Ils ne sont plus que huit, mesdames messieurs.

Huit clubs. C’est tout ce qu’il reste de cette première fin de semaine éliminatoire, pendant laquelle les Browns sont redevenus les Browns, les Eagles ont poursuivi leur très longue débarque, et les Cowboys ont fait ce qu’ils font de mieux en janvier, c’est-à-dire s’écrouler de manière lamentable.

Après tout ça, le tableau se précise un peu. Ravens et 49ers vont entrer en scène après une semaine de congé, alors que les Lions, les Buccaneers, les Texans, les Packers, les Bills, les Chiefs et Taylor Swift vont tenter de continuer leur route.

La logique, ce vague concept qui ne s’applique presque jamais au football américain, nous laisse croire que ce sont les Ravens et les 49ers qui vont se retrouver sur la grande scène du Super Bowl. Mais ce serait oublier qu’il y a toujours des surprises dans la vie, par exemple la fois où Céline Dion a voulu chanter une toune d’AC/DC devant un parterre ébahi.

Au moment d’écrire ceci, le prix moyen d’un billet pour le match Bucs-Lions de dimanche à Detroit se détaille à 1186 $. C’est sans doute attribuable à un certain effet de rareté, les Lions ayant pris part aux séries environ trois fois en 75 ans ; avant de battre les Rams le week-end dernier, leur dernière victoire en séries remontait à 1991.

Mais tout ça témoigne d’un engouement certain, et on ne peut que souhaiter du bonheur aux fans des Lions, qui ont eu à endurer de très mauvaises équipes pendant très longtemps, en plus d’avoir à vivre à Detroit, une ville que personne ne va jamais confondre avec Venise, à part peut-être pour l’eau autour.

Toujours dimanche, le match entre les Chiefs et les Bills à Buffalo devrait avoir lieu comme prévu, car aucune tempête de neige n’est prévue cette fois. Cela est une excellente nouvelle pour Taylor Swift, qui n’aura pas besoin de se pelleter une place dans le stade.

Ce menu de haute qualité va s’amorcer ce samedi avec les deux premiers matchs, celui des Texans à Baltimore, et celui des Packers à San Francisco. On voit mal les Ravens échapper celle-là, mais les 49ers, eux, devraient-ils se méfier de ces surprenants Packers, qui sont allés piétiner le gazon synthétique de Jerry Jones il y a une semaine à peine ?

Sans doute, comme l’a déjà écrit Kierkegaard : c’est pour ça qu’on joue les matchs.

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Comme il fallait s’y attendre, les partisans des Cowboys ont réagi de manière très réfléchie après l’effondrement de leurs favoris dimanche dernier. Cet autre désastre a mené à une campagne en faveur du congédiement de Mike McCarthy, mais non, le coach sera de retour. Comme le quart-arrière Dak Prescott, sur qui les Cowboys ont déjà beaucoup misé ; il lui reste une année de contrat, qui va compter pour 59,4 millions de dollars sur la masse salariale du club en 2024.

PHOTO MICHAEL AINSWORTH, ASSOCIATED PRESS

Le quart-arrière des Cowboys de Dallas, Dak Prescott

Ça fait beaucoup d’argent pour pas grand-chose, ça, et voici que la fiche de Prescott en séries est de 2-5, ce qui ressemble étrangement au dossier de 2-4 en séries de son prédécesseur, Tony Romo, qui avait lui aussi l’habitude de lancer le ballon à l’autre équipe quand ça comptait. Romo et Prescott se partagent une ribambelle de records d’équipe, mais ils ont aussi le même nombre de bagues du Super Bowl : zéro.

John Madden disait souvent que 90 % du jeu est 50 % mental, et il avait bien raison, de toute évidence.

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C’est bien connu, les masses se délectent de cette chronique de Saint-Hubert à Saint-Moritz, et devant cet état des choses, les commentaires, tous dithyrambiques, ne cessent d’affluer.

Par exemple, directement de Gaspé, Stéphane Dumaresq n’était pas tant un fan de football américain, mais, écrit-il, « depuis que j’ai découvert cette chronique, je n’en manque pas une ! ! ! », ce qui est une excellente habitude à prendre, on va se le dire.

Lucie Charbonneau, elle, s’étonne de ceux qui attribuent à Taylor Swift une mauvaise influence sur les Chiefs. « C’est donner bien du pouvoir à une femme qui ne se trouve pas sur le terrain pour dédouaner les hommes qui eux y sont. » Très vrai, et dans la même veine, on en profite pour rappeler que Yoko Ono ne peut pas être tenue responsable d’Ob-La-Di, Ob-La-Da.

Enfin, François Robert nous rappelle : « Vous avez peut-être raison dans vos prédictions mais je n’ai pas tort. » On pense exactement la même chose, peut-être plus.

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Alors voilà. Dimanche soir, on connaîtra les quatre gagnants, qui vont ensuite s’affronter le week-end prochain dans le cadre des finales de conférence. Ensuite, ce sera le plus gros des gros matchs, le Super Bowl, présenté à Vegas le 11 février.

On rappelle que c’est Usher qui sera en vedette lors du spectacle de la mi-temps, un choix discutable surtout que Kaïn était disponible, mais bon, on ne peut pas toutes les gagner.