Est-ce qu’il y a des fans sur ce continent qui ont plus souffert que les pauvres partisans de Buffalo ?

Vous admettrez que c’est une excellente question, qui n’est pas sans rappeler Kant et son célèbre « Que m’est-il permis d’espérer ? », une référence directe aux fans des Bills, ainsi que cela a déjà été démontré.

Il n’y a que deux équipes à Buffalo, mais depuis leur naissance, ces équipes ont enchaîné les façons de perdre, souvent de manière très créative. Du botté Wide Right de Scott Norwood au patin de Brett Hull en passant par Thurman Thomas qui n’est pas foutu de trouver son casque en plein Super Bowl, les clubs de Buffalo ont fait subir à leurs fidèles les pires sévices.

Mais comme des fans de Pagliaro qui attendent un nouvel album depuis 1988, les partisans des Bills s’accrochent à l’espoir que la chance va tourner en leur faveur.

Pour y arriver, ça allait prendre un sauveur, et nous étions très nombreux à croire que ce gars-là s’appelait Josh Allen. Arrivé à Buffalo en 2018 après avoir été choisi au septième rang du repêchage, le quart de l’Université du Wyoming a rapidement étonné avec trois saisons de suite de plus de 4000 verges de gains, dont une récolte de 4544 verges en 2020, un sommet pour lui.

Depuis ? C’est plus difficile. On a tous remarqué les 16 interceptions qui plombent sa fiche cette saison, en plus de cette propension à se jeter à terre pour un rien dans le but d’attirer l’attention de l’arbitre, comme s’il était un lutteur ou un joueur de soccer.

Mais Allen et ses coéquipiers auront une occasion en or dimanche soir à Miami : une victoire, et c’est le titre de division qui les attend.

Pour les Bills, cette victoire traîne sur le sol et ne demande qu’à être cueillie, d’abord parce que les Dolphins reviennent d’une dégelée de 56-19 face aux Ravens à Baltimore, ensuite parce que le club de Miami devra se débrouiller sans quelques blessés de grande importance, dont les secondeurs Jaelan Phillips et Bradley Chubb. Les Bills ont remporté 10 de leurs 12 derniers matchs face aux Dolphins.

Alors voilà. Les Bills n’ont qu’à s’occuper des affaires, comme disait Elvis, et ensuite, tout devient possible. Les fans des Bills le méritent, et quiconque a passé au moins deux jours de suite à Buffalo comprend que les habitants de cette ville ont déjà assez souffert comme ça.

Nous voici au bout compliqué du calendrier : la dernière semaine de jeu, où la seule chose de prévisible, c’est l’imprévisible. C’est l’enfer pour un pool, ça : des équipes qui vont jouer pour quelque chose, et puis d’autres qui vont jouer pour rien du tout, avec des joueurs qui ont déjà réservé un avion pour Cancún lundi à la première heure.

Ce sera aussi l’occasion des au revoir, comme à Foxboro, où Bill Belichick va sans doute diriger son dernier match et ensuite se faire offrir une sortie élégante. Il ne faudrait d’ailleurs pas s’étonner si le vieux Bill, étranglé par l’émotion, pousse quelques notes de Salut les amoureux en point de presse.

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Le quart-arrière des Bears de Chicago Justin Fields

Chez les Bears, va-t-on remettre le ballon à Justin Fields pour la dernière fois ? Le quart de 24 ans a connu de bons moments, de moins bons, aussi, et surtout rien d’exceptionnel, ce qui pourrait pousser les patrons de ce club à changer de quart pour la 234e fois en 10 ans. Du côté des Giants, il y aura bien des questions, notamment le retour ou pas du demi Saquon Barkley, en voie de devenir joueur autonome.

Enfin, la vraie question : dans le cadre d’un match qui ne veut rien dire pour les Chiefs, est-ce que Taylor Swift va quand même sauter dans l’avion pour aller encourager son copain ?

C’est quand même beau l’amour, surtout en jet privé.

Puisque les masses dévorent désormais cette chronique de Leipzig à Laval, il fallait s’y attendre : la boîte à courriels déborde, mesdames et messieurs.

En premier, on note cette très intéressante observation qui nous arrive de Dominique Larouche : selon lui, de plus en plus de quarts, dont Dak Prescott des Cowboys, jouent la comédie. « On lui prête maintenant des intentions de s’aligner avec le Real Madrid ou le FC Barcelone dès la saison prochaine… est-ce vrai ? », demande-t-il. Question pertinente.

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Le quart-arrière des Cowboys de Dallas Dak Prescott

Bruno Phaneuf, lui, estime que Patrick Mahomes a perdu « la fraction de seconde », mais qui, parmi nous, peut éviter cette situation fâcheuse attribuable au temps qui passe ? Personne.

Enfin, François Constantin nous rappelle que depuis cette pénalité cruciale à Kadarius Toney contre les Bills, les Chiefs ont perdu leurs moyens, « comme les Nordiques avec le but d’Alain Côté ». Ça fait depuis 1987, mais on va se le dire, on ne se tanne pas.

C’est donc la dernière fin de semaine « normale » avant de passer aux éliminatoires, mesdames et messieurs, et on peut prévoir autant de péripéties et de rebondissements que dans un épisode des Dames de cœur.

En plus du gros match Bills-Dolphins, il faudra avoir à l’œil les Cowboys et ce titre de division qui leur pend au bout du nez à Washington, les Texans chez les Colts ce samedi pour le titre de leur division, ainsi que les Falcons chez les Saints dimanche, avec un autre titre de division à la clé.

Bref, il n’y a jamais rien de certain dans cette ligue, et on vous rappelle de ne pas miser l’argent de l’épicerie là-dessus.