Le retour au jeu de Saku Koivu devait donner un sursaut d'énergie à ses coéquipiers au lendemain de la défaite à Atlanta. Il faudra repasser.

Le Canadien a subi un troisième revers cette saison face aux redoutables Devils du New Jersey, cette fois par la marque de 5-2. S'il pensait l'an dernier avoir chassé ses démons face aux Devils, il faut croire qu'ils sont revenus. Le Canadien n'avait pas perdu deux matchs d'affilée depuis les trois revers consécutifs subis entre le 11 et le 16 décembre.

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«On allait bien depuis un certain temps, donc ça laisse un goût amer de partir pour la pause sur une telle note, a noté Mike Komisarek. C'est un club qu'on a des chances d'affronter en séries et on avait la chance de se racheter après une contre-performance. «Mais on n'a pas été assez fort mentalement.» En fait, les Devils ont joué un style structuré et agressif pendant que le Tricolore, lui, pensait à sa blonde.

«Il y a des joueurs qui avaient déjà la tête aux vacances, a admis Guy Carbonneau. Ça fait deux jours que je le ressens. C'est malheureux pour les autres.» Si Carbo n'a visé personne en particulier par cette déclaration, ses décisions en cours de rencontre ont laissé voir son mécontentement à l'égard de Tomas Plekanec et Alex Kovalev. Les deux hommes ont broyé du noir toute la soirée. Ils ont amorcé une supériorité numérique en milieu de deuxième période puis, 23 secondes plus tard, l'entraîneur les a rappelé au banc. Furieux, Kovalev a lancé une bouteille d'eau.

On n'a pas revu ces deux-là du reste de l'engagement. «Ça nous prend des buts et des points pour gagner, mais il y a d'autres choses à faire dans un match», a expliqué Carbo.

Beau retour de Koivu

En première période, les Devils ont battu de vitesse le Tricolore, qui en a eu plein les bras à certains moments. Carey Price a bien volé un ou deux buts aux Devils, mais il a cédé lorsque le défenseur Paul Martin - celui-là est plus conservateur que libéral - a quitté le banc des punitions pour s'enfuir en échappée. Il a battu Price entre les jambières.

Les Devils ont doublé leur avance en deuxième lorsque Travis Zajac, se faufilant entre Patrice Brisebois et Francis Bouillon, a accidentellement fait dévier le tir de Zach Parise avant de reprendre son propre retour. Pendant ce temps, les défenseurs des Devils se refermaient comme des huîtres autour de leur gardien Scott Clemmensen, qui a amélioré son taux d'efficacité à ,955 face au Canadien. Sauf que le gardien des Devils s'est frotté au jeu combatif de Saku Koivu, surprenant hier à son retour au jeu.

Les jeunes Matt D'Agostini et Gregory Stewart n'ont pu faire autrement que suivre, de sorte que ce trio s'est montré le plus menaçant du Tricolore. D'ailleurs, Josh Gorges a inscrit le premier but des siens à la suite d'un bel échange entre D'Agostini et Koivu.

Le tir du capitaine a forcé Clemmensen à déserter sa cage. Gorges en a profité pour marquer son deuxième but de la saison... un sommet pour lui en carrière.

Mais un but de Johnny Oduya en fin de deuxième les a vite ramenés à la dure réalité.

À «on» et à «off»

Sergei Kostitsyn, qui avait raté plusieurs chances lors des 40 premières minutes, a finalement fait dévier la rondelle dans le filet en début de troisième. Le problème, c'est que c'était celui du Canadien. Kostitsyn a étendu le bâton pour intercepter une passe de Parise, sauf qu'il l'a redirigé entre les jambes de Price...

Le Tricolore a réduit l'écart à 4-2 lors d'une supériorité numérique. Le tir de D'Agostini a dévié sur le bâton d'Oduya avant d'entrer dans le filet. Il s'agissait d'un huitième match d'affilée avec au moins un but pour l'attaque massive tricolore. C'était aussi un huitième match de suite avec un point pour Andrei Markov, complice sur le but de D'Agostini.

Mais ça n'a pas été suffisant pour relancer le Tricolore, qui a cédé un cinquième but dans un filet désert. «On va avoir quelques jours pour faire le vide et se demander jusqu'où l'on a envie d'aller avec notre saison, a expliqué Mike Komisarek. On doit s'engager soir après soir. Ce n'est pas un bouton que tu tournes à «on» et à «off» selon les matchs...»