La direction des programmes sportifs de l'Université de Montréal a agi rapidement pour nommer le successeur de Marc Santerre. Les joueurs de l'équipe de football ont rencontré hier soir Danny Maciocia, leur nouvel entraîneur-chef, qui les a informés des plans d'avenir du programme.

L'ancien entraîneur-chef et directeur du personnel des Eskimos d'Edmonton, vainqueur de la Coupe Grey en 2005, rencontrera les représentants des médias ce matin. Il a toutefois déjà expliqué qu'il était parfaitement au courant des défis qui l'attendaient et qu'il était impatient de travailler avec «l'excellente équipe» que lui ont laissée Santerre et ses adjoints.

Le programme de football des Carabins est toutefois plongé dans la tourmente depuis l'annonce du non-renouvellement du contrat de Santerre, mercredi dernier. L'entente de cinq ans que l'entraîneur-chef avait signée en 2006 était arrivée à échéance et la direction de l'UdeM a souhaité mettre en place «un nouveau leadership».

Les joueurs ont fort mal réagi au départ de celui qu'ils considèrent comme un mentor. Ils ont exigé encore hier midi une nouvelle rencontre avec la direction pour tenter d'obtenir son retour. Une première rencontre, vendredi dernier, avait laissé les joueurs frustrés et avec l'impression qu'ils n'étaient pas davantage respectés que l'avait été Santerre deux jours plus tôt.

Réputé pour son entregent et ses qualités de communicateur, Maciocia aura fort à faire pour rétablir les ponts avec les joueurs. «Je ne peux parler au nom des autres joueurs, mais je ne crois pas que personne ait quelque chose à reprocher à Danny Maciocia», a souligné hier Gabriel Quiroga, joueur des Carabins.

«Nous nous sommes battus pour Marc Santerre, avec l'espoir qu'il puisse revenir avec l'équipe. Cela n'arrivera pas. Chaque joueur vit une situation différente: certains terminent un bac, d'autres arrivent à l'Université. Ce sera à chacun de décider ce qu'il entend faire la saison prochaine.»

Un programme différent?

Le changement d'entraîneur-chef à la barre des Carabins survient au terme d'un processus d'évaluation mené par un comité de l'Université de Montréal. Tout en reconnaissant le travail exceptionnel de Marc Santerre, sur le plan humain en particulier, la direction des sports a jugé qu'il y avait plusieurs points à améliorer, aussi bien sur le terrain qu'en matière de résultats académiques.

Santerre est reconnu pour avoir offert une chance de raccrochage à de nombreux joueurs à cheminement particulier et plusieurs Carabins s'inquiétaient vendredi d'un durcissement des règles académiques à l'avenir.

Le président du conseil d'administration du CEPSUM, Robert Panet-Raymond, a indiqué: «Il existe des règles sur les notes et les moyennes que les athlètes étudiants doivent obtenir pour garder leur admissibilité. Encourager le raccrochage est louable, mais une fois que l'athlète est admis à l'université, il doit respecter ces règles.»

Yves Paquette, président sortant de la Fédération des sports du Québec, qui travaille depuis plus de 30 ans dans le secteur, a ajouté: «La question du raccrochage soulève des interrogations à tous les niveaux du sport scolaire. Et s'il est normal de l'encourager au secondaire, cela doit être plus exceptionnel à l'université.

«La direction de l'UdeM a de toute évidence décidé que, tout en conservant les acquis du remarquable travail de Marc Santerre, un nouvel entraîneur-chef serait mieux placé pour atteindre de nouveaux objectifs.»

Pour ce qu'on en sait, ces objectifs impliquent une meilleure fiche sur le terrain (enfin battre Laval en séries?), de meilleures moyennes académiques et un comportement sans faille sur le campus.

Un membre du personnel d'entraîneurs nous a dit ceci vendredi: «On pourrait avoir une équipe de bons petits gars avec de bonnes notes. Mais contre Laval, on ferait comme les autres. C'était quoi, cette saison, la moyenne des pointages du Rouge et Or? 62 à 0? Nous, on a perdu 12-19 et on les avait battus l'an dernier.»