Champion du Tournoi des Maîtres en 2012, Bubba Watson avait eu de la difficulté à composer avec la pression, la saison dernière, quand il devait défendre son titre. Le gaucher américain de 35 ans est nettement plus à l'aise cette année et il a réussi hier une ronde de 68 (-4) pour prendre un avantage de trois coups à mi-chemin de la compétition.

«C'est bien plus facile, a-t-il estimé. Cette année, je suis un peu perdu dans la foule des concurrents et cela me convient. C'est l'année d'Adam [Scott], c'est lui que les gens veulent voir, lui que les gens favorisent...

«J'ai connu cela l'année dernière et il y a tant de choses à faire quand vous êtes le champion. Pour moi, c'était un peu trop et je n'ai jamais réussi à trouver ma concentration. J'ai été à la peine sur le terrain et cela a vraiment été pénible en dernière ronde, alors que j'étais littéralement vidé, physiquement et émotivement.

«Cette année, je veux simplement reprendre mon veston vert et je peux me concentrer sur mon jeu, sur ce que j'ai à faire à chacun des trous. Personne ne s'intéresse au gars qui a gagné il y a une couple d'années! Je suis plein d'énergie et il en faut ici sur le parcours le plus difficile du monde.»

Watson est le seul joueur à avoir réussi deux rondes sous la marque de 70 et, s'il a enregistré hier ses deux premiers bogueys, il a aussi réussi six oiselets, dont une série de cinq consécutifs entre les 12e et 16e trous.

«Au 16e, j'ai cru un instant que la balle allait dans le trou quand les gens se sont levés derrière le vert, a confié le populaire Bubba. Elle était finalement assez loin de la coupe [environ quatre pieds] et le roulé n'était pas évident...

«Je suis vraiment content de mon jeu jusqu'ici. Si je continue d'atteindre les verts de cette façon, ça signifie que je frappe bien sur les tertres de départ et que mes coups de fers sont à point. Et sur les verts, j'y vais simplement pour la normale, en espérant être chanceux avec quelques oiselets par-ci, par-là...»

Une recette toute simple. Reste à voir si Watson pourra la respecter jusqu'à la fin du tournoi...

Un Australien en remplace un autre...

Derrière l'Américain, c'est encore un Australien qui occupe la deuxième place, mais John Senden a remplacé le champion en titre Adam Scott grâce à une ronde de 68. Le vétéran de 42 ans se retrouve à -4 et devance Scott, le jeune Américain Jordan Spieth et un duo de golfeurs scandinaves: le Danois Thomas Bjorn et le Suédois Jonas Blixt, tous à -3.

Bjorn, qui a lui aussi remis une carte de 68, demeure très performant en tournois majeurs à 43 ans et a régulièrement été aux avant-postes des premières rondes, à l'Omnium britannique notamment.

Un autre vétéran, l'Américain Fred Couples, a longtemps été au deuxième rang et partage le septième rang à -2. À 54 ans, le Californien s'est qualifié pour les rondes finales une 28e fois en carrière, ce qui le place au troisième rang de l'histoire du Masters, derrière Jack Nicklaus (37) et Gary Player (30).

«J'adore ce tournoi, j'y suis toujours à l'aise et je suis heureux de voir que je peux encore y être compétitif, a raconté le champion du tournoi en 1992. Je frappe très bien la balle, je connais le parcours par coeur et je sais un peu ce qui nous attend ce week-end...

«J'étais dans une position similaire en 2012 et j'avais un peu paniqué, a reconnu Couples. J'espère contrôler un peu mieux mes nerfs cette fois et apprécier la chance que j'ai de jouer encore les rondes finales.»

Déconfiture des favoris

Amorcée jeudi, la déconfiture de plusieurs favoris s'est confirmée hier avec l'élimination d'une bonne dizaine de prétendants à la victoire.

Phil Mickelson, Charl Schwartzel, Sergio Garcia, Ernie Els et Luke Donald ont échoué d'un seul coup, Graham McDowell et Harris English de deux, Angel Cabrera, Zach et Dustin Johnson de trois.

Le Canadien Graham DeLaet a sauvé l'honneur en jouant la normale lors de la deuxième ronde, mais son 80 de la veille avait déjà sonné le glas de tous ses espoirs.

Le Sud-Africain Branden Grace a signé un 69 hier, l'une des très bonnes rondes de la journée, mais il avait joué 84 jeudi...

Weir a bien failli!

Le nom de Mike Weir s'est retrouvé tout en haut du tableau des meneurs hier après-midi, tout juste sous celui de Bubba Watson, quand le Canadien a réussi quatre oiselets rapides pour descendre à - 4.

Le gaucher de 43 ans n'a toutefois pu garder le rythme.

Après un 32 sur le neuf d'aller, il joué 40 sur le neuf de retour avec quatre bogueys.

À égalité avec la normale, au 20e rang, Weir a quand même offert sa meilleure performance depuis 2008.

Ce sera la première fois en quatre ans que le champion du tournoi en 2003 participera aux rondes finales du Masters.

Le mauvais choix de McIlroy

Rory McIlroy (+4) s'est qualifié de justesse pour le week-end, connaissant une ronde difficile de 76, avec notamment deux doubles bogueys.

Le golfeur d'Irlande du Nord portait une tenue aux teintes de noir et de gris, comme en 2011, en dernière ronde, quand il avait gâché une grosse priorité sur le neuf de retour en dernière ronde.

McIlroy devra peut-être s'inspirer, pour la suite du tournoi, de sa fiancée Caroline Wozniacki, qui arbore cette semaine une très voyante chevelure... rose!

De -5 à +5!

L'Australien Mark Leishman a connu hier l'une des rondes les plus mouvementées de l'histoire du Masters.

Il avait amorcé la journée à égalité au cinquième rang (- 2) et avait pris la tête avec trois oiselets sur les trois premiers trous, mais la suite a été plus difficile.

Six bogueys et deux doubles bogueys l'ont fait passer de -5 à +5, de sorte que le meneur du matin a raté sa qualification pour le week-end.