Qu’est-ce qu’une dynastie, au juste ?

La question, complexe, bouleverse les plus grands intellectuels depuis des siècles. C’est donc le bon moment pour nous y attarder nous aussi.

Il y a déjà quelques années, Machiavel écrivait qu’une dynastie, « c’est un club paqueté qui passe son temps à gagner » (on paraphrase, mais ça ressemblait à ça, de mémoire). Plus tard, bien plus tard, un réseau de télé américain a diffusé une série nommée Dynastie, dans laquelle on n’a absolument rien appris. C’est sans oublier le groupe Kiss, dont le succès aux allures disco se retrouve sur un album nommé… Dynasty.

Qu’est-ce que tout ça veut dire ? Absolument rien.

Ce qui nous mène aux Chiefs de Kansas City, adversaires des 49ers de San Francisco au prochain Super Bowl, pas ce dimanche, mais l’autre après. Avec cette autre présence sur la plus grande des scènes, les Chiefs en sont ainsi à un quatrième Super Bowl en cinq ans.

Est-ce bien ça, une dynastie ? Avec deux bagues en quatre ans pour la bande à Andy Reid, on peut avancer que oui, ça ressemble à ça. Une victoire au prochain Super Bowl viendrait nous le confirmer.

Depuis le tout premier Super Bowl en 1967, les champions à répétition – deux années de suite – se comptent sur les doigts des deux mains : les Packers de Green Bay, les Dolphins de Miami, les Steelers de Pittsburgh (deux fois), les 49ers, les Cowboys de Dallas, les Broncos de Denver et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont tous réussi à remporter deux titres de suite. C’est à ça que vont aspirer les Chiefs dans un peu plus d’une semaine.

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Les Chiefs retournent au Super Bowl après avoir battu les Ravens de Baltimore, dimanche dernier.

Le pire, en tout cas pour leurs rivaux, c’est que les Chiefs ne sont pas en fin de parcours. Cette saison, leur équipe était la septième parmi les plus jeunes de toute la NFL, avec une moyenne d’âge de 25,5 ans. À 28 ans, Patrick Mahomes était au huitième rang des quarts les plus âgés du football américain cette saison, mais il demeure en pleine forme. En six ans de carrière comme partant, le leader des Chiefs n’a raté que deux rencontres pour des raisons de santé. On a déjà établi qu’à ce rythme, il pourrait connaître une carrière encore plus impressionnante que celle de Tom Brady.

Tout ça pour dire que les Chiefs pourraient être là pendant encore un bout de temps, et il faudra vous habituer à Taylor Swift.

À part ça, les Commanders de Washington – on ne va jamais s’habituer à ce nom, n’est-ce pas ? – ont choisi d’embaucher Dan Quinn à titre de nouvel entraîneur-chef.

Il s’agit du même Quinn dont le génie défensif a permis aux Packers de marquer 48 points à Dallas il n’y a pas si longtemps, et il s’agit du même Quinn qui était à la tête d’un club, les Falcons d’Atlanta, qui a trouvé le moyen de gaspiller une avance de 28-3 en plein Super Bowl contre les Patriots. Bonne chance avec ça.

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Le nouvel entraîneur-chef des Commanders de Washington, Dan Quinn

Maintenant, pour des raisons de pur divertissement, on souhaite que le poste de coordonnateur défensif à Dallas soit pourvu par Bill Belichick, qui pourrait ainsi attendre en silence, capuchon sur la tête, que Mike McCarthy se fasse sacrer dehors.

En plus, Belichick et Jerry Jones formeraient le meilleur duo de méchants depuis Pat Patterson et Pierre Mad Dog Lefebvre, qui ont jadis fait la pluie et le beau temps au regretté centre Paul-Sauvé.

Puisque les masses se délectent de cette chronique chaque semaine, de Brossard à Bangkok, on va se le dire, la boîte de courriels commence à surchauffer, mesdames et messieurs.

Et personne ne fait de prisonniers. En partant, il y a Francine Boivin qui nous demande si ce serait possible de cesser d’évoquer Taylor Swift. La réponse est non.

Ensuite, il y a Luc Girouard, qui insiste pour préciser qu’il vient de Sept-Îles et qui écrit, non sans un soupçon d’arrogance : « Au moment où vous lirez ce courriel, les Lions auront dévoré les 49ers », une prédiction qui n’est pas sans rappeler la fois où Richard Sévigny a prédit que Guy Lafleur allait mettre Wayne Gretzky dans sa petite poche arrière.

Enfin, Rémi Morency nous écrit de Québec pour nous dire que les Ravens « ont joué comme des bums », et c’est bien vrai.

On en profite pour rappeler aux gens de Québec que le but d’Alain Côté n’était pas bon.

Nous évoquions récemment dans cet espace le prix des billets pour ce 58e Super Bowl, et à tout juste une semaine du gros match, une recherche scientifique sur StubHub nous a permis de constater qu’il y a une paire de billets à vendre 7990 $ par billet. Une aubaine, avec « vue imprenable » mais pas de photo, ce qui est un peu louche. Aussi, une place de stationnement près du stade se détaille à 318 $.

Ça va être le sofa et la télé, finalement.