C’en est fait de Khari Jones en tant qu’entraîneur-chef des Alouettes. Il a été congédié mercredi. Le directeur général Danny Maciocia le remplacera sur les lignes de côté jusqu’à la fin de la saison.

Le difficile début de saison a eu raison de l’entraîneur américain, en poste depuis 2019. Les Alouettes n’ont qu’une victoire en quatre matchs.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Danny Maciocia

La défaite cinglante de 41-20 subie aux mains des Roughriders de la Saskatchewan samedi dernier aura donc été son dernier match à la tête de l’équipe montréalaise. Et ce, même si les Alouettes ne sont qu’en deuxième position du classement de l’Est, avec le même nombre de points que les Argonauts de Toronto en première place.

« Ce genre de décision est toujours difficile à prendre, mais elle était nécessaire à nos yeux, a commenté Maciocia dans un communiqué. Il valait mieux la prendre tôt dans la saison, alors qu’il reste encore du temps. »

Après la dégelée contre les Riders, le propriétaire de l’équipe, Gary Stern, avait écrit sur Twitter que les Alouettes s’étaient fait « tuer » et qu’il était temps de « se regrouper ». À un partisan qui réclamait un changement d’entraîneur, il avait simplement répondu un très mystérieux « Patience ».

La semaine de relâche était évidemment un moment propice pour un grand ménage. D’autant que Montréal accueillera la pire équipe du circuit, les Elks d’Edmonton, à son retour au jeu.

Le coordonnateur défensif Barron Miles a aussi été congédié. Noel Thorpe fera un retour avec les Alouettes en reprenant les fonctions de Miles. Thorpe avait aussi occupé ce poste de 2013 à 2017 avec les Moineaux.

Pour Maciocia, il s’agit d’un retour à la barre d’une équipe de la LCF, lui qui avait été l’entraîneur-chef à Edmonton de 2005 à 2008. Il avait remporté la Coupe Grey à sa première saison en Alberta.

Sentiment d’urgence

La dernière semaine a été critique pour le sort de Jones. Les Alouettes avaient commencé la saison avec deux défaites. Déjà, des questions commençaient à se poser quant à l’avenir de l’entraîneur-chef.

L’équipe a finalement remporté son premier match à domicile d’une série aller-retour contre les Roughriders. La semaine précédente contre Toronto, Jones avait remplacé son quart-arrière Vernon Adams fils en cours de match par le vétéran Trevor Harris. Signe d’un sentiment d’urgence certain.

« Je ne lis pas les articles et je ne regarde pas la télé, alors je n’y pense pas trop, avait-il dit à notre collègue de La Presse Miguel Bujold. Je ne peux pas me faire du souci à propos de choses que je ne contrôle pas du tout. Si je pars, je pars. Ce qui me préoccupe, c’est de trouver une façon de gagner le prochain match, pas tant pour moi que pour l’équipe. »

Lisez « La dernière chance de Khari Jones ? »

Le besoin de gagner pour l’organisation va au-delà des belles performances. Les années de pandémie ont été financièrement désastreuses. Les saisons précédentes, avant celle de 2019, l’ont été sportivement. Le club veut retrouver une certaine pertinence dans le marché québécois.

En fin de compte, Khari Jones n’aura pas su profiter de l’élan de 2019, quand il avait contribué, avec le quart Vernon Adams fils, à la renaissance surprise de la concession.

Qui plus est, les deux hommes congédiés mercredi n’avaient pas été embauchés par le directeur général Maciocia. Ce sera probablement l’occasion de repartir sur de nouvelles bases la saison prochaine, avec des candidats choisis dans le cadre d’une vision un peu plus congrue.