Un camp d'entraînement couci-couça, deux premiers matchs éclatants, puis aucun point à ses six dernières rencontres. Sergei Kostitsyn est l'un des rares joueurs du Canadien qui déçoive en ce début de saison.

Et là, ce n'est pas nous qui cherchons des poux!

Guy Carbonneau lui-même reconnaît sans ambages que le jeune ailier peut en donner plus.

Lorsqu'un journaliste lui a demandé si Kostitsyn se cherchait ou s'il ne travaillait pas suffisamment, Carbo a répondu «un peu des deux».

«Il a une vision du jeu extraordinaire et de bonnes mains, a rappelé l'entraîneur. Mais parfois, il se sert trop de ces éléments-là et pas suffisamment de son coup de patin.

«Mais il n'a que 21 ans et moins de 60 matchs d'expérience dans la Ligue nationale.»

Ça ne veut pas dire pour autant que Carbo est prêt à accepter le relâchement.

«Parfois, il y en a qui se cachent derrière le fait de jouer au sein d'une bonne équipe. Mais personne n'est aveugle. On sait qui sont les fautifs.»

Sergei Kostitsyn a vécu des premiers mois grisants dans la Ligue nationale au cours desquels il s'est imposé parmi les meilleurs passeurs chez le Canadien.

Mais il aurait tort de croire que tout est dans le sac et que son poste est assuré.

D'ailleurs, Alex Kovalev a eu un commentaire en ce sens à l'égard de Kostitsyn.

«Tu veux jouer, tu veux être là, mais tu ne dois jamais cesser de faire tes preuves», a indiqué l'Artiste sans nommer Sergei.

«Carbo avait parfaitement raison en début de saison lorsqu'il a dit que « faire l'équipe». Ça n'existe pas vraiment.»

Pression interne

Maintenant que le cap des dix matchs a été atteint, la période de rodage du Canadien est terminée, a prévenu Guy Carbonneau.

«Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour certains», a-t-il précisé d'un ton ferme.

«On a 23 joueurs en santé qui sont prêts à jouer. Lorsqu'un joueur est retranché de la formation et qu'il en voit un autre se traîner les pieds, c'est normal qu'il ne soit pas content.

«Or, on a les munitions pour contrer cela.»

Sergei Kostitsyn est d'autant plus vulnérable qu'il est l'un des deux seuls joueurs du Canadien - l'autre étant Carey Price - qui puisse être cédé aux ligues mineures sans devoir être soumis au ballottage.

Par le passé, Bob Gainey n'a pas eu peur de ramener sur terre des joueurs de deuxième année qui se croyaient établis dans la Ligue nationale. Parlez-en à Maxim Lapierre, qui a été rétrogradé aux Bulldogs de Hamilton quand on l'a senti trop à l'aise.

Deux frères, deux aptitudes

En tout cas, si le cadet des Kostitsyn donne parfois une impression de nonchalance, son grand frère, lui, se montre de plus en plus affamé.

«Dans les derniers matchs, je pouvais voir dans ses yeux qu'Andrei était frustré, a raconté Kovalev. J'ai essayé de le calmer un peu sur le banc, mais les nombreuses punitions - surtout au Minnesota - ont réduit son temps d'utilisation.

«Ce n'est pas facile de retrouver ses moyens quand on ne joue pas beaucoup.»

La logique qui prévaut pour Andrei s'applique-t-elle aussi à Sergei?

«Il faut aussi que tu te battes pour mériter ton temps d'utilisation», a répondu l'Artiste.