Tout n'est pas rose dans le vestiaire des Alouettes. Selon ce que La Presse a appris, deux coéquipiers pourraient prochainement se retrouver devant un juge pour une histoire d'investissement qui a mal tourné.

Le receveur Danny Desriveaux a déposé une poursuite civile à la Cour du Québec la semaine dernière contre son coéquipier Kerry Carter, l'accusant de l'avoir plumé. Le joueur québécois prétend que M. Carter a agi de «manière frauduleuse» et «trompeuse» pour l'inciter à investir 15 000 $ dans son entreprise personnelle. Il n'a jamais pu récupérer cette somme.

Selon la poursuite, Desriveaux reproche à son coéquipier de l'avoir invité à investir dans son entreprise alors qu'elle n'était même pas incorporée. Il soutient aussi que Carter «savait ou devait savoir que l'investissement était «trompeur»» au moment où il lui a suggéré.

Desriveaux a investi 15 000 $ en janvier 2009 dans la société de Carter, OCEI Enterprises. Toujours, selon la pouruite, on lui aurait fait miroiter des gains intéressants. Mais quand plusieurs mois plus tard Desriveaux a demandé de reprendre ses billes, son coéquipier n'a pas obtempéré. Le joueur québécois a attendu des mois, en vain.

Selon nos informations, Desriveaux aurait été prêt dès l'année dernière à recourir aux tribunaux. Il a fait parvenir une lettre à Carter le 8 septembre 2010 pour lui réclamer son dû. Mais les succès de l'équipe la saison dernière auraient convaincu le receveur d'attendre, pour ne pas créer de distraction dans le vestiaire. Quand il s'est aperçu au début de la présente saison que son coéquipier ne lui remettrait pas son argent, il a décidé de le poursuivre.

Les Alouettes se sont rendus à Edmonton hier en prévision du match de ce soir contre les Eskimos. Joints par téléphone, les deux joueurs ont préféré ne pas commenter l'histoire.

L'avocat montréalais de Danny Desriveaux a confirmé la nouvelle. Me Jeffrey Schwartz explique qu'en date d'hier, il n'avait toujours pas reçu signe de vie de Kerry Carter. Il n'est donc pas exclu que le différend se rende devant les tribunaux. «Ce ne serait pas l'idéal, a dit l'avocat. C'est une histoire qu'ils devraient régler entre eux avant que ça n'aille plus loin. Et j'espère que ça n'aura pas d'effet négatif dans le vestiaire.»

OCEI Enterprises

Selon nos sources, d'autres joueurs de la formation montréalaise ont aussi investi dans l'entreprise de Kerry Carter. L'action en justice de Desriveaux est toutefois la seule contre le joueur né à Trinidad-et-Tobago.

Il a été impossible hier de confirmer le secteur d'activité d'OCEI Enterprises. La société ne semble pas avoir de site web et son siège social se trouve dans une maison de Brampton, en banlieue de Toronto. Elle est dûment incorporée depuis mars 2010 et ses deux dirigeants sont Kerry Carter et un dénommé Sharif Musah.

On trouve toutefois un peu plus d'information sur un site spécialisé en stratégies d'affaires. Business Plan Advisors a réalisé le plan d'affaires d'OCEI dans le passé, quand l'entreprise était enregistrée aux États-Unis vers 2006. Carter évoluait alors chez les Redskins de Washington.

OCEI y apparaît comme une société spécialisée en investissements. «L'entreprise est prête à offrir aux investisseurs de l'extérieur l'occasion de hauts rendements [...] Elle est fière d'être socialement responsable avec la mission de réparer le monde.»

Danny Desriveaux et Kerry Carter se sont joints aux Alouettes en 2007. Carter arrivait de la NFL, où il a tenté de se faire une place chez les Redskins et les Seahawks de Seattle. Danny Desriveaux, natif de Laval, avait quant à lui évolué dans le réseau universitaire américain. Les deux joueurs auraient souvent partagé leur chambre sur la route et étaient des amis.

Les Alouettes ne nous ont pas rappelé hier et n'ont pas répondu à un courriel de La Presse

.