Il ne manquait qu'un ballon coincé contre un casque et une main et le 46e Super Bowl aurait presque été une copie conforme du 42e. Comme il y a quatre ans, Eli Manning a orchestré une superbe série dans les dernières minutes du match qui a permis aux Giants de New York de remporter le quatrième Super Bowl de leur histoire, 21-17, devant les Patriots de la Nouvelle-Angleterre.

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Tirant de l'arrière, 17-15, les Giants ont entrepris leur série victorieuse à leur ligne de 12 verges avec 3:46 à disputer au quatrième quart. Dès le premier jeu, Manning a complété une passe de 38 verges à Mario Manningham, qui a réussi un spectaculaire attrapé, parvenant de peine et de misère à conserver les deux pieds sur le terrain. Un jeu dont on se souviendra longtemps, et qui aura en quelque sorte été l'équivalent de celui de David Tyree, en 2008.

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Discret jusque-là, Manningham a capté deux autres passes après ce jeu, puis Hakeem Nicks en a saisi une de 14 verges. Vite comme ça, en moins de deux minutes, les Giants avaient pratiquement traversé le terrain.

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Ahmad Bradshaw a finalement marqué le majeur, une course de 6 verges, après que les Pats lui eurent permis d'entrer dans la zone des buts afin de conserver leurs minces espoirs. Les Giants n'avaient besoin que d'un placement pour l'emporter et auraient écoulé le temps avant de le tenter. Les Patriots ont donc utilisé la même stratégie que les Packers de Green Bay contre les Broncos de Denver au 32e Super Bowl.

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Tom Brady et les Pats ont complété quelques passes en désespoir de cause, mais leur dernière est tombée dans la zone des buts des Giants, et les G-Men ont pu célébrer leur deuxième championnat en cinq saisons.

«Ce fut un match fou et une saison folle. Notre équipe est composée d'un groupe d'individus incroyables», a commenté Manning, qui a été nommé le joueur du match, comme il y a quatre ans. Manning a réussi 30 de ses 40 passes pour 296 verges et un touché et un coefficient d'efficacité de 103.8. Il n'a pas été victime d'une seule interception.

«C'est une sensation incroyable, ce fut un grand match entre deux grandes équipes. On a lutté jusqu'à la toute fin. Les deux équipes ont offert un effort colossal, et il y a eu plusieurs beaux jeux de part et d'autre», a ajouté le quart des Giants.

En avance par deux points, les Pats auraient pu fermer les livres en inscrivant un touché au milieu du quatrième quart. Wes Welker a notamment échappé une passe qu'il avait entre les mains et qui leur aurait permis d'obtenir un premier essai dans le territoire des Giants. Le petit receveur y songera longtemps...

Brady a terminé le match avec 276 verges de gains, deux touchés, une interception, et un coefficient de 91.1. Le quart-arrière a réussi 27 de ses 41 passes, et a établi un record du Super Bowl en touchant la cible

16 fois de suite (Joe Montana détenait le record avec 13 passes consécutives). Mais il a été incapable de rejoindre Montana et Terry Bradshaw en remportant un quatrième Super Bowl.

Les défenses donnent le ton

On a passé une grande partie de la semaine à parler des quarts-arrière et des attaques, et avec raison. Ce sont toutefois les défenses qui se sont mises en évidence au premier quart.

Les Patriots ont réussi quelques jeux-clés afin de stopper des séries des Giants qui s'annonçaient prometteuses, tandis que la défense new-yorkaise a inscrit les premiers points de la rencontre avec un touché de sûreté. Les officiels ont jugé que Brady s'était défait du ballon trop tardivement, au moment où Justin Tuck le plaquait dans la zone des buts. Comme au 42e Super Bowl, Tuck a fini le match avec deux sacs.

Les Giants ont pris une avance de neuf points au terme d'une belle série de 78 verges, qui s'est conclue par un touché de deux verges de Victor Cruz, qui a bien sûr célébré ça avec une petite salsa. Après 11:36, les Pats avaient eu le ballon pour un seul jeu, le touché de sûreté. Les Giants ont conservé le ballon pendant 37:05 au total, ce qui demeure la meilleure façon d'arrêter Brady.

Stephen Gostkowski a réussi un court placement au début du deuxième quart afin de porter la marque 9-3, puis les Pats ont marqué deux touchés successifs. Ils ont d'abord pris les devants, 10-9, grâce à un majeur de Danny Woodhead avec huit secondes à écouler à la première demie, puis Aaron Hernandez a amorcé la deuxième avec un touché de 12 verges. À ce moment, l'attaque des Pats semblaient en voie de se sauver avec la victoire. Au contraire, elle allait être blanchie pour le reste du match.

Comme ce fut souvent le cas au cours de la soirée, les Giants ont été incapables d'avancer de façon substantielle dans le territoire ennemi et ont dû se contenter de deux placements, qui ont réduit l'avance des Pats à 17-15. Manning a ensuite pris les choses en mains en dirigeant la série victorieuse avec brio, permettant aux Giants de devenir la première équipe de l'histoire à remporter le Super Bowl après avoir compilé un dossier de 9-7 en saison régulière.

Qui aurait cru que la saison se serait terminée ainsi lorsque les Giants ont perdu quatre matchs de suite au milieu de la saison? Une autre preuve qu'il ne faut jamais rien tenir pour acquis, surtout pas dans la NFL.