Il ne faut jamais désespérer des choix au repêchage de Trevor Timmins, semble-t-il.

On a douté du talent de Carey Price après que celui-ci eut échoué à sa première tentative de mériter un poste avec l'équipe canadienne junior. On a aussi exprimé des réserves à l'endroit d'Andrei Kostitsyn, qui a mis du temps à se développer.

Un autre choix de première ronde, le défenseur David Fischer, repêché au 20e rang en 2006, fera-t-il mentir lui aussi?

 

Fischer a connu deux premières saisons ordinaires avec les Gophers de l'Université du Minnesota, mais la troisième est peut-être la bonne pour ce défenseur droitier de 6'4.

Le jeune homme a amassé sept points à ses sept premiers matchs (fiche de "8, la meilleure chez les défenseurs de son club), Minnesota se classe deuxième au pays avec un dossier de 5-0-2 et l'entraîneur-chef des Gophers est ravi du jeu de son protégé.

«Il est l'un des principaux artisans de nos succès, lance Don Lucia au bout du fil. David connaît vraiment un départ incroyable. Il a haussé son jeu d'un cran cette année. Il est plus costaud, il pèse environ 200 livres; je l'utilise en supériorité numérique, en infériorité numérique, à quatre contre quatre, contre les meilleurs joueurs adverses et il est sur la glace lorsque nous avons une mince avance à protéger en fin de match.»

Un rôle prépondérant

Fischer est déjà à sept points seulement de son rendement total en 45 matchs de la saison dernière. Sans compter qu'il semble jouer avec beaucoup plus d'assurance en territoire défensif. «On lui a peut-être demandé de jouer un rôle pour lequel il n'était pas prêt, l'an dernier, note Lucia. Mais nous n'avions pas le choix. Avec les départs de nos défenseurs Erik Johnson et Alex Goligoski, qui ont fait le saut chez les professionnels, nous avons dû le placer au sein de notre premier duo de défenseurs dès sa deuxième saison. Il aurait été plus à l'aise au sein de la deuxième paire, mais l'expérience l'a sans doute bien préparé à ce qui l'attendait cette année, finalement.»

L'ancien entraîneur-adjoint des Gophers, Mark Guentzel, qui a quitté l'équipe le printemps dernier pour se joindre aux Tigers de Colorado College (la relation entre Lucia et lui n'était plus très bonne, semble-t-il), a souvent comparé Fischer à Paul Martin, défenseur numéro un des Devils du New Jersey, un ancien des Gophers lui aussi.

Lucia est plus ou moins d'accord. «Ils jouent de la même façon dans le sens qu'ils utilisent davantage leur bâton que leur physique pour contrer l'adversaire, mais Paul Martin est un peu différent. David est plus grand, il a une très bonne portée et il s'en sert bien. David fait bien circuler la rondelle, mais je ne dirais pas qu'il le fait aussi bien que Paul à ce stade-ci de sa carrière parce que peu ont réussi à le faire comme Paul Martin. Mais David a vraiment une meilleure vision du jeu et il fait ses passes plus rapidement tandis qu'auparavant, il avait tendance à conserver la rondelle trop longtemps.»

Il ne fait pas de doute selon Lucia que Fischer appartiendra un jour à la LNH. «Oui, je vois en lui un joueur de la Ligue nationale. Il n'y est pas encore cependant, je crois même qu'il n'aura pas atteint sa pleine maturité physique avant l'âge de 25 ans. À ce moment, il pèsera sans doute 220 livres et il pourra être utilisé à toutes les sauces.»

Trevor Timmins est bien heureux de la progression du jeune homme. «Notre dépisteur Pat Westrum l'a vu à l'oeuvre trois ou quatre fois, cette année, et il joue le meilleur hockey de sa carrière, a dit Timmins hier au bout du fil, avant de s'envoler vers le Mid-West pour justement voir à l'oeuvre ses protégés Fischer et Ryan McDonagh. On revoit le joueur qu'on avait recruté à l'école secondaire. J'ai toujours prêché la patience.»

Le Tricolore veut-il laisser Fischer jouer une saison supplémentaire avec le Gophers l'an prochain? «On verra tout ça au mois de mars, a-t-il répondu. Il faudra voir où son développement en sera, s'il est prêt à avoir un impact au niveau de la Ligue américaine. Mais on va le laisser initier les choses.»