Cody Fajardo a dit des Blue Bombers de Winnipeg qu’ils étaient la « référence » dans la Ligue canadienne depuis quelques années. Il savait visiblement de quoi il parlait.

Face à leur premier vrai défi de la saison, les Alouettes ont été dominés d’un bout à l’autre pour s’incliner 17-3, en ce 1er juillet humide.

Ce fut une soirée de premières, dans le mauvais sens du terme. La défense des Alouettes amorçait ce match avec un zéro dans la colonne des touchés accordés. Dès leur deuxième possession, les Bombers ont trouvé la zone des buts, sur une passe de Zach Collaros à Drew Wolitarsky.

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Le quart-arrière des Alouettes Cody Fajardo

Le quart des Alouettes Cody Fajardo n’avait quant à lui pas encore lancé d’interception. Sa séquence d’invincibilité aura duré 10 quarts ; au milieu du troisième quart, sa passe à la porte des buts a été captée par les mains ennemies de Brandon Alexander, et ramenée sur 62 verges. Cette interception a fait particulièrement mal aux Montréalais, qui venaient de réussir un gain de 69 verges sur une passe captée par Kaion Julien-Grant, une des rares lueurs des Alouettes dans ce duel.

Ces jeux ont mené à l’autre première de cette saison, la première défaite des Alouettes en cette campagne 2023.

« Cette interception, c’était terrible de ma part, a martelé Fajardo, en point de presse. On a aussi perdu un ballon pendant une bonne séquence. On a laissé filer trop de bonnes occasions. »

Une semaine « bizarre »

Ce match a conclu ce que Fajardo a qualifié de semaine « bizarre ». Le possible cousin éloigné de Pierre a en effet rappelé que l’équipe avait subi plusieurs blessures pendant la semaine de préparation, un fait inhabituel.

Les Alouettes ont en effet disputé ce match en dépit d’une liste de blessés digne du Canadien des deux dernières années. Le demi défensif Ciante Evans, le secondeur Avery Williams, le demi de coin Dionte Ruffin et le joueur de ligne offensive Pier-Olivier Lestage ont été les plus récents ajouts à l’infirmerie.

On s’entraîne deux jours, un gars se blesse et un autre doit jouer après une journée de préparation. Avery, Ciante, P.-O., ce sont des meneurs. Ce n’est pas une excuse, mais le football est ainsi fait.

Cody Fajardo

L’absence de Lestage affaiblissait une ligne offensive déjà poreuse. Les Bombers ont réussi cinq sacs, et bon nombre de jeux offensifs ont foiré en raison de la trop forte pression sur Fajardo.

En défense, Williams était remplacé par Bryce Notree, qui en était à son tout premier match dans les rangs professionnels, à la position cruciale de secondeur. Le numéro 44 a raté quelques plaqués déterminants qui ont permis aux Manitobains de réaliser de longs gains.

Toujours dans les éléments bizarres, Fajardo a indiqué que les écouteurs par lesquels il reçoit les instructions ne fonctionnaient pas durant la première séquence. Les Alouettes ont tout de même réussi une poussée offensive honnête, mais le botteur David Côté a raté son placement de 43 verges.

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Austin Mack (81) tente de se défaire d'un joueur des Blue Bombers

Enfin, la pluie s’est réinvitée à compter du troisième quart, et dès que les premières gouttes sont tombées, le demi offensif des Alouettes William Stanback a perdu le ballon, au milieu d’une séquence qui s’annonçait prometteuse. Stanback tarde à retrouver son aplomb des beaux jours et cette séquence ne l’aidera pas.

« Ce n’est pas une excuse. C’était un peu mouillé, mais je dois garder le ballon, je ne peux pas le perdre », a déclaré Stanback.

On aurait pu ajouter que la pluie tombait aussi pour les Blue Bombers, qui n’ont pas paru décontenancés pour autant. Ces mêmes Bombers avaient d’ailleurs subi la semaine dernière une raclée de 30-6 aux mains des Lions de la Colombie-Britannique.

Quand on est le « standard » d’une ligue, on en subit rarement deux de suite. Et on ne se laisse pas déranger par des éléments externes.

Le début du match repoussé

Le match s’est amorcé après plus de 90 minutes de retard en raison des orages qui s’abattaient sur Montréal. Lorsqu’il a commencé, il devait rester au mieux la moitié des 15 088 spectateurs annoncés. La généreuse averse qui a humecté le stade Percival-Molson en a fait fuir une autre partie.

La Ligue canadienne a tenté d’accélérer le match en réduisant la mi-temps à 10 minutes. Le spectacle de danse qui y était prévu a également été annulé. Et le pauvre chanteur de l’hymne national a été remplacé par un enregistrement sans paroles. Dans une scène qui n’était pas sans rappeler un glorieux jeudi soir à l’Astral 2000, des spectateurs ont spontanément entonné l’Ô Canada. Il fallait y être pour comprendre.

En hausse : Kaion Julien-Grant

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Kaion Julien-Grant

Il a été visé six fois et a attrapé chacune des passes, parfois en faisant preuve de belles qualités athlétiques. Avec 129 verges dans ce match, il demeure la révélation des Alouettes en ce début de saison.

En baisse : la ligne offensive

L’unité continue à se chercher, comme en font foi les 15 sacs accordés après trois matchs.

Le chiffre du match : 112

C’est le nombre de verges au sol du demi offensif des Bombers Brady Oliveira, sur 20 courses. Le front défensif des Alouettes a été incapable de le contenir.