Le football est un jeu d’erreurs, comme le veut un vieil adage. Habituellement, ce cliché sort de la bouche des membres de l’équipe en ayant commis le plus au cours d’un match. Dimanche soir, cette équipe, c’était les Alouettes de Montréal. La troupe de Jason Maas s’est sabotée contre les Lions de la Colombie-Britannique et s’est inclinée par la marque de 35-19.

Sur le plan statistique, les Alouettes n’ont pas été déclassés, mais comme tout est dans la manière, Byron Archambault, entraîneur des unités spéciales, sermonnera assurément certains de ses poulains pendant le vol de retour entre Vancouver et Montréal.

Trois fois au cours du match, dont deux dans les dernières minutes de la rencontre, de longs et perçants retours de botté ont été annulés et bousillés avec des pénalités d’obstruction et de retenue. Hergy Mayala, deux fois, a été pris en défaut pendant que Chandler Worthy, l’un des meilleurs retourneurs de bottés de la Ligue canadienne de football (LCF), faisait des pieds et des mains pour transporter son équipe en zone adverse.

Dans une ligue où chaque séquence passe à la vitesse de l’éclair, entamer un premier jeu en zone offensive est un luxe. Or, quand les plus belles percées ne mènent finalement à rien, l’offensive stagne. Et c’est pourquoi les Alouettes ont encaissé une deuxième défaite consécutive pour porter leur fiche à deux victoires et deux revers depuis le début de la saison.

Six des dix pénalités ont été obtenues sur les unités spéciales.

En même temps, il n’y a pas que les mouchoirs qui ont coulé les Montréalais. Le manque d’exécution, toujours sur les unités spéciales, a aussi aidé la cause des Lions.

Si Israel Antwine avait réussi son bloc sur une tentative de placement de David Côté à la fin de la première demie, les Lions n’auraient sans doute pas bloqué le botté et Jalon Edwards-Cooper n’aurait probablement pas marqué un touché sur les unités spéciales.

Si Worthy avait attrapé le ballon sur un botté de dégagement de routine moins de deux minutes plus tard, les Alouettes n’auraient peut-être pas accordé trois points supplémentaires.

PHOTO DARRYL DYCK, LA PRESSE CANADIENNE

Chandler Worthy (30) et Stefan Flintoft

À force de jouer avec le feu, les Alouettes ont fini par se brûler. Les unités spéciales ont été plutôt insipides, alors qu’habituellement, elles ont une valeur tout à fait singulière.

De la cohue en attaque

Dans le dernier match, l’offensive des Als avait été anémique. Pour brasser la soupe, Jason Maas avait ajouté les receveurs Tyler Snead et Quartney Davis à la feuille de match.

De manière générale, l’unité menée par Cody Fajardo s’en est bien tirée avec 280 verges par la voie des airs, seulement trois de moins que ses adversaires.

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Cody Fajardo (7)

Cependant, quelque chose cloche avec l’offensive montréalaise. Toute la semaine, pendant les entraînements, il y avait des énigmes dans les schémas et dans le personnel employé.

Encore une fois, malgré plein de bonne volonté, le jeu aérien n’a presque rien donné. Le seul touché du match a été l’œuvre du quart-arrière, grâce à une course de deux verges en début de match. Sinon, rien. Et c’est difficile de comprendre pourquoi.

La réponse se trouve peut-être dans le manque de variété à l’attaque. Même si les nouveaux venus, Snead et Davis, ont réalisé de gros jeux ici et là, ils ont été visés deux fois moins qu’Austin Mack, l’homme de confiance de Fajardo, et que Kaion Julien-Grant.

Même s’ils ont reçu le ballon plus souvent, ils n’ont pas été en mesure de se démarquer outre mesure.

C’est devenu un automatisme. Lors des jeux par la passe, le ballon sera lancé majoritairement en leur direction, mais ils sont incapables de faire la différence.

Julien-Grant a été visé quatre fois de plus que Snead, mais ce dernier a obtenu 12 verges supplémentaires.

Avant le début de la saison, la situation des receveurs était la plus intrigante. C’est toujours le cas après quatre matchs, et ce n’est certainement pas une bonne nouvelle.

Un mur faillible

Vingt-deux. C’est le nombre de sacs du quart encaissés par Fajardo depuis le début de la saison. Contre les Lions, la ligne offensive des Alouettes a été plus faillible que jamais depuis le début de la saison, avec sept sacs.

Les Lions dominent la Ligue canadienne dans cette phase du jeu, avec dans leurs rangs Mathieu Betts, le meilleur chasseur de quarts de la ligue, qui joue de manière aussi inspirée que lors de ses belles années avec le Rouge et Or de l’Université Laval.

Fajardo avait souligné après les premiers matchs ne pas être dérangé par le nombre de sacs encaissés, puisque l’équipe gagnait et que c’est tout ce qui importait. Cependant, l’équipe perd et cette situation devient de plus en plus préoccupante.

Il est difficile de blâmer uniquement la ligne offensive, car lors d’un sac du quart, une tonne de facteurs doit être prise en considération. Le tracé des receveurs, leur disponibilité, la visibilité du quart, son temps de réaction, entre autres choses.

Toutefois, il y a une défaillance au sein de l’unité offensive montréalaise et elle devra trouver la solution d’ici le match de vendredi contre les Argonauts de Toronto.