L'entraîneur des défenseurs des Badgers du Wisconsin, Mark Osiecki, n'y va pas par quatre chemins: le jeune défenseur Ryan McDonagh ne connaît pas un très bon début de saison.

En fait, le premier choix du Canadien en 2007 (12e au total) est même méconnaissable.

«Il est inconstant, a mentionné Osiecki au bout du fil. L'an dernier, il jouait comme un homme dans cette ligue. Il dominait physiquement. Il était fiable défensivement et très coriace pour l'adversaire. Il a vraiment terminé l'année en force et je croyais qu'il allait continuer à jouer de la même façon cette saison. Mais il essaie de faire le travail de tout le monde au lieu de garder les choses simples. Peut-être se met-il un peu trop de pression.»

Le match de vendredi dernier entre l'Université du Wisconsin et l'Université du Dakota était présenté sur les ondes de NHL Network et McDonagh n'a pas connu une grande soirée, tout comme les Badgers qui, à la surprise générale, ont remporté une seule de leurs huit premières parties.

«Le match de vendredi est un bon exemple, a répondu Osiecki. Ryan a provoqué beaucoup de revirements et l'adversaire n'avait pas beaucoup de difficulté à jouer contre lui devant le filet. Ça ressemble beaucoup à ce qu'on voit de lui depuis le début de la saison.»

Osiecki, qui a joué sporadiquement dans la LNH avec Calgary, Ottawa, Winnipeg et le Minnesota, pratique le métier d'entraîneur depuis une douzaine d'années, et il entame sa cinquième saison avec les Badgers. Il a souvent vu des jeunes comme McDonagh connaître certains pépins à leur deuxième saison.

«C'est un processus normal. L'an dernier, Ryan s'est joint à notre équipe et il n'y avait pas d'attentes. Tu joues, tu fais tes petites affaires. Puis soudainement, on parle beaucoup de toi. Dans les journaux, à la télé, sur l'internet. Les jeunes l'entendent et le lisent. Et ils se disent qu'ils doivent en donner plus. Ce qui n'est pas la chose à faire. On le voit bien au niveau supérieur, les meilleurs jeux ne sont pas toujours les plus sophistiqués. Je suis quand même surpris de voir qu'un jeune homme comme lui se soit laissé prendre au jeu de la pression. C'est un garçon intelligent, poli, éveillé qu'on veut voir sa fille épouser.»

Osiecki estime que McDonagh, qui avait été impressionnant, semble-t-il, au camp d'entraînement de l'équipe junior américaine en août, doit améliorer sa façon d'exécuter les jeux et de réagir. «Il possède un bon coup de patin. À l'heure actuelle, ce qui fait défaut, c'est sa compréhension du jeu qui se déploie devant lui. Sa vitesse de réaction et sa façon de lire le jeu sont à améliorer. Quand il est pris en défaut, ça ressemble un peu à un chevreuil aveuglé par des phares.»

McDonagh, qui a amassé cinq points en huit matchs, avec un rendement de -6 (qui n'est pas la pire de l'équipe), ne participe pas beaucoup aux supériorités numériques. Ce n'est pas un hasard.

«Il y reviendra à un moment donné, a répondu Osiecki. Pour l'instant, il ne prend pas les bonnes décisions avec la rondelle. C'est peut-être une question de confiance. Je reviens au match de vendredi, que vous avez vu comme moi. Je parlais de garder les choses simples. Il tenait de déjouer l'adversaire à un contre un à des moments inopportuns. Ce n'est pas le style qu'il doit adopter.»

Le jeune homme retrouvera ses moyens quand il recommencera à frapper et à se concentrer sur la défense comme il le faisait si bien, croit Osiecki. «Je ne comprends pas pourquoi il ne frappe plus. Ce n'est pourtant pas un garçon timide. C'est surtout qu'il veut s'inscrire à la feuille de pointage et dominer à l'attaque. Ça ne fonctionne pas ainsi. Il doit s'occuper de sa zone, le reste se mettra en place naturellement. Les points seront un boni pour lui. On lui en a parlé. Il sait qu'il doit jouer comme Komisarek. Une bonne première passe, s'arranger pour que le disque quitte son territoire, être difficile à affronter. Je reste confiant dans son cas parce qu'il comprend la situation et les choses qu'il doit corriger.»