Libre comme l’air après avoir décliné la dernière offre des Tiger-Cats de Hamilton, Sean Thomas Erlington a saisi sa chance. Comme le poste de demi offensif partant s’est libéré et qu’il souhaite gagner avant d’accrocher ses crampons, le Québécois s’est entendu avec les Alouettes de Montréal sans se faire tordre un bras : « La décision n’était pas si compliquée que ça ».

Thomas Erlington rentre donc au bercail, même si la décision de quitter l’organisation l’ayant repêché au huitième tour du repêchage de 2017 s’est prise à la dernière seconde. « Ce qui m’était offert, ce n’est pas ce que je voulais. Ça faisait plusieurs années que j’étais là-bas. J’aurais peut-être aimé finir ma carrière là », a-t-il annoncé lors d’un entretien téléphonique avec La Presse.

Son utilisation chez les Tiger-Cats au cours des deux dernières saisons l’a cependant laissé pantois. L’année 2021 a été la plus productive de sa carrière dans les rangs professionnels. Il avait inscrit quatre touchés et enregistré 70 touches de balle, mais son rendement a décliné depuis.

Lorsque William Stanback a quitté les Alouettes pour se joindre aux Lions de la Colombie-Britannique à l’ouverture du marché des joueurs autonomes, Thomas Erlington n’a fait ni une ni deux : « Les choses s’alignaient bien. […] J’avais beaucoup plus de chances de voir de l’action à l’offensive en me dirigeant vers Montréal qu’en restant à Hamilton et ça a juste bien adonné que Montréal soit la ville où je réside. »

Retour à la maison

À son arrivée dans le vestiaire lors de l’ouverture du camp d’entraînement, le Québécois de 31 ans aura sans doute une impression de déjà-vu du temps où il terrifiait les lignes défensives adverses avec les Carabins de l’Université de Montréal. Marc-Antoine Dequoy, Frédéric Chagnon, Régis Cibasu et Louis-Philippe Bourassa ont tous foulé la pelouse du CEPSUM en même temps que lui.

D’autant plus que son entraîneur-chef de l’époque, Danny Maciocia, est dorénavant le grand architecte de cette équipe dont l’objectif sera de défendre son titre lors de la saison à venir.

Le bleu sur le chandail de Thomas Erlington aura une teinte différente, mais le sentiment de renouer avec les membres de sa famille valait à lui seul son déplacement vers l’est.

« On peut déceler que c’est un homme de famille, explique le père de deux enfants à propos de Maciocia. Ça me rejoint vraiment beaucoup. Avec l’expérience que j’ai eue avec lui à l’Université de Montréal, j’ai vu que c’est quelqu’un qui veut tout faire pour gagner. Pour lui, ça commence par une équipe soudée et il est en mesure de trouver les bonnes personnes capables de faire la différence dans son équipe. »

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Sean Thomas Erlington en 2015, dans l’uniforme des Carabins de l’Université de Montréal

Le demi offensif a d’ailleurs suivi avec beaucoup d’intérêt l’épopée des Alouettes les ayant menés à une première Coupe Grey en 13 ans. Depuis son salon, il a été épaté par « la manière dont ils jouent en offensive, comment ils sont explosifs, comment ils utilisent plusieurs formations, comment ils bougent ».

Sans parler de « la fougue » propre à cette équipe sous-estimée. « Ils ne lâchaient jamais », a-t-il ajouté.

Même s’il n’avait pas triomphé, jure-t-il, Thomas Erlington aurait été partant pour faire partie du projet de Maciocia, simplement grâce à l’ADN et à l’identité de ce groupe.

Le besoin de se prouver

Les Alouettes comptent huit porteurs de ballon dans leur alignement actuel. Les principaux rivaux du nouveau venu dans le champ arrière seront le joueur canadien Jeshrun Antwi et l’Américain Walter Fletcher, deux éléments ayant fait partie de la plus récente conquête.

J’aimerais jouer beaucoup plus à l’offensive que lors des deux dernières saisons que j’ai passées à Hamilton.

Sean Thomas Erlington

« J’ai joué et performé quand la chance se présentait, mais j’aimerais que ce soit un peu plus courant », dit-il, questionné sur ses objectifs individuels.

Son contrat est valide seulement pour la prochaine saison. Il mise donc sur lui-même pour « montrer [qu’il peut] jouer beaucoup plus à l’offensive », même en étant conscient du contexte dans lequel les Alouettes l’ont convaincu d’apposer sa griffe au bas d’une entente d’un an.

« C’est ce à quoi je m’attendais. Je me fais plus vieux, même si je ne me sens pas plus vieux, mais j’imagine que pour eux, ça pèse dans la balance, je les comprends. »

Il refuse de se projeter, mais advenant le cas où il connaîtrait une saison à la hauteur des attentes en étant une arme supplémentaire pour le quart Cody Fajardo, il serait « bien content aussi si on s’entend sur un contrat plus long par la suite ! »

Sean Thomas Erlington en bref

Naissance : Montréal

Âge : 31 ans

Carabins de l’Université de Montréal
Membre des Carabins de l’Université de Montréal de 2013 à 2016
Champion de la Coupe Vanier en 2014

Tiger-Cats de Hamilton
Membre des Tiger-Cats de Hamilton de 2017 à 2023
Au sol : 73 matchs, 207 portées, 1258 verges, 7 touchés
Par les airs : 71 attrapés, 719 verges, 4 touchés

La saison dernière
Au sol : 11 matchs, 16 portées, 88 verges, 1 touché
Par les airs : 11 matchs, 8 attrapés, 88 verges, 1 touché