Les Bills de Buffalo, les Chiefs de Kansas City, les Eagles de Philadelphie, les 49ers de San Francisco. Ces équipes mènent leur division respective et viennent en haut de la liste des prétendants au titre des amateurs et des observateurs. Pourtant, les Bengals de Cincinnati et les Vikings du Minnesota, même s’ils sont oubliés, doivent faire partie de la discussion.

À tort ou à raison, l’Histoire se souvient des champions. Rarement des deuxièmes. Les Bengals sont victimes de ce phénomène. Il y a 10 mois à peine, cette équipe menée de main de maître par Joe Burrow affrontait les Rams de Los Angeles lors de la dernière présentation du Super Bowl.

Tout le monde avait été renversé par la prestation des jeunes Bengals. Visiblement, personne n’a appris. Même si elle est l’une des meilleures formations de la NFL, elle est encore sous-estimée.

Les Bengals sont au sommet de leur division. Ils pointent au cinquième rang du classement général de la NFL avec une fiche de 10-4. Ils tenteront ce samedi de gagner un septième match consécutif après avoir réussi une remontée de 17 points, dimanche dernier, face aux Buccaneers de Tom Brady.

N’en déplaise à ses détracteurs, « Joey Cool » est à l’aise dans la position de négligé. À l’université, ce quart-arrière en manque de considération est devenu le meneur de l’une des meilleures offensives de l’histoire de la NCAA et le premier choix du repêchage de 2020.

Il est plus en contrôle, plus stable, plus confiant et plus polyvalent que jamais. Il est au deuxième rang des quarts de la ligue avec 31 passes de touché et au quatrième rang avec 3885 verges. Il devance Josh Allen et Jalen Hurts dans les deux catégories.

La plus grande force des Bengals repose essentiellement sur leur profondeur en attaque. D’abord, par la voie des airs, Burrow peut toujours compter sur Ja’Marr Chase. Tee Higgins et Tyler Boyd complètent le monstre à trois têtes. La troupe de Zac Taylor est la seule du circuit à pouvoir compter sur trois receveurs ayant inscrit au moins cinq touchés. En plus, Chase a dû rater quatre rencontres en raison d’une blessure aux hanches.

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Ja'Marr Chase (1), receveur des Bengals de Cincinnati

Au sol, Joe Mixon est encore efficace. Le demi offensif s’est absenté pour deux matchs à cause d’une blessure, mais Samaje Perine a assuré en relève.

Les Bengals sont la cinquième équipe de la ligue au chapitre de la moyenne de points marqués par match et rien n’indique qu’ils pourraient ralentir. Contre toute attente, cette saison pourrait être un copier-coller de la précédente.

L’année des Vikings ?

Les Vikings du Minnesota peuvent aussi compter sur une attaque diversifiée et explosive.

L’offensive menée par Kirk Cousins marche à plein régime. Justin Jefferson, ancien coéquipier de Burrow et de Chase chez les Tigers de LSU, s’est établi comme étant le meilleur receveur éloigné de la NFL. Il mène la ligue avec ses 1623 verges. Chaque fois que Cousins le cible pour un gros jeu, il capte le ballon. Personne n’est en mesure de le couvrir. Son coéquipier Adam Thielen n’est pas en reste. Le vétéran est toujours dangereux dans la zone des buts.

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Justin Jefferson, receveur étoile des Vikings du Minnesota

Acquis des Lions de Detroit plus tôt cette saison, T. J. Hockenson est venu combler un immense vide. L’ailier rapproché, qui en impose grâce à son gros gabarit et à son agilité, aide son quart-arrière dans la zone payante ou lors de jeu à options.

Même s’il ne connaît pas la meilleure saison de sa carrière, le demi offensif Dalvin Cook a encore franchi le cap des 1000 verges au sol en plus d’inscrire 8 touchés. Il demeure néanmoins une menace constante chaque fois qu’il est sur le terrain.

Ces munitions forcent les défenses adverses à être aux aguets face à toutes les formations présentées.

La semaine dernière, en comblant un retard de 33 points contre les Colts d’Indianapolis pour réaliser la plus grande remontée de tous les temps, les hommes en mauve ont cimenté l’idée qu’ils devaient réellement être pris au sérieux.

Même si l’équipe, et en particulier Cousins, traîne une réputation peu flatteuse en éliminatoires, elle arrive à la 16e semaine d’activité avec une fiche de 11-3. Identique à celle des Bills et des Chiefs. Pourtant, peu semblent croire en ses chances.

Avec la certitude de jouer à domicile au moins pour le premier match des éliminatoires, les Vikings pourraient être propulsés. Ils ont la meilleure fiche de la NFL à domicile avec sept victoires et une défaite.

La lutte est beaucoup moins serrée que dans l’Association américaine et à la lueur de leur succès en saison « régulière », les Vikings pourraient très bien envisager une présence en finale d’association. Ce serait une première depuis 2017. Les seuls doutes reposent sur la défense, car en attaque, tous les éléments sont réunis pour gagner.