N’y allons pas par quatre chemins, ni même par trois ou cinq : ça va mal pour les Chiefs de Kansas City.

C’est ça qui est ça. Parmi les milliards de lecteurs qui dévorent cette chronique, il doit bien y en avoir la moitié qui avait pour favoris les Chiefs en vue du prochain Super Bowl. Mais demain est un autre jour, comme dirait Pat Burns, et aujourd’hui, les Chiefs font face à la cruelle réalité d’un avenir incertain.

Avant d’écrire le nom de Taylor Swift pour attirer des clics et, accessoirement, des millions de dollars, nous allons plutôt suggérer une autre évidence, plus évidente, pour expliquer tout ça : les Chiefs ne sont plus capables de la mettre dedans.

Ce n’est pas un détail. Depuis cette défaite déterminante de la fin d’octobre à Denver, une claque de 24-9 face aux Broncos, les Chiefs semblent avoir oublié l’art de marquer. Ainsi, ils ont seulement trois matchs de plus de 20 points depuis ce désastre, et ils ont une fiche de 3-5 depuis cette date.

S’ajoutent à cela les gaffes, les erreurs de toutes sortes – personne dans cette ligue ne rate autant de passes que les Chiefs –, et peut-être aussi une saison ordinaire de Patrick Mahomes.

Le quart-arrière magicien n’est pas soudainement devenu mauvais, mais son taux d’efficacité de 91,7 le place au 16rang des quarts réguliers de la NFL à ce chapitre, bien loin du premier rang détenu par Brock Purdy (112,2) des 49ers de San Francisco. À sa défense, Mahomes doit lancer des ballons à Rashee Rice, Justin Watson et autres Skyy Moore. Il n’y a personne là-dedans qui s’en va au Temple de la renommée, on va se le dire.

Alors voilà. Avec deux matchs à jouer, les Chiefs demeurent au sommet de leur division, et hormis un désastre aussi gros que la fois où Coke a essayé de faire du nouveau Coke, ils devraient pouvoir remporter ce titre. Ensuite, en éliminatoires, ça pourrait toutefois être plus compliqué.

Va falloir que Taylor Swift se mette à attraper des passes.

Les plus érudits parmi nous savent que NFL signifie Not For Long, et voici que ce pauvre Tommy DeVito vient de l’apprendre à ses dépens. Les Giants de New York vont dépêcher Tyrod Taylor derrière le centre dimanche face aux Rams de Los Angeles, ce qui veut dire que les 15 minutes de gloire du quart de 25 ans qui habite chez ses parents au New Jersey sont écoulées. Une chance qu’il n’a pas de prêt hypothécaire à son nom.

Les Jaguars de Jacksonville, eux, s’accrochent à la vie, sachant que leur quart-arrière ne sera pas en mesure de jouer dimanche contre les Panthers.

Il appert que Trevor Lawrence a une épaule amochée, mais ce jeune homme peut se consoler en examinant sa chevelure parfaite.

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Le quart-arrière des Jaguars de Jacksonville, Trevor Lawrence, dimanche dernier

Mais la grosse histoire nous arrive de Denver, où les Broncos laisseront Russell Wilson sur le banc, dimanche face aux Chargers, alors que Jarrett Stidham sera aux commandes. On en profite pour rappeler que les Broncos ont offert à Wilson la coquette somme de 245 millions de dollars sur cinq ans en 2022. Pas mal sûr que le gars qui a signé ce chèque commence à avoir des regrets.

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Le quart-arrière des Broncos de Denver, Russell Wilson (à gauche), lundi dernier

Par ailleurs, que serait une autre semaine sans un autre délire d’Aaron Rodgers ? Cette fois, le quart des Jets de New York a accusé les « complotistes » de vouloir le dépeindre comme un égoïste parce qu’il occupe une place dans la formation des 53 joueurs de son club même s’il ne joue pas.

C’est fabuleux et c’est un peu comme si les gars de Milli Vanilli accusaient Cardi B de ne pas chanter pour vrai.

Puisque le succès de cette chronique se mesure dorénavant de Brossard à Bombay, la boîte de courriels ne fournit plus, et on en profite pour vous remercier de votre patience, car votre appel est important pour nous.

Ainsi, Yves Gagné nous rappelle qu’avec « les Cowboys, on ne sait jamais à quoi s’attendre d’eux », ce qui est faux, puisque les partisans de cette équipe peuvent s’attendre à voir leurs espoirs anéantis de manière un peu plus cruelle chaque fois que revient le mois de janvier.

Ensuite, il y a Alain Myette qui nous reproche de ne pas citer suffisamment Leibniz, et en effet, de mémoire, ce monsieur n’a-t-il pas déjà écrit qu’« il n’y a pas moyen de contenter ceux qui veulent savoir le pourquoi des pourquoi » ? Une référence directe aux partisans des Bills de Buffalo, si vous voulez notre avis.

Enfin, une certaine Nelly nous écrit pour nous dire qu’elle est maintenant veuve et qu’elle cherche quelqu’un avec qui partager sa richesse. On y reviendra.

Il ne reste plus que deux semaines de jeu avant de passer aux éliminatoires et aux choses sérieuses, et en attendant, on pourra se rabattre sur quelques perles pour nous tenir en haleine.

Donc, à ne rater sous aucun prétexte : les Lions à Dallas samedi soir, les Dolphins à Baltimore dimanche – au fait, y a-t-il un meilleur club que les Ravens dans cette ligue en ce moment ? – et les Bengals chez les Chiefs.

Peut-on en profiter pour écrire le nom de Taylor Swift une autre fois ? Oui, on peut.