Au fond, peut-être que le premier match des Bills de Buffalo était un avant-goût de la suite des choses.

Ces Bills, favoris aux yeux de certains pour se rendre au Super Bowl, ont amorcé leur saison avec une défaite face aux Jets de New York. Ce bout-là est déjà assez gênant, mais en plus, les Bills ont permis à Zach Wilson de lancer une passe de touché, ce qui aurait dû mener au congédiement de tous les membres de cette défense.

Les Bills se sont ensuite replacés avec trois victoires, dont cette impressionnante rince de 48-20 sur le dos des Dolphins, et leurs partisans ont pu se remettre à rêver et espérer, ce qu’ils font par ailleurs sans arrêt depuis 1960, parce que c’est la seule chose qu’ils peuvent faire.

Mais le rêve est devenu cauchemar, encore plus depuis lundi soir. Là, les Bills ont trouvé le moyen d’échapper un match face aux pauvres Broncos parce qu’ils ont eu un joueur en trop sur le terrain, une immense crampe au cerveau qui n’est pas sans rappeler la fois où Homer Simpson a estimé que Ted Nugent ferait un bon candidat à la présidence des États-Unis.

Pour pallier ce désastre, les Bills ont congédié le coordonnateur offensif Ken Dorsey cette semaine, un geste de panique qui n’est pas sans rappeler la fois où le Canadien a congédié un entraîneur adjoint deux heures avant un match au Centre Bell. Ça risque d’ailleurs de donner la même chose, c’est-à-dire absolument rien.

Dorsey parti, tous les regards vont se tourner vers Josh Allen, parce que c’est la chose la plus facile à faire, mais aussi parce que le quart des Bills a déjà commis un total de 14 revirements, un sommet de médiocrité cette saison dans la NFL. À 27 ans, il en est déjà à un troisième coordonnateur offensif, et de toute évidence, c’est sa confiance qui est à rebâtir.

Les Bills ont maintenant une fiche très ordinaire de 5-5, et on comprend toute la douleur des gens de Buffalo, une ville que personne au monde ne souhaite habiter, à part peut-être notre collègue Guillaume Lefrançois. On comprend aussi que ça ne doit pas être facile d’être un partisan de cette équipe, en premier parce que chaque saison finit inévitablement dans la vallée de la déception.

Celle-ci se dirige exactement au même endroit.

C’est sans surprise que le coach des Jets, Robert Saleh, a fait savoir cette semaine qu’en gros, Aaron Rodgers va lui-même décider de la date de son retour.

PHOTO ADAM HUNGER, ASSOCIATED PRESS

Aaron Rodgers

Depuis que les Jets ont donné les clés de la ville à Rodgers, dans le but de gagner un premier Super Bowl depuis l’avènement de la télé en couleurs, on a un peu l’impression que c’est lui qui mène la barque. Il pourrait décider du menu dans la cafétéria qu’on ne serait même pas surpris.

Rodgers, qui part à Los Angeles chaque semaine afin d’y subir des traitements magiques, pourrait donc revenir quelque part en décembre, si évidemment les Jets sont pertinents à ce moment-là, eux qui ne le sont plus depuis 1969.

En attendant, les Jets, qui ont réussi un gros total de huit touchés cette saison en attaque (non, personne d’autre n’a fait pire), vont demander à une recrue, le demi Israel Abanikanda, d’apporter un peu de mordant à cette unité. On lui souhaite bonne chance.

Ce n’est pas bien de se réjouir d’une blessure, mais ce qui arrive à Deshaun Watson – blessé à une épaule, sa saison est terminée – nous rappelle à quel point les Browns de Cleveland ne sont pas capables de prendre une seule bonne décision, jamais, depuis qu’ils existent.

PHOTO DAVID RICHARD, ASSOCIATED PRESS

Deshaun Watson

Déjà que l’embauche de Watson dégoulinait de controverse, en plus, les Browns ont dû donner trois premiers choix aux Texans pour l’obtenir l’an dernier, avant de lui accorder une somme garantie de 230 millions de dollars, du jamais vu.

Ils vont maintenant devoir s’en remettre à un quart recrue, Dorian Thompson-Robinson, le même qui a offert trois interceptions aux Ravens lors de la quatrième semaine de jeu.

Ces affaires-là n’arrivent qu’aux Browns.

Pas besoin de chercher bien longtemps, le gros match de dimanche aura lieu lundi, parce que c’est ce soir-là que les Eagles vont aller à Kansas City pour y affronter les Chiefs.

Aussi digne d’intérêt en fin de semaine : les Bills qui vont tenter de se relancer contre les Jets, et les Steelers qui voudront prouver leur légitimité en allant affronter les Browns à Cleveland, comme dans le temps.