S'il y en a qui en doutaient encore, la rivalité Canadien-Leafs est relancée! Mais qui aurait pu prédire que deux Biélorusses remettraient le feu aux poudres?

Précisons d'emblée que jamais il n'y avait eu autant de punitions dans un match du Canadien cette saison. La bagatelle de 140 minutes de pénalités.

Le sommet précédent dans l'année était de 53 minutes - contre ces mêmes Leafs, justement.

Au centre des hostilités, Mikhail Grabovski, l'ancien du Tricolore qui, crinière au vent, avait parfois plus l'air d'un frère Hansen que d'une petite comète blonde.

«Je le détestais déjà la saison passée», a expliqué Sergei Kostitsyn qui a jeté les gants devant Grabovski en fin de rencontre.

«Grabovski parle beaucoup trop. Il a dit de mauvaises choses dans les journaux russes à propos de mon frère et moi. Je ne veux plus rien savoir de lui.» N'étant pas en reste, le petit centre des Maple Leafs lui a renvoyé la balle.

«Je ne sais pas pourquoi il veut toujours se battre avec moi, mais s'il veut se battre, on peut faire ça dans la rue. Je suis prêt n'importe où.» À en croire le Bon Serge, Grabovski n'est pas aussi volontaire qu'il veut bien le dire.

«Je l'ai invité à se battre mais il a eu peur. Il est allé se cacher derrière un arbitre», a soutenu Kostitsyn, qui assure que cette plus récente altercation aurait des suites.

La désertion

De deux choses l'une. Les Leafs se sont vite retrouvés en difficulté dans le match. Et Mikhail Grabovski a vite cherché noise à ses anciens coéquipiers.

«Il avait voulu se battre contre moi, mais je pèse 230 livres et lui 175», a rappelé Guillaume Latendresse.

«Ça n'aurait pas été brillant de ma part de m'en prendre à lui.» Grabovski a invectivé plusieurs joueurs du Canadien, mais il a semblé réserver ses paroles les plus fielleuses pour Sergei Kostitsyn.

Les arbitres se sont cependant interposés pour éviter qu'ils ne règlent leurs comptes à coups de poing, mais les deux hommes en ont été quittes pour leur deuxième punition du match pour mauvaise conduite.

«Un combat de coqs, j'aurais aimé ça voir ça!» a lancé Francis Bouillon, qui lui n'a pas eu peur d'accepter l'invitation du colosse Brad May plus tôt dans la rencontre.

«Je crois que c'est une histoire d'amour qui va durer entre ces deux-là, a mentionné Latendresse. Ils sont drôles à voir aller!» L'attaquant québécois a suggéré que la désertion de Grabovski l'an dernier, alors qu'il a volontairement raté un vol Phoenix-Los Angeles pour protester contre le fait qu'il était laissé de côté par Guy Carbonneau, explique aussi son animosité envers le Canadien.

«Les joueurs n'ont pas apprécié ce qu'il a fait à Los Angeles l'an dernier. On ne l'acceptait pas en tant qu'équipe.» Guy Carbonneau a été laconique à propos de son ancien joueur de centre, mais néanmoins suave.

«Je n'avais rien à dire sur lui quand il était ici, je n'en ai pas davantage à dire aujourd'hui», a lâché l'entraîneur.

Le retour de l'attaque

Dans le tumulte du match de jeudi, on oublie presque que le Canadien vient de marquer six buts à chacun de ses trois derniers matchs!

«Les joueurs avaient le revers de 6-3 à Toronto encore frais à la mémoire, a expliqué Guy Carbonneau. Présentement tout va bien pour nous et on voulait continuer sur la même voie.

«Et même si on a connu des difficultés, plus tôt cette saison, face aux équipes en dessous de nous au classement, on ne voulait pas rater notre chance de nous corriger.» Maxim Lapierre, auteur d'un but et complice d'un autre, a mentionné que son équipe s'était présentée prête mentalement pour ce match.

«On était premiers sur la rondelle, on bloquait des lancers et nos unités spéciales ont bien fonctionné», a-t-il résumé.

«Je suis content de voir que les choses sont rentrées dans l'ordre offensivement, a ajouté Francis Bouillon. Notre transition défense-attaque est de retour.»

Weber à l'avant

Le jeune Yannick Weber aura vécu son baptême de la LNH dans une joute bien étrange, et dans un mandat qui l'a pris un peu de court.

«Je voulais juste avoir ma chance», a mentionné Weber, qui a passé la majorité de ses 9:24 d'utilisation en avantage numérique.

«Ce n'était pas facile pour moi d'être employé à l'attaque. C'était la première fois que ça se produisait!

«Heureusement, ça s'est bien passé en avantage numérique, où j'ai gardé les choses simples.» Mais des choses simples, il n'y en a pas souvent entre le Canadien et les Leafs. Les gens de l'organisation ont bien fait de célébrer la rivalité Canadien-Leafs car, grâce à monsieur Grabovski, elle semble à nouveau bien vivante!