Depuis qu’il a apposé son nom au bas du plus gros contrat de l’histoire de la NFL en valeur annuelle, Joe Burrow n’est plus le même. Pas parce qu’il a la tête enflée, mais plutôt parce qu’il n’a jamais été aussi désarçonné.

Le rendement de l’homme aux 275 millions de dollars est désastreux après 4 matchs : 2 passes de touché, 87 passes réussies en 151 tentatives, un taux de réussite de 57,6 % et seulement 728 verges par la passe.

Les Bengals affichent une seule victoire et trois défaites, bons pour le dernier rang de la division Nord de l’Américaine et le 24e rang dans la NFL. Une situation peu enviable, et inattendue, pour des prétendants au titre.

Et au-delà du résultat, la manière dont l’équipe perd ses matchs est d’autant plus frustrante pour ses partisans. Une défaite de 24-3 face aux Browns de Cleveland, un revers de 27-24 contre les Ravens de Baltimore, une victoire de 19-16 face aux Rams de Los Angeles et une débâcle de 27-3 face aux Titans du Tennessee.

Depuis le début de la campagne, les Bengals ont chauffé l’une des meilleures équipes, se sont fait humilier par deux formations moins fortes sur papier et ont failli se faire surprendre par une équipe n’ayant pas participé aux éliminatoires l’an passé. C’est à n’y rien comprendre.

Étonnamment, lancer la pierre à Joe Burrow serait rater la cible. Sa production est insuffisante, certes. À ce stade de la saison l’an dernier, le quart de 26 ans avait lancé quatre fois plus de passes de touché et avait déjà atteint le plateau des 1000 verges aériennes.

Toutefois, le véritable problème des Bengals réside dans la propension de l’organisation à faire comme si elle jouait pour perdre.

En juillet, Burrow s’est blessé au mollet droit lors d’un entraînement extérieur. Son camp d’entraînement a été bousillé et sa préparation en vue de la saison régulière a été chamboulée. Il n’a presque rien fait pendant tout le mois d’août.

Sachant à quel point Burrow est névralgique pour l’attaque de Cincinnati, le receveur étoile Ja’Marr Chase avait imploré l’organisation de laisser son quart-arrière sur la touche pour le début de la saison, au moins trois ou quatre matchs, car « c’est en décembre qu’il sera utile ».

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Le receveur des Bengals de Cincinnati Ja’Marr Chase

Presque deux mois plus tard, après leur plus récente défaite, Chase, coéquipier de Burrow depuis les rangs universitaires, l’a publiquement critiqué, en disant aux membres des médias qu’il était « toujours f*****g démarqué ».

Parce qu’avec le déclin de Burrow, il est impossible pour ses receveurs de provoquer quoi que ce soit. Chase n’a inscrit aucun touché depuis le début de la campagne. Tee Higgins a réalisé seulement 12 réceptions. Et Tyler Boyd est un fantôme.

Soixante-quatre pour cent des séquences à l’attaque des Bengals se terminent par la présence du botteur sur le terrain. Et seulement 25 % d’entre elles se concluent avec des points au tableau, ce qui est bon pour l’avant-dernier rang de la NFL.

Malgré tout, la faute de tout ce fiasco doit être rejetée sur la direction des Bengals. Pourquoi envoyer Burrow dans la mêlée s’il est blessé et diminué ? Dans sa pochette, il est mêlé comme Éphrem qui tente de raconter une blague dans le bon ordre. Manifestement, il n’est pas au sommet de sa forme. Et les décideurs tiennent mordicus à le laisser sur le terrain, coûte que coûte.

Cette décision pourrait d’ailleurs leur coûter une place en éliminatoires. Reste seulement à espérer que personne ne se brûle en jouant avec le feu. Avec l’épidémie de blessures qui affligent les joueurs vedettes cette année, et le nouveau contrat de Burrow qui entrera en vigueur l’année prochaine, les Bengals pourraient regretter longtemps d’avoir hypothéqué le plus gros investissement de leur histoire.

De mal en pis

L’histoire est semblable à New York et au Minnesota, car les Giants et les Vikings sont tout aussi décevants.

Chaque match des Giants depuis le début de la saison est un désastre. Même leur seule victoire de la saison, contre les Cardinals de l’Arizona, a été humiliante.

La troupe de Brian Daboll arrive au dernier rang de la NFL en matière de points marqués, avec 46. L’entraîneur ferait un tabac dans la LNI, car il ne fait qu’improviser, séquence après séquence.

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L’entraîneur-chef des Giants de New York, Brian Daboll

Quoiqu’avec les mains pleines de pouces de Daniel Jones et sa ligne à l’attaque qui le laisse tomber, c’est compliqué d’être innovant. Le pivot a lancé seulement deux passes de touché cette saison.

Mais avec le troisième quart parmi les mieux payés de la NFL et des éléments comme Saquon Barley, Darren Waller et de bonnes munitions en défense, cela demeure inadmissible.

Et si la chimie de cette équipe avait été au cœur de son succès l’an dernier, Jones a commencé à bouder son entraîneur-chef sur les lignes de côté, lundi soir. Comme un gamin à qui on a refusé une boule de plus sur son cornet de crème glacée. À la différence que ce gamin empoche 2,7 millions de dollars par match.

À la décharge des Vikings, leur calendrier est un brin plus corsé que celui des Giants. Ils ont perdu par une possession contre les Buccaneers de Tampa Bay, les Eagles de Philadelphie et les Chargers de Los Angeles, avant d’enfin pouvoir souffler grâce à une victoire contre les pauvres Panthers de la Caroline, dimanche dernier.

Le quart-arrière Kirk Cousins est tout de même au premier rang de la ligue avec 11 passes de touché et troisième pour les verges aériennes avec 1214.

C’est une question de temps avant que les choses se replacent. Seulement, ils affronteront les Chiefs de Kansas City, dimanche.

Au moins, ils se mesureront aux Bears de Chicago la semaine suivante. Et ça semble plus simple de gagner contre les Bears cette année que de trouver une succursale de Chez Ashton à Québec.