On va se le dire, Brock Purdy n’a pas vraiment l’air d’un joueur de la NFL.

Ça tombe bien, parce que c’est aussi ce que la ligue en entier a pensé de lui lors du repêchage de 2022. Enfin, presque toute la ligue ; avec le 262e choix, le tout dernier de cet encan-là, les 49ers de San Francisco ont décidé de prendre un risque avec ce frêle jeune homme tout droit sorti d’Iowa State, qui a l’air de l’ado qui emballe votre épicerie la fin de semaine pour payer ses études.

Mais pour citer Winston Churchill : c’est qui qui rit maintenant ?

Nous n’en sommes pas encore à passer au vote pour le titre de joueur le plus utile de 2023, mais de toute évidence, le quart-arrière des 49ers va obtenir beaucoup d’amour à cette occasion.

À la 14e semaine de jeu, le voici qui trône au sommet du palmarès des quarts pour le pourcentage de passes réussies, avec 70,2 %, ce qui est tout juste mieux que ses deux plus proches poursuivants à ce chapitre, Tua Tagovailoa et Dak Prescott (70,1 %). Mais sa cote d’efficacité (116,1) est la meilleure de la ligue, et ça inclut un match parfait de 158,3 récolté le 19 novembre contre les Buccaneers de Tampa Bay.

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Brock Purdy a l’air de l’ado qui emballe votre épicerie la fin de semaine pour payer ses études.

Pour une raison que la raison ignore, Purdy demeure l’objet de divers sarcasmes de la part des commentateurs de sous-sol, qui lui reprochent de ne pas être aussi spectaculaire que certains de ses collègues. Mais Purdy envoie le ballon là où la défense n’est pas, avec un calme olympien en plus, et cela n’est pas sans rappeler quelqu’un d’autre, un certain Joe Montana, qui a jadis entrepris une poussée victorieuse en plein Super Bowl après avoir souligné la présence dans les gradins de l’acteur John Candy à ses coéquipiers, qui attendaient la reprise du jeu dans le caucus.

On ne va pas commencer à comparer les deux hommes, parce que celui que l’on surnommait Joe Cool a tout de même quatre bagues du Super Bowl quelque part chez lui, mais en attendant, Brock Purdy et ses 49ers ont battu leurs plus sérieux rivaux, les Cowboys de Dallas et les Eagles de Philadelphie, par une marque combinée de 84 à 29 cette saison.

C’est pas si pire pour un 262e choix.

Les esprits les plus fins auront remarqué qu’il est souvent question des Jets de New York dans cette chronique, et la raison en est fort simple : pour du divertissement et de l’humour involontaire à l’état pur, rien ne peut battre les Jets, pas même la regrettée série Peau de banane, excellente au demeurant.

Cette fois, la dose d’humour inattendue nous provient du quart Zach Wilson, un favori de cette chronique. Il appert que le bon Zach aurait exprimé le souhait de ne plus retourner sur le terrain, ce qu’il a ensuite nié, mais si c’est vrai, peut-on vraiment le lui reprocher ? Après dompteur de serpents et inspecteur de centrale nucléaire, le poste de quart des Jets de New York est sans doute parmi les plus hasardeux sur cette planète.

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Zach Wilson, quart-arrière des Jets de New York

Alors puisqu’ils ne peuvent guère faire autrement, les Jets vont dépêcher le pauvre Wilson derrière le centre dimanche face aux Texans de Houston, après avoir décidé qu’il est la moins mauvaise de toutes leurs options. Pendant ce temps, Aaron Rodgers délire chaque mardi sur les ondes d’ESPN, avec toute l’assurance d’un gars qui sait des affaires.

Comment ne pas aimer cette équipe ?

Puisque la popularité de cette chronique ne cesse de croître, nous avons décidé de répondre un peu à notre volumineux courrier.

En premier, Mathieu, de toute évidence un fan de longue date, nous suggère de « foutre la paix » aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre, qu’il estime trop souvent pris à partie dans cet espace. Ce que nous allons faire par la force des choses, puisque les Patriots vont gagner environ cinq matchs lors des cinq prochaines années.

Ensuite, Pierre nous écrit pour nous remercier « d’égayer [ses] samedis », et ça vient nous rappeler que le monde irait mieux si on s’égayait plus souvent, comme ça, chaque jour.

Enfin, il y a Marie-France, qui s’interroge sur l’utilisation du verbe « extensionner » par Martin St-Louis, mais ça, c’est pour une autre fois.

À part de ça, on peut bien vous entretenir des Bills de Buffalo et des Chiefs de Kansas City, des Seahawks de Seattle et des 49ers, qui vont tous disputer des matchs de gros calibre dimanche, mais soyons sérieux : le rendez-vous à ne pas rater sera présenté en soirée à Dallas.

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Micah Parsons (11), des Cowboys de Dallas, céèbre un sac aux dépens de Jalen Hurts, des Eagles de Philadelphie.

Eh oui, Eagles contre Cowboys. Que dire de plus ? Dak Prescott face à cette solide défense en vert, Micah Parsons qui va passer la soirée à tenter de se défaire de ceux qui vont l’accrocher (on te regarde, Lane Johnson), et qui sera sans cesse aux trousses de Jalen Hurts. On aura compris que le résultat aura un impact énorme sur la suite des choses dans la Conférence nationale.

Pour citer Marc Blondin : soyez-y, mesdames messieurs !