Le fait que Sergei Kostitsyn ait été retranché a-t-il fouetté son frère Andrei, hier?

Lorsqu'on a lui a posé la question après son excellente performance, le Frère Andrei a serré les lèvres et il a fait une pause de plusieurs secondes en fixant le sol.

«S'il ne joue pas bien, c'est peut-être la raison pour laquelle l'entraîneur ne le fait pas jouer», a finalement répondu le héros de la rencontre.

«Moi je me contente de jouer mon match. Je ne pense pas à mon frère quand je joue.»

Parions que dans le petit clan Kostitsyn, les récentes décisions de Guy Carbonneau ont dû faire jaser.

Sauf que dans la victoire, même obtenue à l'arraché, l'entraîneur avait beau jeu de faire valoir que ses nouveaux trios avaient fonctionné.

Surtout que Kostitsyn, Tomas Plekanec et Alex Kovalev ont tous connu un bon match... sur trois unités différentes!

«On essaie beaucoup de choses, beaucoup de combinaisons, dans l'espoir de mettre le feu au derrière de certains joueurs, a expliqué Carbo.

«Souvent, ça ne fonctionne que pour une courte période. Mais ce soir, le trio de Koivu, Kostitsyn et D'Agostini a bien fait durant tout le match. Ces trois-là ont été impliqués autant offensivement que défensivement.

«Le trio de Plekanec a bien joué, et celui de Robert Lang aussi.»

Beaucoup de changements!

À propos de ces chambardements auquel procède Carbo, Andrei Kostitsyn a admis - dans le style succinct qu'on lui connaît - qu'ils étonnaient les joueurs.

«TIl y a des surprises tous les jours, a dit Kostitsyn. Mais tu joues avec qui l'on te place, tu ne peux pas dire «je ne veux pas jouer avec tel joueur».

Mais lui, était-il heureux de se retrouver en compagnie du capitaine?

«Oui, je suis heureux, a répondu Andrei. Pour un premier match ensemble, ce n'était pas mal. Saku est capable de passer la rondelle n'importe où.

«Mais je ne sais pas si ce trio-là existera encore demain!»

À ce sujet, la réponse du coach lors de son point de presse était claire.

«On va stabiliser les trios quand on va se mettre à gagner.»

59 bonnes minutes?

Les joueurs du Canadien ont paru étourdis par cette minute d'absence en troisième. Une minute au cours de laquelle ils ont vu les Thrashers faire d'abord disparaître le blanchissage de Carey Price, puis revenir clairement dans le match, avant finalement d'égaler la marque.

Tout ça en 59 secondes!

«On a joué deux bonnes premières périodes et ça aurait très bien pu être 5-0, a raconté Saku Koivu. On ne leur laissait pas grand-chose.

«Puis en troisième, tout s'est passé très rapidement et voilà que c'était 3-3. Le point positif de tout cela, c'est qu'on a su revenir dans le match rapidement.»

«Ce n'était pas joli en troisième, a ajouté Tomas Plekanec. De tels effondrements n'ont pas le droit d'arriver.

«C'est dommage pour Carey qui a stoppé quelques tirs dangereux en première période.» Plekanec s'est néanmoins fait plaisir en deuxième période en marquant le deuxième but des siens. Son tir frappé a déjoué le gardien Johan Hedberg sous le bras droit.

«Je suis très heureux de mon but, mais je le suis un peu moins du genre de match dans lequel je l'ai marqué, a-t-il reconnu.

«Mais tout ce que je peux faire de positif dans le moment peut m'aider à me soulager car j'ai beaucoup de difficulté à trouver de la constance.»

Pour une rare fois cette saison, ces efforts auront enfin été récompensés.

Mais après la combinaison jab-jab-uppercut que les Thrashers ont servi au Tricolore en début de troisième, ça a pris le but d'Andrei Kostitsyn pour freiner l'hémorragie.

«Quand l'autre équipe marque trois buts rapides, marquer un but de cette façon est important, a soutenu Koivu.

«Andrei a créé un tas de choses offensivement ce soir. Même qu'il aurait pu avoir un ou deux buts de plus.»