Quelle semaine ce fut, tout de même. Pendant que Tom Brady signait des cartes de lui-même avec un uniforme des Expos sur le dos, Bill Belichick devait composer avec les rumeurs de son congédiement.

Ce n’est jamais une bonne idée de s’accrocher pour rien. À ce chapitre, les exemples sont très nombreux : Franco Harris et Jerry Rice en sont deux, sans oublier le Pepsi Crystal, qui est resté sur les tablettes pas mal trop longtemps.

On va ajouter le nom de Bill Belichick à cette liste. Le sympathique pilote des Patriots n’est pas soudainement aussi mauvais que la mauvaise fiche de son club (3-10), mais de toute évidence, la magie a foutu le camp.

Est-ce que cette magie passait par les mains du beau Tom ? Probablement. Après tout, Brady est parti le temps de trois saisons à Tampa, et il y est revenu avec une nouvelle bague du Super Bowl aux doigts. Pendant ces trois années, Belichick a récolté une fiche de 25-25, et son club a disputé un seul match éliminatoire, dans lequel il a subi une mémorable rince de 30 points face aux Bills.

En Mac Jones, Belichick croyait bien avoir déniché un autre Brady, mais en moins beau. Sauf que cette saison, l’attaque des Patriots produit en moyenne 12,8 petits points par match. C’est un désastre, et Jones s’est retrouvé très souvent sur les lignes de côté, à tenir une tablette et à contempler le sens de la vie. À cela s’ajoute une liste interminable de mauvais choix au repêchage.

Ceci explique cela. À Foxboro, ça fait un bout que le capuchon du bon Bill fait partie du paysage ; depuis 24 ans, plus précisément. Avec Brady à ses côtés, Belichick semblait éternel dans toute son arrogance et sa suffisance, refusant de répondre aux questions qui ne faisaient pas son affaire, tentant parfois de tordre les règles à son avantage.

Mais pour citer Axl Rose, rien ne dure pour toujours, et aujourd’hui, Belichick se retrouve le regard vide, tentant de s’agripper aux restes d’une dynastie qui n’est plus qu’un lointain souvenir.

C’est triste, mais pas tant que ça.

On ne va pas le dire trop fort, mais enfin, les Giants de New York se sont peut-être trouvé un quart-arrière. Peut-être.

Les Giants sont à la recherche de cette perle rare depuis la retraite d’Eli, et encore, Eli est probablement le quart le plus chanceux de l’histoire de l’humanité, lui qui a joué huit bonnes semaines de football dans sa vie mais qui en a récolté deux bagues.

Bref, voici qu’arrive maintenant ce Tommy DeVito, 25 ans, personnage tout droit sorti du film My Cousin Vinny, jamais repêché, qui vit encore chez ses parents, comme si cette histoire n’était pas déjà assez bonne comme ça.

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Le quart-arrière des Giants de New York, Tommy DeVito (15)

Puisque tous les quarts des Giants cette saison ont été ou bien blessés, ou bien nuls, ou bien les deux, voici que ce Tommy se retrouve à vivre le rêve, pendant que son père, plombier de son état, débouche des éviers dans le secteur.

Ce film-là s’écrit tout seul. En attendant, DeVito fait ce qu’aucun autre quart depuis Eli n’a pu faire à New York : gagner.

Nous allons profiter de ce moment pour offrir nos excuses à Joe Flacco, de qui on a douté, pour des raisons de mauvaise foi. Mais le quart des Browns est en train de faire mentir tout le monde, lui qui revient d’un match de plus de 300 verges de gains et trois passes de touché face aux Jaguars.

C’est drôle, mais à 38 ans, et à court terme, c’est sans doute lui qui offre la meilleure chance de succès aux Browns, qui ont employé environ 50 quarts différents depuis trois ans. Ce n’est pas quelque chose que l’on avait prévu.

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Le quart-arrière des Browns de Cleveland, Joe Flacco

À part de ça, les habitués de cette chronique connaissent notre mépris légendaire pour le soccer extérieur, et c’est avec un certain découragement que l’on remarque un nombre de plus en plus élevé de comédiens sur les terrains de vrai football cette saison. Rien que dimanche soir dernier, certains joueurs défensifs des Eagles ont tellement effectué de pirouettes pour tenter d’attirer une pénalité qu’on les croyait en audition pour Les Grands Ballets Canadiens. Ça doit cesser.

Aussi, c’est vrai, les Jets de New York ont gagné dimanche dernier, et ils méritent sans doute des excuses, mais ça n’arrivera pas.

Le temps file, mesdames messieurs, et il ne reste plus que quatre semaines de jeu dans notre NFL chérie, et comme aimait le dire Simone de Beauvoir, c’est à la fin de la soirée qu’on reconnaît les meilleurs danseurs.

Pour le moment en tout cas, les Cowboys de Dallas dansent très bien, mais on a tous très hâte de les voir aller dimanche à Buffalo, là où le froid, la bouette et les odeurs peuvent ruiner une visite. Aussi, les Ravens seront à Jacksonville, et les Eagles tenteront de se remettre de leur rince de dimanche dernier en allant à Seattle lundi soir.

Il n’a pas été question de Taylor Swift dans cette chronique et vous pourrez envoyer vos félicitations habituelles à la même adresse.