Il y a une semaine, dans ce même espace, nous mettions en garde l’humanité tout entière : attention de ne pas partir en peur après une semaine de jeu. Maintenant, après deux semaines, peut-on partir en peur au moins un peu ?

La réponse est oui.

Face à une telle certitude, les fans des Patriots peuvent se mettre à paniquer, eux qui appuient un club dont la fiche est de 0-2. Aussi, les Pats reviennent d’un match difficile, où Bill Belichick a lancé son mouchoir de contestation avec la hargne d’un enfant de 5 ans qui repousse un plat de brocoli au bar à salades chez Scores.

La panique est aussi de mise à Cincinnati, où cette fiche de 0-2 n’est pas du tout compatible avec cette somme de 275 millions de dollars qui vient d’être accordée au quart Joe Burrow, qui a incidemment le mollet le plus cher de tous les temps. Et puis, bien sûr, les gens de Houston peuvent maudire la vie eux aussi, d’abord parce qu’ils habitent Houston.

Mais attardons-nous un peu, si vous le voulez bien, au cas des Chargers de Los Angeles.

C’est impossible de ne pas aimer un peu cette équipe-là, en premier pour ce fabuleux uniforme bleu poudre, ensuite parce qu’il est facile de tomber amoureux de si beaux perdants comme eux, qui inventent de nouvelles façons de perdre depuis plus de 50 ans.

D’ailleurs, on se souvient tous de leur fin de saison 2022, parce que ça s’est terminé dans la honte à Jacksonville, en séries en plus, après avoir gaspillé une avance de 27 points. Un spectaculaire effondrement, qui n’est pas sans rappeler ce qu’il est advenu de la carrière de Russell Brand.

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Le quart-arrière des Chargers de Los Angeles, Justin Herbert

Mais demain est un autre jour, n’est-ce pas, et les Chargers pouvaient au moins entrevoir la présente saison avec optimisme. En partant, ils ont passé la saison morte à enchaîner les bonnes nouvelles : l’embauche du secondeur Eric Kendricks, un receveur de premier plan, Quentin Johnston, trouvé au premier tour du dernier repêchage, l’arrivée d’un génie, Kellen Moore, au poste de coordonnateur offensif. Enfin, la crème sur le dessus du latté : cette immense prolongation de contrat, pour 262,5 millions de dollars, directement dans les poches du quart Justin Herbert, qui allait devenir le quart de premier plan que les Chargers espèrent.

Mais on met tout ça ensemble, et ça donne quoi ? Ça donne une fiche de 0-2 après deux semaines de jeu. Pas exactement ce qui était prévu.

Alors il reste aux Chargers 15 matchs pour se replacer. Si la déroute se poursuit, il faudra bien montrer Kellen Moore du doigt ; entre autres choses, le génie devra trouver une façon de mettre Johnston en valeur, lui qui a un grand total de trois attrapés depuis le début de la saison.

Au fait, saviez-vous que l’attaque des Cowboys a l’air de se porter pas mal mieux depuis que ce n’est plus Moore qui est chargé du jeu offensif là-bas à Dallas ? C’est bien pour dire.

Pendant ce temps, on dirait que la chicane est pognée dans la cabane des Bears à Chicago. Le quart Justin Fields, qui a souvent l’habitude de lancer le ballon dans les mains de l’adversaire, est allé dire cette semaine que le problème des Bears n’est pas lui, mais bien le coaching.

Pauvre lui. S’il avait dit ça à l’époque où Mike Ditka dirigeait les Bears, il aurait été congédié sur-le-champ ou, pire, échangé aux Jets de New York.

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Matt Eberflus, entraîneur-chef des Bears de Chicago

Mais les temps changent, et en lieu et place, Matt Eberflus, l’actuel entraîneur des Bears, a plutôt laissé entendre qu’il allait laisser son quart être lui-même. Ce qui va probablement mener à une saison de quatre victoires.

Vous savez, on aime bien rire des Browns de Cleveland et de leurs 30 quarts différents depuis 2015. Mais les Bears n’ont pas eu de quart digne de ce nom depuis ce bon vieux Sid Luckman, retraité de son état depuis 1950, et puis non, ne me parlez pas de Jim McMahon, dont la principale qualité consistait à savoir remettre le ballon à Walter Payton.

À part ça, il va se jouer du gros football dimanche, et même plus. Entre autres, les surprenants Commanders de Washington vont tenter de commander le respect, si cela est possible, en accueillant les Bills de Buffalo, qui n’en demandent pas tant. Les Lions de Detroit nous ont tous surpris lors de la première semaine, mais là, ils ont l’air de revenir sur terre un peu, et ce sont les Falcons d’Atlanta qui vont débarquer chez eux, le proverbial couteau entre les dents.

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Mike Evans et Baker Mayfield, des Buccaneers de Tampa Bay

Aussi, il y aura deux matchs lundi soir, dont ce succulent Eagles-Bucs, présenté à Tampa Bay, dans le fief du légendaire Hulk Hogan. Que feront les Eagles quand la Hulkamania se déchaînera sur eux ? La question se pose.