Le capitaine de l’équipe internationale en vue de la prochaine Coupe des Présidents, Mike Weir, aurait bien aimé pouvoir compter sur l’apport des joueurs de la série LIV Golf sur les allées du club de golf Royal Montréal en septembre. Or, le PGA Tour est catégorique : seuls ses joueurs pourront revêtir le polo noir.

« C’est eux qui prennent les décisions », a évoqué Weir lors d’une disponibilité médiatique, mardi, en parlant des têtes dirigeantes du circuit PGA Tour.

« Évidemment, je souhaite pouvoir faire appel aux meilleurs joueurs au monde. Il y a plusieurs joueurs dans la LIV qui sont de bons coéquipiers et qui sont de bonne compagnie. […] J’aimerais qu’ils soient disponibles, mais le circuit a statué qu’ils ne le seront pas. »

Peut-être qu’ils le seront à Chicago en 2026, mais c’est embarrassant, parce qu’on veut les meilleurs.

Mike Weir, capitaine de l’équipe internationale

Il devra entre autres se débrouiller sans Cameron Smith, Joaquin Niemann, Marc Leishman et Louis Oosthuizen. Tous des joueurs qui ont déserté vers le circuit saoudien, rendant impossible leur admissibilité. Ces joueurs talentueux auraient été des munitions de taille pour rivaliser avec une équipe américaine pouvant potentiellement compter sur six des dix joueurs les mieux répertoriés au classement mondial.

« Mais en même temps, ils le savaient en quittant [le PGA Tour]. Et plusieurs joueurs ont sans doute décidé de rester, parce qu’ils voulaient faire partie de ce genre d’évènements », a ajouté Weir.

Weir préfère alors présenter la Coupe des Présidents comme une occasion d’apaiser temporairement le conflit et les distractions qui hantent le monde du golf depuis trois ans. « Avec la Coupe des Présidents, il n’est pas question d’argent. On joue juste pour l’amour du sport. »

Le gagnant du Tournoi des Maîtres en 2003 est convaincu de la qualité de son équipe et de ses chances de l’emporter pour la première fois depuis 1998.

Des joueurs en vue

En tant que capitaine, Weir regarde assidûment chaque tournoi depuis le début de la saison sur le circuit PGA Tour. Il veut assembler une formation évidemment compétitive, mais il souhaite surtout réunir des joueurs ayant le potentiel d’assembler un noyau de qualité. Dans ce genre de tournoi, la chimie et la complicité des artisans offrent inévitablement de meilleures chances de l’emporter.

Même si aucun joueur n’a obtenu de confirmation quant à sa place au sein de l’équipe, plusieurs peuvent déjà chercher sur le web où se trouvent les meilleures tables à Montréal. Nick Taylor, Jason Day et Hideki Matsuyama semblent être des valeurs sûres.

Après, des joueurs comme les Sud-Coréens Tom Kim et Sungjae Im et l'Australien Min Woo Lee ont de fortes chances de traverser le pont menant vers l’île Bizard au début de l’automne.

À ce propos, Weir a identifié Lee comme le joueur le plus intéressant à regarder depuis le début de la saison parmi les candidats potentiels.

PHOTO MARTA LAVANDIER, ASSOCIATED PRESS

Le golfeur australien Min Woo Lee

« Min Woo Lee a attiré mon attention. Il a joué très bien, j’aimerais bien le voir gagner un tournoi. Il a tous les outils. Je le regarde de loin, à la télévision, mais je parle à des joueurs qui ont joué avec lui et ils parlent de sa puissance. Il a la finesse, le jeu court et il veut gagner. C’est aussi tout un personnage, on le voit sur les médias sociaux. Ça peut être tout un atout pour l’équipe. »

Lee, 25 ans, figure au 31e rang mondial et il a terminé deuxième la semaine dernière à la Classique Cognizant.

Weir a aussi évoqué les noms d’Adam Scott et de Ryan Fox.

Un horaire de plus en plus détaillé

Dans six mois, les amateurs de golf du monde entier auront le regard tourné vers Montréal.

Lorsqu’il a été nommé à la tête de l’équipe internationale, en novembre 2022, Weir était devant une page blanche. Maintenant que la feuille se noircit au fur et à mesure, ses tâches s’accumulent et ses responsabilités s’accentuent. Même si, par certains moments, la définition de son travail demeure un sujet flou.

« En ce moment, ma priorité est l’état du terrain, a-t-il précisé. Nous sommes déjà en mars et je dois aller à Montréal pour analyser le terrain. Ensuite, on doit regarder les joueurs qui ont le potentiel de faire partie de l’équipe, regarder leurs forces et voir comment on peut arranger le terrain pour qu’il soit favorable pour nos joueurs. »

La première année après sa nomination a été remplie de paperasse, de déplacements et de promotion. La prochaine phase à entamer sera nettement plus concrète.

« On a des réunions hebdomadaires avec notre équipe et nous tenons des réunions mensuelles avec encore plus de gens de l’organisation sur la logistique. Mais au quotidien, ce sont des appels, des courriels. Plus on s’en rapproche, plus il y en aura. C’est dur de mettre un chiffre sur la quantité de temps qu’on y met. »

En attendant, chaque fin de semaine est consacrée à scruter des candidats. Et c’est probablement la portion la plus appréciable du processus. « Je les regarde jouer, je leur demande d’apprendre à se connaître. Adam Scott et Hideki [Matsuyama] ont déjà fait partie de l’aventure, et j’espère qu’ils discutent avec les joueurs plus jeunes pour leur dire à quel point c’est spécial. »