C'est étrange. Ce sont trois histoires de communication qui ont fait la journée du Canadien, aujourd'hui.

Guillaume Latendresse qui n'était pas certain du message qu'on veut lui envoyer.

Georges Laraque, qui a justifié par un «manque de communication» le fait qu'il ne soit pas sauté sur la patinoire, mardi soir, et que le Tricolore soit resté à court d'un homme jusqu'à ce que les Thrashers marquent un but.

Et puis, il y a Guy Carbonneau qui s'est érigé contre les débordements de la machine médiatique.

«On est quatre points de la tête dans notre association, et tout ce qu'on entend c'est qu'on joue mal», a déploré Carbo, visiblement désireux de faire une mise au point.

«Je sais que les gens sont exigeants, et c'est correct. Mais c'est important de rappeler encore une fois à quel point c'est difficile de gagner dans cette ligue-là. On adorerait être constant à tous les chapitres, mais malheureusement c'est impossible.»

Carbo réalise surtout que ses décisions sont analysées de tous les angles et que les médias spécialisés extrapolent plus encore qu'ils analysent.

«J'aime qu'il y ait de l'intensité autour de l'équipe parce que ça force les joueurs à être bien préparés, a convenu Carbonneau. Mais parfois, le vase déborde.

«On parle du Canadien 24 heures par jour à la radio et à la télé et souvent, il se dit des choses qui n'ont aucun rapport avec le hockey.»

Comme l'a déjà fait Jacques Lemaire à une certaine époque, l'entraîneur constate qu'il n'a jamais fini de contenir la vague médiatique.

«Je ne peux jamais avoir raison, a soutenu Carbo. Je m'attendais à la majorité de ce que je vis maintenant, mais je commence à comprendre les entraîneurs qui disaient qu'ils ne pouvaient jamais gagner.»

Le CH draine toute l'attention

Le développement de l'internet, les réseaux de nouvelles en continu, la commercialisation du Canadien comme de la nouvelle qui concerne le Canadien : voilà autant de facteurs qui alimentent la bête.

Mais il y a aussi que, depuis le départ des Expos, le Tricolore est la seule équipe sportive majeure à Montréal. Et elle draine toute l'attention vers elle.

«La situation serait différente s'il y avait d'autres sports comme c'est le cas ailleurs», a suggéré Carbo en faisant référence à la ville de Dallas, où il a déjà vécu.

Carbo ne s'est jamais caché pour dire qu'il suivait ce qui se disait à propos de son équipe dans les médias. À la limite, même s'il laisse parfois paraître son impatience, il peut tolérer la chose.

«Je n'arrêterai pas de coacher pour autant, j'ai la tête plus dure que ça», a-t-il d'ailleurs dit. Mais il s'inquiète aussi de l'impact que cela peut avoir sur ses joueurs.

«En autant que l'équipe gagne, les joueurs peuvent trouver toutes sortes de raisons de demeurer positifs.

«Mais s'ils mettent à tout lire et tout écouter ce qui se dit, et qu'ils entendent des critiques match après match, ça peut devenir frustrant.»