Ce n'est pas la première fois que les Alouettes estiment qu'ils sont les malaimés du circuit canadien, mais cette fois, ils ne se gênent pas pour le dire ouvertement.

Pendant que les Roughriders de la Saskatchewan poursuivent leur préparation en vue de la finale de dimanche dans le confort d'un bel hôtel et du superbe vestiaire des Eskimos d'Edmonton au stade Commonwealth - qui a récemment été rénové et fait l'envie de tous les autres clubs du circuit -, les Oiseaux doivent composer avec une situation qui est loin de leur plaire.

«La Ligue semble vouloir nous créer des distractions en nous imposant toutes sortes de choses bizarres. C'est clair que la Ligue veut que la Saskatchewan gagne ce match-là», a tranché Matthieu Proulx, hier.

«Je sais que je fais une déclaration choc, mais je m'en fiche un peu parce que je vois ça depuis que je suis dans la Ligue canadienne. Mais c'est encore pire cette année: on a un moins bel hôtel (que les Roughriders); on n'a pas de salle d'entraînement, pas de bain de glace, pas de piscine; on a le vestiaire des visiteurs, qui est tout petit, et on n'a pas le droit d'utiliser le complexe d'entraînement du stade. On se demande ce qui se passe, c'est plate et on trouve ça injuste», a déploré le maraudeur des Alouettes en entrevue avec mon collègue Charles-André Marchand, de CKAC.

La LCF est responsable de l'organisation de la semaine de la Coupe Grey. Et il semble assez évident qu'elle a donné toutes les «nananes» aux Riders, à commencer par l'hôtel. Les Roughriders séjournent dans un hôtel luxueux, alors que les Alouettes se retrouvent dans un hôtel qu'ils avaient choisi de ne plus utiliser en saison régulière depuis quelques années, parce qu'il ne convenait pas à leurs besoins. De plus, le nombre de chambres disponibles pour l'entourage de l'équipe est inférieur à ce qu'espérait l'organisation montréalaise.

Les Alouettes ne voulaient pas loger dans l'hôtel en question, mais la LCF en a décidé autrement, et c'est elle qui a le dernier mot.

Le dîner de l'équipe avec les membres des médias a été repoussé de 30 minutes, hier. La raison «non officielle»? Le vestiaire des visiteurs au Stade Commonwealth ne comprend que quatre douches. Loin d'être l'idéal lorsqu'on compte sur approximativement 50 joueurs. La Ligue avait organisé le dîner pour 12h30, mais les Alouettes l'ont repoussé à 13h.

On comprend également un peu mieux pourquoi Marc Trestman et son club ont décidé de s'entraîner à l'université de l'Alberta plutôt qu'au Stade Commonwealth, mercredi...

D'autres critiques

Proulx a appris l'étendu des dégâts en ce qui a trait à sa blessure au genou droit. Il a subi une déchirure du ligament croisé antérieur, de même que du ménisque.

Il ne veut pas parler de retraite à l'heure actuelle, mais il fait face à une longue période de convalescence, probablement entre six et huit mois. On pourrait donc croire qu'il critique la LCF parce qu'il ne jouera plus. Or, d'autres joueurs ont fait des commentaires similaires aux siens, dont Étienne Boulay.

«C'est une claque dans notre face. Si j'ai l'impression (que la Ligue favorise les Roughriders)? Je serais fou de penser autrement, c'est évident. Ils ont mis la Saskatchewan dans un hôtel cinq étoiles, avec un beau gymnase et de belles salles de rencontre bien organisées. Nous, ils nous ont mis dans un petit hôtel boboche avec des salles de rencontre qui ne sont pas adéquates du tout», a-t-il dit.

Mercredi, Anwar Stewart avait lui aussi critiqué l'hôtel et le vestiaire des Alouettes. «Notre hôtel est mauvais, notre vestiaire est mauvais, mais on s'en fout, car on pourrait dormir dans des igloos qu'on a faits nous-mêmes et on serait tout de même prêts à disputer ce match», a exprimé l'ailier défensif.

S'il est une chose, la situation actuelle semble avoir fouetté les Alouettes. En plus de devoir disputer le match de la Coupe Grey devant une foule qui se rangera majoritairement derrière les Roughriders, les Alouettes sont convaincus que la Ligue a une dent contre eux.

«Quand on va gagner la Coupe Grey, on va la prendre, on va sacrer notre camp et on va aller fêter avec les gens qui nous aiment et qui nous apprécient vraiment», a dit Proulx.