à Pittsburgh en 2006.

Kurt Warner, le quart des Cardinals, sait qu'il doit être supérieur à son vis-à-vis pour vaincre les Steelers. Un beau défi l'attend donc.

«Il est tellement plus athlétique, reconnaît Warner. Il possède un très bon bras, et il est capable de poursuivre un jeu à l'extérieur de la poche protectrice.»

Ils ont par ailleurs des personnalités assez similaires. Warner a eu une carrière faite de hauts et de bas. Il a persévéré et le voici au Super Bowl. Roethlisberger a également été tenace.

«Ben est compétitif, il a besoin de gagner» dit l'ailier défensif Brett Keisel, un de ses bons amis dans l'équipe.

Roethlisberger a signé un contrat de 36 millions $ US. Généreux, il n'hésite pas à faire profiter ses coéquipiers de son argent. L'an dernier, il a célébré son anniversaire de naissance avec des amis à Las Vegas. En novembre, il a invité les joueurs de ligne offensive à un week-end, toutes dépenses payées. Il les convie aussi au restaurant, comme il l'a fait, lundi, à Tampa.

Selon Keisel, cette volonté de gagner sépare Roethlisberger des autres quarts. Il a ainsi orchestré 18 remontées au quatrième quart ou plus tard pour gagner ou créer l'égalité. Y compris cinq cette année.

«Je déteste perdre, je n'aime pas finir deuxième, dit Roethlisberger. J'aime avoir le ballon lors du dernier jeu du match et faire la différence.»