Outre les impôts et la mort, il y a de belles certitudes dans la vie : le but d’Alain Côté ne sera jamais bon, Keith Richards va vivre plus longtemps que nous tous, et en plus, quand la vie n’est pas si facile, on peut toujours se tourner vers les Browns de Cleveland pour rire un peu et se remonter le moral.

Sauf que là, on ne rit plus.

En fait, on ne rit plus depuis dimanche dernier. Devant les leurs, les Browns ont surpris les 49ers de San Francisco, auparavant invaincus. Il s’agit d’un puissant énoncé qui n’est pas sans rappeler la fois où Céline Dion a poussé une toune d’AC/DC pour prouver qu’elle était capable de sortir de ses gonds lorsque la situation l’exigeait.

Comme Céline, voici donc que les Browns ne prennent plus de prisonniers. Il serait bien mal avisé de tirer de grandes conclusions en octobre, mais on va le faire pareil : ces Browns ne ressemblent plus aux Browns de jadis, ceux qui ont toujours perdu, à part peut-être pour quelques éclaircies dans les années 1980, quand Bernie Kosar semait la terreur à la fois avec son bras et sa permanente.

À la suite du gros triomphe de dimanche, les Browns se retrouvent avec une étonnante fiche de 3-2. Ça, c’est malgré plusieurs blessés (Jack Conklin, Nick Chubb et Joel Bitonio, entre autres), malgré les revirements qu’ils commettent trop souvent, et malgré ces trois quarts différents qu’ils ont dépêchés derrière le centre depuis le début de la saison, dont Deshaun Watson, blessé à une épaule, qui pourrait revenir au jeu cette semaine.

Tout ça importe bien peu quand vous pouvez compter sur une telle défense, la meilleure de la NFL, qui accorde seulement 200,4 verges de gains par match à l’adversaire ; en guise de comparaison, les Ravens, qui ont la deuxième défense du circuit, accordent 260,8 verges de gains par partie.

Cela a poussé les joueurs des Browns à qualifier leur défense de « meilleure au monde », une affirmation qui est assez audacieuse et qui ne tiendra peut-être pas la route. Mais en attendant, les Browns ressemblent à ce genre de club fatigant qui pourrait continuer à surprendre.

C’est bien tant mieux pour les gens de Cleveland, qui n’ont jamais eu la vie facile, en premier parce qu’ils habitent à Cleveland.

On va se le dire, les blagues s’écrivent toutes seules dans le cas d’Aaron Rodgers.

L’énigmatique quart des Jets de New York a été vu en train de lancer des ballons avant le match de dimanche dernier dans ce coin de paradis qu’est East Rutherford, et cela fut bien suffisant pour rallumer le feu de l’espoir chez ses plus ardents partisans, qui espèrent son retour comme d’autres espèrent un nouvel album de Pagliaro.

PHOTO ADAM HUNGER, ASSOCIATED PRESS

Aaron Rodgers

Ce délire a atteint le coach des Jets, Robert Saleh, qui a parlé de cette présence de Rodgers sur le terrain comme d’un « superpouvoir ». En tout cas, les Jets ont fini par causer l’autre grosse surprise de la journée, en battant les Eagles.

On rappelle ici que Rodgers avait précédemment évoqué l’idée que la fréquence émise par des dauphins en train de copuler pourrait s’avérer bénéfique sur le corps humain. Il s’agit du même homme qui a déjà participé à une conférence sur la « science psychédélique ».

Les Jets nous divertissent comme ça depuis 1969, et c’est tout ce qu’on leur demande.

Les Colts d’Indianapolis ont appris une bien mauvaise nouvelle : le quart Anthony Richardson, le quatrième choix du dernier repêchage, est perdu pour l’année en raison d’une blessure à l’épaule droite.

Ce n’est certes pas ce qu’ils recherchaient. Maintenant, les Colts vont essayer de gagner avec un autre quart, Gardner Minshew, qui avait par ailleurs été excellent dans le film Dodgeball.

Bonne chance avec ça.

C’est la septième semaine d’activité dans la NFL, et encore une fois, le dimanche qui s’en vient sera une bonne raison de passer la journée à regarder du football de qualité tout en cherchant des morceaux de nachos dans les craques du divan.

Entre autres plaisirs, les Bills seront à Foxboro pour rappeler à Bill Belichick qu’il ne peut pas gagner sans Tom Brady, les Lions seront à Baltimore pour y affronter des Ravens qui n’ont pas dit leur dernier mot, et puis enfin, en soirée, les Dolphins de Miami seront à Philadelphie, là où ils recevront des injures, des verres de bière et peut-être aussi des piles AA par la tête, si les partisans des Eagles affichent leur forme des beaux jours.