C’est trop facile de jouer au quart-arrière du lundi matin, mais on va le faire pareil.

À l’heure qu’il est, vous savez sans doute ce que l’on sait déjà : le prochain Super Bowl, le 58e de son état, va opposer les Chiefs de Kansas City aux 49ers de San Francisco. Pourquoi ? Parce que les Ravens de Baltimore et les Lions de Detroit ne savent pas gagner.

En premier, on peut lancer toutes nos fleurs aux Chiefs et aux 49ers, qui n’ont pas atteint le gros match par hasard. Dans les deux cas, les joueurs d’importance ont répondu présent, et pour citer Georg Wilhelm Friedrich Hegel : tes meilleurs joueurs doivent être tes meilleurs joueurs.

Mais on peut présumer qu’il y a aujourd’hui bien des membres des Ravens et des Lions qui sont chez eux, couchés en petite boule, en train d’écouter OK Computer de Radiohead dans le noir, incapables de communiquer avec le monde extérieur.

Commençons par les Ravens, qui ont tout fait pour donner la victoire aux Chiefs dimanche, et qui ont fini par faire exactement ça. C’est impossible de gagner un match d’une telle importance en donnant le ballon à l’adversaire, et le club de Baltimore a commis trois revirements. On ajoute à ces gaffes des punitions stupides, et ça donne quoi ? Ça donne une défaite assurée. Lamar Jackson, que plusieurs voient comme le joueur le plus utile de la NFL cette saison, se retrouve ainsi avec une fiche de 2-4 en séries.

Les Lions peuvent eux aussi faire comme Johanne Blouin et chanter Mea culpa. Avec une avance de 17 points à la demie, ils étaient en plein contrôle, et tout ce qu’ils avaient à faire, c’était de ne rien faire de stupide. Mais ils n’ont pas été capables de faire ça.

Ce serait très facile de montrer du doigt l’entraîneur-chef Dan Campbell, qui aime bien le risque. Avec une avance de 24-10, les Lions avaient la chance de tenter un botté de placement sur 46 verges, mais ils ont plutôt tenté un quatrième essai, sans succès. Quatre minutes plus tard, c’était 24-24. Campbell a refait la même chose au quatrième quart, et les Lions ont à nouveau échoué dans une tentative de convertir un quatrième essai.

PHOTO JED JACOBSOHN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

L’entraîneur-chef des Lions de Detroit, Dan Campbell

Sans doute que le coach n’avait pas la plus grande confiance en son botteur, Michael Badgley, un type qui s’est promené pas mal et qui a joué pour cinq équipes en six ans. En carrière, ce gars-là réussit 77 % de ses bottés entre 40 et 49 verges, et il a raté deux transformations en six matchs cette saison. Bref, rien ne garantissait qu’il allait mettre le ballon entre les poteaux.

On ajoutera que les Lions ont aussi échappé des ballons, et le demi de coin Kindle Vildor va sans doute longtemps revoir dans ses cauchemars ce ballon qui l’a frappé en pleine face et qui s’est ensuite retrouvé dans les mains de Brandon Aiyuk.

Gagner, ça s’apprend, et de toute évidence, les Lions et les Ravens ne sont pas rendus là.

***

Pendant que tout le monde parle de Taylor Swift, sans qui les Chiefs n’en seraient pas là, on ne parle peut-être pas assez de ce que Patrick Mahomes est en train de faire.

En gros, Mahomes est en train de chauffer Tom Brady pour le titre du plus grand.

PHOTO MATT SLOCUM, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le quart-arrière des Chiefs de Kansas City, Patrick Mahomes

Avant de compter toutes les bagues du beau Tom, il faut ici rappeler que Mahomes n’est même pas proche de la retraite, et à 28 ans, sa fin de carrière est encore loin.

Voici un bout de la fiche du quart-arrière des Chiefs en six saisons, incluant les séries : 258 passes de touché contre 69 interceptions, deux bagues, et une cote d’efficacité de 103,7.

Au même moment dans sa carrière, après six saisons, Brady avait ceci au compteur : 167 passes de touché, 87 interceptions, trois bagues, cote d’efficacité de 88,4.

On va vous laisser le soin de penser à tout ça, mais de toute évidence, ce que Mahomes est en train de faire ressemble à quelque chose qui pourrait passer à l’histoire.

C’est un bon moment pour rappeler que Mahomes a été le dixième joueur sélectionné au repêchage de 2017, et donc que neuf équipes ont cru que neuf autres joueurs étaient meilleurs que lui. Ça inclut les Bears de Chicago, qui ont pensé que Mitch Trubisky était un quart-arrière supérieur, et ça explique aussi pourquoi les Bears sont là où ils sont en ce moment.

***

Par ailleurs, si jamais Vegas vous adonne le week-end du 11 février, sachez qu’il est temps d’acheter vos billets pour le gros match maintenant, avant que le marché ne s’emballe un peu trop.

Ainsi, sur le site de Ticketmaster, en date de lundi, le billet le moins cher se détaillait à 8945 $, alors que le plus cher grimpait à 55 000 $.

C’est en dollars américains en plus, mais bon. Respirer le même air que Taylor Swift, ça n’a pas de prix.