Les Alouettes de Montréal ont créé tout un émoi en décidant de ne pas s'entraîner sur la surface de jeu du Commonwealth Stadium, mercredi, alors que le mercure indiquait moins 17 degrés Celsius et que la température ressentie avec le fameux facteur éolien était de moins 23.

«Vraiment?» s'est demandé le quart des Roughriders de la Saskatchewan Darian Durant. «Pour nous, c'était très important de se retrouver au froid pour être à l'aise avec les éléments.»

Pour plusieurs journalistes, c'était d'ailleurs un sujet chaud (!) lors de cette première journée de disponibilité média pour les deux formations qui se disputeront dimanche la coupe Grey. À commencer par l'entraîneur-chef Marc Trestman, qui a dû expliquer son choix, en matinée.

«Nous avons décidé de tenir un entraînement léger (walk-through) à l'intérieur, comme nous l'avons fait souvent au cours de la saison. Jeudi et vendredi, nous serons à l'extérieur», s'est-il défendu.

Mais pour les joueurs des Alouettes, ce n'était rien de surprenant.

«C'est de la façon dont on a fait les choses tout au long de la saison, a noté Anthony Calvillo. Pour nous, avec le voyagement, nous considérons cette semaine comme une «semaine courte», alors ça faisait plus de sens de tenir un entraînement léger à l'intérieur aujourd'hui (mercredi). On a fait la même chose la semaine dernière: nous n'avons pas tenu d'entraînement lors de la première journée.

«Nous serons sur le terrain demain (jeudi). Nous serons sur le terrain vendredi. Nous serons prêts pour eux.»

«Pour moi, ça ne change pas grand-chose, a indiqué le maraudeur Étienne Boulay. De toute façon, qu'on s'entraîne ou pas à l'extérieur aujourd'hui, la température ne sera jamais une excuse pour moi.»

Le centre Luc Brodeur-Jourdain a pour sa part tenté une explication plus «médicale».

«C'est plus préventif qu'autre chose: on ne veut pas que les gars attrapent un grippe. Tant qu'à avoir une grippe, aussi bien la contracter le jour du match. On sait que le froid ne donne pas la grippe, mais ça affaiblit ton système, et c'est à ce moment que tu attrapes tous les virus qui traînent. On préfère donc se retrouver dans un environnement qui nous permet de tout pratiquer nos trucs.

«C'est certain que ça ne permet pas aux receveurs de passes et aux quarts de s'entraîner avec un ballon gelé, mais je suis persuadé que nous avons des athlètes qui sont capables de passer outre ça.»

Histoires de vestiaire

Autre point qui a beaucoup fait jaser en ce froid mercredi: les Alouettes, qui seront les visiteurs pour cette rencontre, ont hérité du petit vestiaire des visiteurs, tandis que les Roughriders ont obtenu le privilège d'occuper le spacieux et luxueux vestiaire des Eskimos d'Edmonton, fraîchement rénové. «Je n'ai jamais vu d'endroit aussi beau», a même dit Ken Miller, entraîneur-chef des Riders.

Encore une fois, cette situation a semblé déranger davantage certains représentants des médias que les Alouettes.

«Nous sommes très à l'aise avec ce vestiaire», a laconiquement répondu Trestman, chez qui on a senti un peu d'agacement en raison de ces questions.

«C'est un vestiaire de merde (crappy locker room)», a de son côté déclaré l'ailier défensif Anwar Stewart, qui y voit un manque de respect envers son club. «Et nous sommes logés dans un hôtel de merde. Mais ça ne fait rien. On pourrait dormir dans des igloos que nous serions prêts pour ce match. De toute façon, nous avons gagné en 2002 dans ce vestiaire, alors nous sommes capables de le faire de nouveau.»