Étienne Papineau a réalisé ce que peu de golfeurs québécois ont fait avant lui : obtenir sa place sur le circuit Korn Ferry.

Il l’a fait en terminant la saison du PGA Tour Canada au quatrième rang du classement général de la Coupe Fortinet. Seuls les cinq joueurs les mieux classés pouvaient accéder au deuxième circuit en importance en Amérique du Nord.

Le circuit Korn Ferry est en quelque sorte le club-école du PGA Tour. C’est la dernière étape à franchir avant de rejoindre Rory McIlroy et compagnie. Plusieurs joueurs sont passés par le circuit Korn Ferry au cours des dernières années. Scottie Scheffler, Sungjae Im et Adam Hadwin sont notamment du nombre.

Au lendemain de sa 24e position au club de golf Country Hills de Calgary lui assurant une place parmi le groupe sélect de cinq joueurs, Papineau était soulagé. Le joueur natif de Saint-Jean-sur-Richelieu fêtera ses 27 ans le 13 septembre. Il ne pouvait donc pas souhaiter de plus beau cadeau.

Depuis sa chambre d’hôtel, dans la ville du Stampede, Papineau réfléchissait au chemin parcouru depuis sa sortie des rangs universitaires, il y a moins de deux ans.

C’est une grosse étape dans ma carrière et ça n’arrive pas du jour au lendemain.

Étienne Papineau

L’ancien de l’Université West Virginia a subi deux opérations au genou dans les dernières années. Cette saison encore, il a été obligé de négocier avec de « petites blessures ».

« J’ai beaucoup douté, je me suis posé beaucoup de questions », affirme-t-il.

Maintenant détenteur d’une carte conditionnelle pour le circuit Korn Ferry, il assure en vouloir encore plus. « Ce n’est certainement pas mission terminée. C’est juste une autre étape. Mon but est de me rendre le plus haut possible sur le PGA Tour. Mais c’est un bon début. Ça ne fait même pas deux ans que je suis professionnel ! »

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM D’ÉTIENNE PAPINEAU

Étienne Papineau avec sa carte du circuit Korn Ferry

En décembre, il jouera un premier tournoi pour tenter d’améliorer son statut. Et peut-être même obtenir un droit de jeu sur le PGA Tour.

Jouer avec certitude

En février 2022, Étienne Papineau a frappé ses premières balles sur le circuit PGA Tour lors de l’Omnium Waste Management de Phoenix. Un an et demi plus tard, à Calgary, il était assis à côté de quatre rivaux pour la remise de leur droit de jeu sur le circuit Korn Ferry.

La cérémonie avait des allures de remise de diplôme. Malgré une carte de 74 et un pointage cumulatif de + 3, il a terminé sa journée, au coucher du soleil, avec le sourire, car il franchissait une autre étape dans la poursuite de son rêve.

« Je ne voulais pas penser à ça. Mon but était de jouer du bon golf et d’aller gagner le tournoi. Malheureusement, ça n’a pas été ma journée », explique Papineau.

En vertu de son rendement tout au long de la saison, « il aurait fallu un scénario catastrophe » pour que le Québécois soit écarté du top 5 final.

En début de saison, il avait triomphé à Victoria. Il a également pris le deuxième rang au Manitoba. Seulement deux fois sur le circuit canadien, il n’a pas résisté à la coupure.

J’ai eu vraiment deux grosses performances. Ça m’a donné beaucoup de points et c’est pour ça que j’ai eu ma carte sur le Korn Ferry. C’est surtout la constance. J’ai joué du bon golf.

Étienne Papineau

À son avis, sa victoire en Colombie-Britannique lui a donné l’élan nécessaire pour amorcer sa lancée. « Il me manquait une grosse victoire pour passer à l’autre niveau. »

Un moment en famille

S’il n’y a aucun golfeur québécois sur le circuit PGA Tour, c’est parce que temps, argent, talent et beau temps sont nécessaires. En revanche, Papineau a mis tous ses œufs dans le même panier pour atteindre ses objectifs. Et cette percée pourrait devenir historique.

« C’est le rêve de tous les golfeurs, mais je ne me mets pas de pression avec ça. Je vais aller jouer le meilleur golf possible sur le Korn Ferry », jure-t-il.

Il aura tout l’automne pour se préparer à jouer sur un circuit extrêmement relevé, où tous les joueurs commencent enfin à voir le bout du tunnel. C’est ce qui fait que c’est si dur de « graduer ».

Si je joue comme je suis capable de jouer et que je reste patient, je pense que je suis capable d’aller chercher ma carte du PGA Tour.

Étienne Papineau

Au moins, il est fier d’avoir vécu pleinement la consécration de dimanche dernier. Sa famille, son cadet et des commanditaires avaient voyagé vers l’Ouest pour vivre ce moment avec lui.

« J’ai passé beaucoup de temps avec ma famille sur la route quand j’étais plus jeune à voyager ici et là. J’ai une belle équipe autour de moi qui m’a permis de me rendre où j’en suis aujourd’hui. Ils ont fait des sacrifices pour moi. Donc, partager ce moment avec eux, c’était assez incroyable. »

Au-delà de vouloir évoluer dans les allées du PGA Tour, Papineau est animé par le souhait de « partager d’autres beaux moments dans le futur avec la famille ».