Le Canadien de Montréal n'est pas vendu, loin de là. Mais le contexte financier difficile pourrait pousser George Gillett à tirer profit de la valeur du Canadien pour régler ses problèmes d'argent évoqués dans la presse spécialisée. Voici pourquoi.

Selon le Sports Business Journal, l'homme d'affaires doit rembourser 75 millions US d'ici le 25 janvier à une firme de la Virginie, Mill Financial. Cet argent, emprunté à l'hiver 2007, a servi à renflouer son club de soccer, le Liverpool FC, en Angleterre, qu'il détient à 50%.

L'hebdomadaire américain affirme que Mill Financial a âprement négocié les conditions de ce prêt. D'abord, le prêt porte un taux d'intérêt élevé de 19%. Ensuite, Mill aurait exigé que Gillett lui cède en garantie sa participation dans le club de soccer. Autrement dit, si George Gillett est incapable de rembourser le prêt, il perdra son intérêt de 50% dans le Liverpool FC.

En temps normal, trouver 75 millions US en 50 jours est un bon défi. Par ces temps de crise financière, c'est un véritable casse-tête. Selon l'hebdomadaire américain, une autre partie serait intéressée à racheter la créance de 75 millions US et ainsi mettre la main sur la moitié du club. Ce n'est pas tout. Une autre des affaires de George Gillett, celle dans le réseau de course automobile NASCAR, traverse une période difficile. L'industrie automobile américaine, c'est connu, est en crise. La commandite des courses est devenue plus difficile.

Son écurie Gillett Evernham Motorsports est associée à Chrysler, mais tente maintenant de s'entendre avec Toyota, qui est en meilleure santé financière. Selon un quotidien torontois, le partenaire de George Gillett dans cette aventure, l'ex-pilote Ray Evernham, veut céder sa participation de 20% dans l'entreprise. Hier, on apprenait par ailleurs que George Gillett était en discussion avec la famille Petty pour fusionner deux écuries. Bref, les temps sont durs, là aussi.

Ce contexte difficile pourrait inciter George Gillett à se tourner vers le Canadien pour trouver des fonds. Le club centenaire conserve une grande valeur, même si l'homme d'affaires l'a endetté de 240 millions US en 2006. Selon la revue Forbes, le Canadien a une valeur de 334 millions US, la troisième plus élevée dans la Ligue nationale de hockey.

C'est sans compter que les partisans sont amoureux fous de leur club. Qui d'autre que les fans pourrait maximiser la valeur de l'investissement de George Gillett en achetant des actions du club?

Le Canadien n'est pas vendu, loin de là. Un tel scénario requerrait passablement d'énergie et de temps. Mais à moins de vouloir abandonner le Liverpool FC, la recherche intense de financement pourrait être une bonne motivation pour accélérer les choses.