Il serait difficile de trouver quelqu’un de plus heureux que Cody Fajardo par les temps qui courent.

Le quart-arrière des Alouettes de Montréal est encore sur un nuage, quelques semaines après avoir gagné la Coupe Grey et le titre de joueur par excellence du match.

En plus, le directeur général Danny Maciocia lui a offert un cadeau de Noël avant le temps : une prolongation de contrat jusqu’en 2025.

D’une oreille à l’autre, le sourire de Fajardo était accroché à son visage lorsqu’il a rencontré les médias par visioconférence, jeudi. Il arborait un coton ouaté des Alouettes et une casquette de son équipe de baseball favorite, les Angels de Los Angeles.

Et même la perte imminente de Shohei Ohtani ne semblait pas l’atteindre. « De ce que je vois, les Angels ont 2 % de chances de signer à nouveau un contrat avec lui. Alors comme on disait dans La cloche et l’idiot, il y a toujours une chance ! Mais là c’est le fan qui parle. »

Vraiment, rien ne pouvait miner le moral du quart-arrière.

Au moins, contrairement à Mike Trout, Fajardo a été capable de mener son équipe à la victoire.

C’est pourquoi Maciocia l’a contacté rapidement après la première conquête des Alouettes en 13 ans. « C’était sans doute l’une des négociations les plus rapides dans lesquelles j’ai été impliqué », a révélé l’athlète de 31 ans de son domicile au Nevada.

Les pourparlers ont été fluides, principalement parce que Fajardo veut terminer sa carrière dans l’uniforme tricolore. Ainsi, avant de rentrer aux États-Unis, il l’a fait savoir à son directeur général.

« Aussi longtemps que tu voudras de moi, peu importe le nombre d’années que tu vas vouloir me garder à Montréal, ce sera ça pour la famille Fajardo. On ne veut plus passer d’une équipe à une autre », a-t-il précisé.

Il est déjà entendu que lorsque Fajardo ne sera plus apte à être le quart partant des Alouettes, ce sera la fin des émissions pour le Californien.

Le rôle d’un vétéran

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Le quart-arrière des Alouettes de Montréal est encore sur un nuage, quelques semaines après avoir gagné la Coupe Grey et le titre de joueur par excellence du match.

Si Fajardo est resté à Montréal, c’est pour gagner à nouveau. Il a même confié avoir laissé « beaucoup d’argent sur la table » pour permettre à Maciocia de manœuvrer sous le plafond salarial.

La défense a été un facteur déterminant dans la plus récente conquête et le quart-arrière veut pouvoir compter sur le même groupe de joueurs à l’amorce de la prochaine saison. Toutefois, plusieurs éléments clés deviendront joueurs autonomes en février.

« Je me suis assuré que si je n’étais pas l’un des joueurs les mieux payés de la ligue, que les joueurs que je voulais voir rester allaient rester. Le lendemain de ma signature, Lemon a signé », a lancé par inadvertance Fajardo, alors que l’équipe n’avait pas encore annoncé publiquement la signature du joueur de ligne défensive. L’organisation a donc officialisé le retour de Shawn Lemon pour une autre saison dans les minutes ayant suivi la conférence de presse.

Qu’à cela ne tienne, il reste encore de grands noms avec lesquels négocier, comme Darnell Sankey et Tyrice Beverette. Fajardo espère que son sacrifice financier aura été utilisé à bon escient. « Bien sûr, tu veux être payé proportionnellement à ce que tu fais sur le terrain, mais tu veux laisser de l’argent pour les autres joueurs de l’équipe. Je préfère gagner la Coupe Grey plutôt que d’être le joueur le mieux payé et ne pas faire les éliminatoires. »

Poursuivre le travail

D’ailleurs, ce triomphe aidera sans doute Fajardo à convaincre des joueurs de rester avec l’équipe ou de quitter la leur pour se joindre aux Alouettes.

Même si le pivot souhaite consacrer la saison morte à sa famille, il devra laisser de l’espace dans son agenda pour faire un peu de recrutement. C’est inévitable pour un leader comme lui.

« C’est comme ça partout. LeBron James, par exemple, recrute le plus de joueurs possible chaque année. C’est ce que tu dois faire lorsque tu es un vétéran. Si les joueurs te respectent suffisamment, ils vont vouloir jouer avec toi. »

Il a été le premier à envoyer un message texte à Lemon lorsqu’il a été mis au courant de son retour. Il avait parlé à Sankey la veille. Et ça, c’était avant de discuter avec le receveur Austin Mack pendant près de 30 minutes au téléphone.

« Il faut faire sentir aux joueurs qu’ils ont une valeur et que tu veux bâtir autour d’eux », a expliqué Fajardo.

Celui qui songeait à la retraite à pareille date l’année dernière a maintenant l’ambition de « bâtir une dynastie » avec les Alouettes.

« C’est fou ce que peuvent faire 365 jours », a-t-il lâché.

Celui qui se dit plus motivé que jamais a un horaire pour les prochains jours qui se résume à trois choses : célébrer sa nouvelle entente, convaincre ses coéquipiers de rester à bord et regarder le prix des billets pour assister aux matchs des Blue Jays si Ohtani débarque à Toronto.

« Je vais m’arranger pour aller à quelques matchs pour le voir jouer, parce que c’est incroyable, ce qu’il fait. »