Dale Hunter ne ferme pas la porte à double tour à un éventuel retour comme entraîneur dans la LNH, mais c'est tout comme. La possibilité ne fait absolument pas partie de ses projets d'avenir, à brève échéance.

L'entraîneur démissionnaire des Capitals de Washington file le parfait bonheur dans l'entourage des Knights de London, «une entreprise familiale» comme il les décrit, et c'était palpable au cours du point de presse qu'il a accordé, dimanche, en marge du tournoi de la Coupe Memorial.

«On ne peut jamais dire jamais, comme pour toute chose, a affirmé Hunter, affable pour une rare fois. J'aurais pu rester à la barre des Capitals, mais j'ai choisi de revenir à la maison. J'ai apprécié l'expérience de diriger dans la Ligue nationale, mais je suis heureux d'être de retour à London, avec la famille.»

Hunter a expliqué que les Capitals et lui s'étaient entendus, au moment où il avait accepté de remplacer Bruce Boudreau le 28 novembre, pour analyser la situation au terme de la saison. Au lendemain de l'élimination de l'équipe en séries, Hunter a annoncé qu'il tirait sa révérence. Il a cumulé une fiche de 30-23-7 en saison régulière et presque permis aux Caps d'atteindre la finale de l'Est. Les Rangers de New York ont eu besoin de tout leur petit change avant de les vaincre en sept matchs, au deuxième tour.

Soulignant qu'il n'est plus un «poulet de printemps» à bientôt 52 ans, l'ancienne petite peste des Nordiques de Québec a avancé qu'il serait très heureux s'il passait le reste de sa carrière de dirigeant à London. Il pourrait reprendre du service derrière le banc des Knights, à la place de son frère Mark, la saison prochaine.

Conseil pour Roy

Plusieurs observateurs ont argué que la décision de Hunter pouvait inciter Patrick Roy à ne pas faire le saut dans la LNH. À la barre des Remparts de Québec, dont il est un des propriétaires, Roy se retrouve dans un «contexte familial» semblable à celui de Hunter.

«Patrick doit faire ce qu'il y a de mieux pour lui et sa famille, a-t-il suggéré. La tâche est exigeante, il doit être prêt à y consacrer plus de temps. C'est la Ligue nationale, la meilleure au monde. Mais c'est un "job" très agréable. J'ai beaucoup aimé.»

Hunter a constaté que diriger des jeunes d'âge junior est très différent que des professionnels. La communication se fait différemment, également.

«On doit faire plus d'enseignement chez les juniors et il y a beaucoup plus de temps d'entraînement sur glace. Dans la LNH, en raison du calendrier chargé et du temps de déplacement, il y a moins de séances sur glace et plus de sessions vidéo.

«Nous sommes davantage un enseignant dans le junior et plus un pilote dans la Ligue nationale, a-t-il mentionné. Tout se passe beaucoup plus vite dans la Ligue nationale, et c'est hautement stratégique. Les entraîneurs jouent continuellement au chat et à la souris.»

En aucun moment, Hunter a laissé filtrer une once d'amertume. Il a affirmé que ç'avait été un honneur et un privilège pour lui d'être l'entraîneur des Capitals, une équipe pour laquelle il a évolué et qui occupe une place importante dans son coeur. Il a même minimisé l'importance de la mésentente qui existait entre l'attaquant vedette Alexander Ovechkin et lui.

«'Ovi» a dû jouer pendant 20 minutes à notre dernier match parce que nous avions besoin d'un but, a-t-il rappelé. Je l'utilisais plus souvent quand nous étions en retard au score. Quand nous avions les devants, je faisais appel à des joueurs à caractère défensif qui pouvaient bloquer des lancers. Je ne voulais pas courir le risque que «Ovi» se casse un pied en bloquant un lancer. J'avais besoin de lui pour marquer des buts.»

Hunter a finalement indiqué ne pas avoir prêté attention à tout ce qui a été dit au sujet des relations qui n'auraient pas été des plus harmonieuses entre Ovechkin et lui.

«Je suis désolé, je ne lis pas beaucoup les journaux. Je devais déjà être sur le chemin du retour vers London...», s'est-il esclaffé.