Alors voilà, ça donne deux titres de suite aux Chiefs, et puis trois en cinq ans. Question : est-ce qu’ils pourront ajouter à ce tableau déjà bien garni ?

Vous savez qui peut répondre à cette question ? Personne, à part peut-être la vierge de Fatima, qui aurait jadis valu au pape Pie XII de s’exclamer « pauvre Canada ! » devant un public stupéfait, sans doute une référence à cette sécheresse de Coupe Stanley qui allait s’abattre sur le pays à partir de 1993.

Dans le cas qui nous occupe, c’est plus compliqué. Les Chiefs sont la huitième équipe à gagner deux fois de suite le Super Bowl. Personne n’a jamais gagné trois fois de suite, et depuis dimanche, tout le monde se demande s’ils pourront y arriver.

Allons-y avec cette audacieuse prédiction : ça se peut.

En partant, le calendrier 2024 des Chiefs sera au 16rang des plus difficiles de la NFL, mais il faut rappeler que la difficulté du calendrier est basée sur le classement de la saison précédente, ce qui peut changer la donne. Par exemple, en août dernier, un club avec les Jets de New York à son agenda aurait pu croire à un match difficile, sans savoir qu’Aaron Rodgers allait plutôt passer ce match en retrait tout en se demandant si la Terre est plate.

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Patrick Mahomes, quart-arrière des Chiefs de Kansas City

Ce qui est plus concret, c’est que le noyau des Chiefs sera de retour. Patrick Mahomes n’aura que 29 ans la saison prochaine, et il n’a raté que deux matchs en six saisons pour des raisons de santé. Travis Kelce sera de retour lui aussi. En défense, deux joueurs de premier plan, Chris Jones et L’Jarius Sneed, sont sans contrat, mais le club a de la place sur sa masse salariale pour tout régler. Le dossier du plaqueur défensif Jones, le meilleur joueur du club en défense, devrait être sur le dessus de la pile, si ce n’est déjà le cas.

C’est sans oublier que l’entraîneur Andy Reid, peut-être le plus fin stratège du football américain, sera de retour, et si Taylor Swift est de retour elle aussi, qui pourra arrêter cette équipe ?

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Pendant ce temps, on se pose toutes sortes de questions à San Francisco, et avec raison. Les 49ers avaient dû combler un retard de 17 points lors du match précédent, et cette fois, ils ont été à court de miracles.

On a fait grand cas des joueurs des Niners, qui ont tout bonnement avoué une certaine confusion quant aux règles de la prolongation en séries. Sans prétendre que le match s’est joué sur ce détail, il y a quand même une question qui mérite d’être posée : si les 49ers étaient mal préparés à ce chapitre, l’étaient-ils aussi dans d’autres aspects du jeu ?

Laurent Duvernay-Tardif nous expliquait récemment à quel point Andy Reid est un maniaque de la préparation, au point de revoir le moindre détail, et allant même jusqu’à simuler la pause de la mi-temps lors des entraînements.

De toute évidence, le club de Kyle Shanahan n’était pas aussi bien préparé.

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Le Super Bowl est derrière nous, mais ça ne veut pas dire que les masses, de Shawinigan à Shaw, au Texas, cessent de remplir la boîte de courriels.

Entre autres, il y a cette observation de Mike Bouchard, qui note que « Tiger est toujours en rouge le dimanche, pas seulement au Masters », et puisque mon intérêt pour le golf est à peu près aussi élevé que mon intérêt pour les habitudes alimentaires du merle d’Amérique en hiver, je vous fais confiance là-dessus.

Ensuite, Robert Gamache nous dit qu’il aime bien les spectacles de la mi-temps au Super Bowl, « parce que ça permet de faire la vaisselle », et puis d’ailleurs, il appert que la voix de Mariah Carey a déjà brisé de la vaisselle lors d’un Super Bowl précédent.

Enfin, un certain « M. St-Louis » affirme que plusieurs 49ers n’étaient pas assis sur la bonne chaise. C’est sans doute vrai.

Nous en sommes donc aux pires moments de l’année, mesdames, messieurs : ces dimanches vides et sans vie, à la limite du funèbre, pendant lesquels il n’y a absolument rien à faire, à part peut-être revoir Les sous-doués en vacances pour la 300fois.

Comme une muse qu’on ne voit plus, septembre est loin, trop loin, et tout ce qu’il nous reste, c’est le rêve, celui de voir notre équipe soulever le trophée la prochaine fois. C’est beau, rêver, et tout le monde peut le faire.

Sauf les fans des Jets.