Il se passe souvent des choses bizarres lors du premier week-end des séries dans la NFL.

Il se passe des péripéties aussi. Du « Music City Miracle » des Titans à Tim Tebow qui sort les Steelers avec son bras canon, sans oublier les Bills de 1992 qui comblent un retard de 35-3 contre ces pauvres Oilers qui ont dû quitter Houston tellement ils avaient honte, la première fin de semaine éliminatoire rappelle souvent les films de David Lynch, ceux où personne ne comprend jamais rien.

Alors nous y voici. Dans l’ordre, à partir de samedi 16 h 30 : Browns contre Texans, Dolphins contre Chiefs, Steelers contre Bills, Packers contre Cowboys, Rams contre Lions, et enfin, lundi soir, la conclusion de ce menu de qualité avec les Eagles qui vont aller à Tampa dans l’espoir de sauver ce qui reste de leur saison. Une sortie rapide des Eagles, et l’effondrement serait total et ne serait pas sans rappeler la carrière solo de John Oates, lui aussi originaire de Philadelphie, par ailleurs.

Les manifestations de partisanerie sont bien sûr interdites sur la galerie de presse, mais cette chronique va tout de même avoir à l’œil les Browns de Cleveland, qui ont gagné un seul match éliminatoire depuis 1995.

Nous faisions récemment référence aux pauvres gens de Buffalo, forcés d’appuyer des équipes mauvaises en plus de devoir vivre à Buffalo, mais ce n’est pas comme si les gens de Cleveland se levaient chaque matin avec des palmiers dans leur cour. Eux aussi auraient besoin de quelque chose, n’importe quoi, pour les extirper de cette morne existence faite de défaites et de déceptions, sauf une fois en 2016 (merci LeBron !). Leurs espoirs se tournent maintenant vers un quart de 38 ans, Joe Flacco, qui a transformé la saison des Browns depuis son arrivée, à notre plus grand étonnement et peut-être aussi au sien.

Mais ce n’est pas lui qui va décider de ce résultat, plutôt ses coéquipiers de la défense, qui ont le sort du club directement entre leurs mains. S’ils freinent le quart des Texans, C.J. Stroud – qui vient de conclure une saison phénoménale avec 4108 verges de gains, 23 passes de touché et seulement 5 interceptions –, les Browns pourront continuer à rêver.

À part de ça, les Cowboys vont humilier les Packers, les Bills vont survivre aux tenaces Steelers, comme les Chiefs aux Dolphins, et s’il y a une surprise, ce sera du côté de Detroit, là où les Lions en auront plein les bras face aux Rams.

Mais de telles savantes analyses ne veulent plus rien dire au moment du moment de vérité, et pour citer Descartes : ça se joue sur le terrain.

Comme prévu, il y aura un nouveau patron à Foxboro. Bill Belichick n’est plus le coach des Patriots, lui qui a quitté ce terrain pour une dernière fois dimanche dernier, cagoule dans la face et capuchon sur la tête, comme il se doit.

PHOTO STEVEN SENNE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Bill Belichick

Le plus grand ? On ne pourra jamais lui enlever ses six bagues du Super Bowl, mais comme avec Barry Bonds ou Milli Vanilli, il y aura toujours des doutes, entre autres avec ces histoires d’espionnage qui ont plombé son héritage.

Ce n’était pas un hasard, et le vieux renard savait très bien ce qu’il faisait en créant un tel climat de méfiance pour les adversaires qui débarquaient à Foxboro ; l’ex-quart Mark Sanchez racontait récemment au journaliste Peter King qu’il se faisait dire de ne jamais laisser traîner son livre de jeux par là-bas, qu’il fallait toujours avoir un plan d’urgence au cas où les communications dans le stade cessaient soudainement de fonctionner. De toute évidence, Belichick estimait que le temps perdu par chaque adversaire sur ces détails était une bonne affaire pour son club.

Mais le bon Bill n’a jamais gagné sans Tom Brady. Pour cette raison, en plus de vouloir dépasser les 347 victoires à vie de Don Shula – Belichick en a 333 –, il va bien finir par réapparaître ailleurs.

Comme d’habitude, les millions de fans qui consomment cette chronique de Montmagny à Montpellier ont des questions, et ça tombe bien, on a des réponses.

Tout d’abord, Luc Girouard veut savoir si Taylor Swift ne serait pas la Yoko Ono des Chiefs, ce qui n’est pas super gentil pour Taylor, surtout pour quiconque a déjà entendu Yoko chanter.

PHOTO CHARLIE RIEDEL, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Travis Kelce et Taylor Swift

Ensuite, il y a Jean-Pierre, qui affirme que Travis Kelce n’attrape plus rien depuis que Taylor le couvre de son amour inconditionnel, mais cela est réducteur, puisque Kelce a récolté 984 verges de gains cette saison, la deuxième récolte parmi les ailiers rapprochés dans cette ligue.

Enfin, Mario Lefebvre estime que cette chronique est en feu, et qui sommes-nous pour le contredire ?

Nous écrivions que ce sera un gros week-end de football, et ce le sera, en premier parce qu’on l’a écrit.

Pendant ce temps, les 49ers de San Francisco et les Ravens de Baltimore attendent dans leur confort respectif, ayant récolté chacun le meilleur dossier de leur conférence. Ils entreront en scène dans une semaine, dans le cadre des finales de division.

Ces deux puissances pourraient-elles être surprises ? Bien sûr, et puis d’ailleurs, on a déjà établi que n’importe qui peut gagner dans cette ligue.

Sauf les Jets de New York.