Tom Kostopoulos pourrait bientôt être suspendu. Si le préfet de discipline Colin Campbell punit la conséquence de sa mise en échec sur Mike Van Ryn - une commotion cérébrale et deux fractures - l'attaquant du Canadien sera sanctionné.

Mais si Campbell compare son geste à celui de Kurt Sauer à l'endroit d'Andrei Kostitsyn, il y a trois semaines, il pourrait s'en tirer.Samedi à Toronto, après son expulsion, Kostopoulos s'est rendu sur la galerie de presse rejoindre Roman Hamrlik, blessé à l'épaule, ainsi que Steve Bégin et Mathieu Dandenault.

Ces deux-là affichaient de mines longues. En raison de la raclée à laquelle ils assistaient, mais aussi à cause de l'insécurité dans laquelle ils sont plongés.

Dandenault, après avoir participé à huit des dix premiers matchs des siens, a été retranché pour les deux matchs du week-end.

Et Bégin, qui n'a joué que cinq rencontres cette saison, semble contraint à attendre des circonstances extérieures pour renouer avec l'action.

Comme une suspension à Kostopoulos. « Si le Canadien n'a pas de plan pour moi, j'aimerais bien le savoir, a lancé Bégin. Je comprends la situation, mais en même temps, c'est inquiétant parce que Guy (Carbonneau) a indiqué que sa formation des deux derniers matchs était son line-up. Et je ne suis pas dessus.»

La semaine dernière, Carbo a en effet indiqué qu'il comptait employer Georges Laraque plus souvent. Et ce n'est pas son rendement aux côtés de Lapierre et Kostopoulos, vendredi à Columbus, qui va l'en dissuader.

Ça coûte cher!

Sauf qu'en attendant, ça coûte cher! Lorsque Dandenault et Bégin sont laissés de côté, ce sont près de trois millions qui patientent. Tout cet argent qui dort, comme dirait l'autre.

Le Canadien a cinq joueurs pour combler trois postes, et ces cinq salaires totalisent 5 869 500$.

Jusqu'ici cette saison, le portrait-robot d'un joueur de quatrième trio chez le Tricolore, c'est un gars qui gagne donc en moyenne 1 173 900$, et qui n'a amassé qu'un point en huit matchs.

Et s'il est chargé d'insuffler de l'énergie à l'équipe, d'inspirer par son travail acharné, ça ne fonctionne pas très bien.

Qu'en est-il des quatrièmes trios des autres équipes?

D'un club à l'autre, la gestion du personnel est différente. Certaines équipes gardent 23 joueurs, d'autres 21. Certaines équipes se résignent à moins faire jouer certains hauts salariés (le Lightning et les Rangers) et d'autres, décimées par les blessures, complètent leur formation avec des joueurs rappelés des mineures (les Hurricanes et les Devils).

Mais si l'on décidait de prendre une photo ce matin des 30 formations, en tenant compte des blessés, on constaterait que le quatrième trio du Canadien est l'un des deux seuls de la LNH qui coûte en moyenne plus d'un million par joueur.

En ce moment, les 30 équipes consacrent en moyenne un peu moins de 762 000$ aux trois, quatre ou cinq joueurs qui partagent leur temps entre le quatrième trio et la galerie de presse.

Comme le démontre le tableau ci-contre, il n'y a que le Lightning qui investit plus d'argent sur ses «joueurs de soutien». Et encore, le chiffre est gonflé par le salaire de 2,42 millions de Gary Roberts, que l'entraîneur Barry Melrose s'obstine à garder dans la formation à chaque match, même s'il ne l'emploie que 8:46 en moyenne.

Le problème est là

À l'heure actuelle, Bob Gainey n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre sous le plafond salarial. À peine plus d'un million.

On vous parlait la semaine dernière de la pertinence de regarder du côté d'un quatrième défenseur. Encore faudrait-il avoir les moyens de se le payer!

C'est sûr que l'an prochain, Kostopoulos, Bégin et Dandenault auront écoulé la dernière année de leur contrat. Gainey pourra les remplacer par de plus petits salariés.

Mais en attendant, le problème est là!

Si Gainey veut améliorer son club - et il n'est peut-être pas pressé de le faire - il devra nécessairement remédier à cela. Et c'est à se demander si Bégin ou Dandenault ne finiront pas par être soumis au ballottage en guise de solution!

«Pour une fois je n'ai pas de bobos à soigner, souligne Bégin. Mais c'est difficile de te faire justice lorsque tu joues un match de temps en temps.

«Tu fais juste penser à ne pas commettre d'erreur pour ne pas être remplacé le match suivant. Je prends ma pilule, je vais continuer de travailler fort à l'entraînement et garder une bonne attitude.

«Mais je ne suis pas différent des autres. Je veux jouer.»

DES QUATRIÈMES TRIOS COÛTEUX

Selon les formations des joueurs actifs en date d'hier, voici les équipes qui dépensent le plus pour leurs joueurs retranchés ou évoluant dans le quatrième trio de façon régulière, et la moyenne des salaires de ces joueurs:

1 Tampa Bay (5) 1 181 500$

2 Montréal (5) 1 173 900$

3 Minnesota (5) 943 000$

4 Rangers de NY (5) 925 500$

5 Floride (4) 887 000$

Et voici maintenant celles qui dépensent le moins:

1 Caroline (4) 480 000$

2 New Jersey (3) 598 000$

3 Nashville (5) 598 000$

4 Chicago (4) 603 000$

5 Dallas (5) 624 000$

( ) = le nombre de joueurs dont on tient compte

PAYÉS POUR JOUER ASSISVoici les joueurs évoluant sur le quatrième trio de façon régulière (ou souvent retranchés) dont le salaire avec bonis est le plus élevé:

1 Gary Roberts (TB) 2 420 000$

2 Mathieu Dandenault (Mtl) 1 725 000$

3 Benoît Pouliot (Min) 1 700 000$

4 Tyler Arnason (Col) 1 675 000$

5 Petr Prucha (NYR) 1 600 000$

6 Georges Laraque (Mtl) 1 500 000$

6 Derek Armstrong (LA) 1 500 000$

8 Wayne Primeau (Cal) 1 400 000$

9 Jamal Mayers (Tor) 1 330 000$

10 Chris Gratton (TB) 1 250 000$

Michel Ouellet (Van) 1 250 000$

Donald Brashear (Was) 1 250 000$

17 Steve Bégin (Mtl) 1 057 000$