(Hoylake, Angleterre) Au fil d’une carrière de 12 ans sur le circuit de la PGA, Brian Harman compte deux victoires en 335 tournois. Le voilà à une partie près de l’un des titres les plus convoités du golf professionnel.

Harman a surmonté des moments difficiles en début de journée à l’Omnium britannique samedi, puis a livré une performance constante en route vers une carte de 69, deux coups sous la normale.

Avec son score cumulatif de 201, 12 sous la normale sur les allées du Royal Liverpool où le golfeur gaucher semble tout faire correctement, Harman détient une avance de cinq coups sur Cameron Young, son plus proche rival.

En guise d’acte final samedi, Harman a calé un roulé de huit pieds pour une normale avant de serrer doucement le poing en signe de satisfaction. Du coup, si Young, Jon Rahm ou tout autre golfeur espèrent le rattraper, dimanche, la tâche est devenue plus difficile.

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Brian Harman à la fin de la troisième ronde

L’Ontarien Corey Conners, seul Canadien à avoir franchi le seuil de qualification, a signé une carte de 68, mais son recul sur le meneur est de 11 coups.

Vice-champion à St. Andrews il y a un an, Young a réalisé un superbe coup d’une fosse de sable au 18trou. Il a conclu le trou, et sa journée, avec un oiselet de routine et un score de 66 qui lui permettra d’évoluer au sein du dernier groupe dimanche.

Personne n’a été plus spectaculaire que Rahm, auteur de sept oiselets lors de ses 10 derniers trous, en route vers une partie record de 63 au Royal Liverpool dans le cadre de l’Omnium britannique.

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Jon Rahm regarde sa balle sur le vert du 18e trou.

Personne n’avait fait mieux que 65 à Hoylake, et pourtant, Rahm accuse un retard de six coups, seul au troisième rang.

En gardant sa balle sur le gazon au lieu de l’envoyer dans les fosses de sable, et rarement en mauvaise position, Harman a donné l’impression que l’écart était encore plus imposant.

« J’ai eu un départ difficile, mais j’ai redressé la barre », a analysé l’Américain de 36 ans. « J’ai frappé beaucoup de bons coups dans la dernière ligne droite. […] J’étais là à essayer de réaliser le meilleur coup possible à chaque tentative et, à ce niveau, je me suis bien tiré d’affaire. »

Samedi, Harman a joué avec Tommy Fleetwood, l’étoile locale qui a grandi à Southport, à 45 minutes de la côte du Lancashire, et qui a pu compter sur l’appui d’une foule bruyante.

Les spectateurs ont réagi vivement lorsqu’Harman a commis un boguey au premier trou, et de nouveau lorsqu’il a dépassé le vert du quatrième trou pour un autre boguey.

Soudainement, son avance était passée de cinq à deux coups. Puis, le portrait a de nouveau changé.

Harman a d’abord inscrit un oiselet au cinquième trou, une normale 5. Il a complété le neuf d’aller avec un coup de départ qui s’est arrêté à quatre pieds de l’objectif, pour un autre oiselet. Puis, il a ouvert la machine et ajouté des oiselets consécutifs aux 12e et 13trous, le deuxième grâce à un roulé d’une distance de 20 pieds.

L’histoire favorise Harman. Jean Van de Velde est le dernier joueur à s’être présenté avec une avance de cinq coups lors de la partie finale d’un tournoi majeur sans sortir victorieux. C’était à Carnoustie, en 1999, théâtre de l’un des plus incompréhensibles triples bogueys au 72trou d’un tournoi du Grand Chelem.

« J’ai l’impression qu’il n’est pas du genre à reculer », a déclaré Young au sujet d’Harman. « Avec l’avance qu’il a en ce moment, ça ne dépendra pas nécessairement de moi demain. Il est temps pour moi de me concentrer sur moi-même et de voir où cela me mènera. »

La journée aura été très décevante pour plusieurs autres golfeurs, à commencer par Rory McIlroy.

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Rory McIlroy au départ du 14e trou

Le Nord-Irlandais a entamé sa partie avec trois oiselets au fil des cinq premiers trous – il n’a pu convertir des roulés de 10 et 12 pieds qui lui auraient valu des oiselets sur les deux autres trous – et semblait destiné à inscrire le genre de score qu’avait réalisé Rahm plus tôt dans la journée.

Toutefois, McIlroy n’a ajouté aucun autre oiselet et la fin de sa partie a été particulièrement douloureuse, loupant des roulés pour des oiselets de 8, 12 et 10 pieds. Pour la deuxième fois de la semaine, il a choisi de ne pas rencontrer les journalistes, prenant plutôt la direction du vert d’exercice.

McIlroy a joué 69 et son retard est de neuf coups, ce qui laisse croire qu’il devra patienter pendant neuf mois pour mettre fin à sa longue et pénible disette de neuf ans sans triomphe à un tournoi du Grand Chelem.

Rahm a amorcé sa journée avec un retard de 12 coups et, à tout le moins, il a une chance.

Il a offert une prestation dynamique, ne commettant aucun boguey sous la pluie matinale qui a ensuite fait place à des conditions humides et venteuses.

« C’est la meilleure partie que j’ai jouée sur un terrain de type links », a décrit Rahm.

Fleetwood a dû se contenter d’un score de 71, ce qui le laisse au sein du groupe de joueurs affichant un score de 208 – à sept coups du meneur –, qui comprend aussi Jason Day (69), Viktor Hovland (66), Sepp Straka (70) et Antoine Rozner (67).

Harman est en plein contrôle alors qu’il sera à la recherche de son premier triomphe depuis le Championnat Wells Fargo, en 2017. Il s’est montré constant sur le parcours et à l’extérieur, et a évité de trop s’avancer.

« Il me reste 18 trous », a-t-il rappelé.

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