Le Canadien profite de quelques jours de congé avant d'affronter les Ducks d'Anaheim, samedi, au Centre Bell, et il s'est attardé hier à travailler sur certains détails qui pourraient l'aider à maintenir sa fiche immaculée en temps réglementaire.

Au terme de la courte victoire arrachée aux Panthers de la Floride, lundi, Guy Carbonneau a déclaré que ses hommes accordaient encore trop de lancers à l'adversaire. En effet, l'équipe se classe 23e dans le circuit à raison d'une moyenne de 32 lancers accordés par match.

Le défenseur Josh Gorges a noté la même chose que son entraîneur.

«Non seulement on donne trop de tirs, mais on donne beaucoup trop de chances de marquer, a souligné hier le défenseur de 23 ans.

«Sans quelques arrêts clés en première période, on se serait retrouvés en déficit. Mais heureusement, de pouvoir éventuellement travailler avec l'avance nous donne la chance de respirer.»

Il n'est pas question ici de chercher des poux à une équipe qui n'a échappé qu'un point sur une possibilité de 12 depuis le début de la saison. Mais tant qu'à s'appliquer à être les meilleurs...

«Pour l'instant, c'est surtout dans nos couvertures à un contre un qu'il y a place à l'amélioration, a poursuivi Gorges. On a tendance à perdre plusieurs batailles à ce niveau-là.»

C'est d'ailleurs pour cette raison que l'entraînement a été axé, justement, sur la protection défensive et les descentes à un contre un.

«Parfois, de tout petits détails - des questions d'un pied ou d'une demi-seconde - font une grosse différence. Parfois, on est un peu trop pressés de relancer l'attaque. On va se montrer agressifs alors qu'on aurait intérêt à être prudents.»

Le jeune Ryan O'Byrne, qui a connu un match difficile face aux Panthers, a lui aussi reconnu l'importance de limiter les chances de l'adversaire.

«Resserrer notre défense, ça veut aussi dire essayer de garder la rondelle loin du centre», a souligné l'imposant défenseur.

«On l'a toujours dit: c'est une bonne défense qui permet une bonne attaque», a renchéri Patrice Brisebois.

Le succès en quelques chiffres

Mais bon, ce n'est pas comme s'il y avait le feu au sous-sol.

Même si le Canadien accorde trop de tirs à son goût, il se défend drôlement bien face aux équipes adverses, entre autres à forces égales.

Qu'on se rappelle l'an dernier, quand les hommes de Guy Carbonneau s'en tiraient en faisant le plein en avantage numérique.

Cette année, en attendant que l'attaque à cinq se mette vraiment en marche, le Canadien est premier de la ligue dans le ratio «buts pour/buts contre» à forces égales. Son ratio de 1,83 devance celui des Capitals de Washington et des Devils du New Jersey, à égalité au deuxième rang (1,67).

C'est illusoire de croire qu'il maintiendra le même rythme tout au long de la saison, mais à titre comparatif, sachez que le CH a bouclé la saison dernière avec un ratio de 1,06.

De manière plus générale, le Tricolore affichait avant les rencontres d'hier la meilleure fiche de buts dans la LNH ("12), à égalité avec les Sabres de Buffalo.

Nul doute que le brio des deux gardiens y est pour quelque chose. En ce début de saison, Carey Price et Jaroslav Halak affichent le meilleur taux d'efficacité parmi toutes les équipes du circuit Bettman (,948).

«Halak fait un travail incroyable à chaque fois qu'il se trouve devant le filet», a commenté Steve Bégin, hier, à propos du jeune gardien auxiliaire.

«Que ce soit Price ou Halak, on se sent en confiance quand ils sont devant le filet. On sait que si jamais on fait une erreur, ils vont être là.»

On peut ratisser toutes les colonnes statistiques, analyser le rendement de tel ou tel trio ou parler de chimie jusqu'à demain matin; il reste que le succès d'une équipe commence devant le filet.

Et c'est ce que Price et Halak donnent au Canadien en ce moment.